Attaquer et progresser en freestyle : les meilleurs conseils ! 1/6

 

Photographes : Sébastien Fournier, Eric Bretagnon, Alexis Fernet et Gill Chabaud

 

 

WINDMEET


- Logo WindMeet


Au mois de mai dernier, j’ai reçu une demande des organisateurs de l’Association WindMeet en collaboration avec les organisateurs du Mondial du Vent de La Franqui pour venir faire le ‘guignol’ avec les potes en ouverture de l’étape, afin de montrer au public que le windsurf n’est pas qu’une affaire ancienne, et que la relève existe !
Windsurf is not dead !!!
‘WindMeet’ est une association française qui vise à réunir des windsurfers de tous horizons et ainsi organiser un Championnat de Windsurf Freestyle composé de plusieurs étapes réparties en France.
Le but : réunir les riders autour d’une passion commune. Les compétitions sont ouvertes à tous et permettent une saine émulation et un partage de conseils entre tous les compétiteurs.
Retrouvez plus d’infos et d’actualités sur la page Facebook : http://www.facebook.com/pages/WindMeet ou sur le site http://www.windmeet.com/.
Cela m’a permis de rencontrer un bon échantillon de « stars » du freestyle français ! Je leur ai alors posé la question suivante :
« Quels conseils donnerais-tu aux jeunes windsurfers freestylers pour progresser ? (moves incontournables, entraînement, matériel…) »




INTRO


Merci d’abord à tous les riders qui m’ont répondu, et ils sont nombreux (dix-huit) ! Je n’ai même pas eu besoin de trop relancer… Ils sont tous à fond, comme sur l’eau !!

Collectif-WindMeet-(Photo-NFW)

Je veux aussi souligner leur grande sympathie, leur disponibilité, aussi bien sur le spot, que sur le web !
Ils sont cools, ils sont jeunes (hein papi ?) et beaux, ils sont forts, ils sont à l’écoute de la ‘next generation’ ! Mesdames, Messieurs, chapeau bas !
Chacun y va de ses conseils et c’est volontiers que je les prête à tous les autres kids, garçons, filles ! Mais ça peut aider aussi les vieux (tout ce qui bouge au-delà de 15 ans).
Car le freestyle, comme beaucoup le soulignent, c’est d’abord un état d’esprit : de la prise de fun !
C’est ensuite de l’engagement et de la persévérance !
Dur, dur de sélectionner les paroles d’untel plutôt que celles d’un autre… Je souhaite donc vous les verser en intégrale, par épisode mensuel…


Programme de la série sur EW :
1er épisode (juillet) : Loïc Viandier, Xavier Frelin, Antoine Albert
2e épisode (août) : Antony Ruenes, Valentin Murier, Julien Morel, Jordan Ema-otu
3e épisode (septembre) : Jonathan Mourgues, Bastien Rama, Arthur Pollet
4e épisode (octobre) : Julien Mas, Mélanie Garin, Florian Cao, Benoît Crumeyrolle
5e épisode (novembre) : Felipe Minier, Romain Le Gouez
6e épisode (décembre) : Romain Pinocheau, Manu Canepa






1er épisode (juillet) : Loïc Viandier, Xavier Frelin, Antoine Albert


Loïc Viandier


Loic Viandier (Eric Bretagnon)


Le matériel : Je pense qu’il est essentiel pour les jeunes d’avoir un matériel adapté au poids et à la force des jeunes riders. Un matériel inadapté peut entraîner de gros freins dans la progression et de mauvaises habitudes : passage en force, mauvaise position, impossibilité de réaliser certains moves etc.
Je conseille aux jeunes qui pèsent moins de 60 kg d’utiliser une planche de freestyle de 80l qui leur permettra de progresser – Tabou 80l ou F2 Rodeo 80l. Une petite planche de freestyle wave peut également faire l’affaire. Je déconseille l’utilisation de planches de vagues qui manquent de glisse, vitesse et stabilité pour les manœuvres de freestyle et satureront rapidement. Impérativement, il faut couper l’aileron à 15/16 cm ou mieux, utiliser un Maui Ultra Fins Style Taty de cette taille.
En voile, matériel léger adapté avec mât 75% carbone mini et voile 4 lattes – Sailloft Quad !

L’entraînement : ça semble évident, mais il est extrêmement important de passer un maximum de temps à l’eau – 4 à 5 h/j lorsqu’il y a du vent. S’il n’y a pas de vent, il faut tout deFaFme se mettre à l’eau pour pratiquer le freestyle light wind qui aidera à progresser en équilibre et à manier la voile.
Les jours ventés, essayer un panel de manœuvres qu’on ne passe pas encore en début de session, puis prendre 2h pour travailler une manœuvre par jour qu’on a choisie, et cela sans s’arrêter. On envoie, on tombe, on repart, on vire, on envoie. La manœuvre doit être envoyée une centaine de fois par session. Si on y arrive, mais qu’on ne sent pas vraiment la manœuvre, il faut l’oublier pendant quelques mois et réessayer quand on a progressé. Une fois la manœuvre posée, on essaye directement de l’envoyer à une main ou de rajouter un combo derrière, plutôt que de se reposer sur ses lauriers. Puis on change de move !
Il faut essayer de se faire plaisir en fin de session avec des tricks qu’on maîtrise et des manœuvres déjà acquises, mais qu’on va envoyer plus fort ou différemment.
L’analyse vidéo est très importante et elle permet de voir ses erreurs par rapport à l’image interne qu’on a de son move. Il faut comparer son move avec les moves de ‘Continent Seven’ et demander à ses parents ou des copains de se faire filmer !
Il faut aussi prévoir de faire des voyages sur des spots exotiques et d’enchaîner 3 semaines de navigation non-stop. Naviguer avec d’autres jeunes de son âge et se motiver. Naviguer avec des windsurfers plus âgés et plus forts.

Les manœuvres : au tout début, se concentrer sur l’Air Jibe, le Grubby et le Flaka. Une fois ces moves appris, il faut directement passer aux passages de voile en pieds normaux et switch stance qui ouvriront la porte aux « air moves ».
Surtout, ne pas essayer de devenir rider pro et ne pas délaisser les études !! Trouver plutôt un métier qui permettra d’habiter dans une zone ventée et laissera du temps pour rider à fond !! Professeur, professions libérales, e-commerce, joueur de poker en ligne, gogo dancer, rentier…




Xavier Frelin


Xavier Frelin (Alexis Fernet Photo)


Je ne pense pas être un ténor du freestyle, mais mes 14 années d’expérience en planche, dont 12 en freestyle, pourront peut-être vous éclairer… Voici donc quelques conseils destinés aux jeunes tricoteurs…

Le choix et réglage du matos : une planche large, courte avec une carène tendue. Un aileron court 18, 19 cm max. pour avoir de l’accélération, une vitesse de pointe élevée, et de la maniabilité. Une petite voile avec un wish court pour faciliter les passages en duck. Attention à ne pas trop étarquer à l’amure, une voile qui ouvre trop à la chute a tendance à faséyer à contre et à devenir instable, ce qui est pénalisant dans les moves.

La technique : attention à ne pas sauter les étapes. On commence, en principe, par l’Air Jibe, Spock, Grubby, Flaka, Speed loop. Ces moves classiques peuvent toujours servir en compétition, ils sont encore utilisés dans le vent light ! Ils sont la base et permettent d’acquérir les techniques de base. Puis, on attaque les moves en pieds inversés : Puneta, Eslider, Switch Chachoo, Funell. Puis les moves aériens : Konos, Burners, Skopus…

La motivation : le freeststyle, c’est l’école de la persévérance. Certains moves s’apprennent vite, d’autres moins, chacun progresse à son rythme. Il ne faut pas se décourager trop vite, car certains arrivent à des niveaux exceptionnels rapidement, d’autres mettent des années… C’est mon cas en l’occurrence, un exemple : nous avons appris, mon ami Adrien Bosson et moi-même, l’Air Jibe en même temps… Il a mis 2 mois et moi un an… ce qui est largement au-dessus de la moyenne des gens. Je ne me suis pas découragé, et aujourd’hui ce n’est plus qu’une simple formalité !
Dernière chose : il faut se faire plaisir ! Le freestyle n’est pas la dictature des figures à la mode. Les maîtriser, c’est super, mais le freestyle, c’est avant tout naviguer avec style, quel que soit son niveau. Il n’y a pas de honte à poser un Spock ou un saut grabbé, même si le voisin met un double Burner… Chacun se fait plaisir à son niveau. Et c’est le plus important dans la planche à voile. On n’est pas tous destinés à courir en PWA, certains s’amuseront en sortant des productions vidéo, d’autres en 7 minutes de heat, d’autres en naviguant pour eux.
Bon courage à tous, prenez votre pied sur l’eau et poussez-vous les uns les autres ! Naviguer en groupe fait progresser !!!




Antoine Albert


Antoine Albert (Photo Chabaud Gill)


Voilà les conseils que je donnerais à un jeune qui veut progresser en freestyle :
Premièrement, il faut énormément de motivation et accepter de devoir gravir des marches sans en sauter. Pour moi, la maîtrise des moves basiques des deux côtés est très importante, car cela facilite grandement la progression et l’apprentissage de moves plus techniques. Le mieux est de s’entraîner aux Air Jibe / Spock des 2 côtés, de même pour les switch (Eslider, Puneta…). Le Gecko est aussi une base incontournable.
Maintenant les jeunes veulent directement apprendre le Kono ou le Shaka, sans même savoir faire un Spock ou un Flaka. C’est compréhensible certes, mais c’est comme vouloir résoudre une équation mathématique sans même savoir compter.

Le tout premier move « aérien » (avant de savoir faire l’Air Jibe) que j’ai passé est le Speed Loop. Je pense que c’est le tout premier truc à essayer, car c’est l’un des moves le moins technique du windsurf, mais un des plus impressionnants. De plus, il apporte beaucoup de confiance en soi et apprend à se repérer dans les airs.

Au niveau du matériel, on a la chance maintenant d’avoir des petites voiles de freestyle au point (genre des 4.0 / 4.2 / 4.4) comme les Gaastra Pure (ou l’équivalent chez les autres marques) par exemple, c’est le mieux, mais pour un débutant une voile de vague n’est pas du tout handicapante.
Pour les planches, je ne conseille pas plus de 80-85 litres max pour un gabarit de moins de 60kg. Le problème est que peu de marques en proposent et ces modèles sont assez rares sur le marché. En ce qui me concerne, j’ai débuté avec une Evo 80L comme beaucoup, car très courante sur le marché (à l’époque), facile, large, rapide pour une planche de vague et permettant de mettre un aileron de freestyle en single. Le problème des planches de vagues que l’on trouve actuellement sur le marché, c’est qu’elles sont à 90% en multi fins et ne possèdent pas de boîtier central pour les mettre en single. Pour les gabarits au-dessus de 60 kg,, 90 l est le mieux.

Pour l’entraînement, pas de secret : il faut naviguer un maximum et dans des conditions les plus variées possible, même quand il n’y a pas de vent !! En effet, la navigation light wind est l’une des clés de la réussite, car elle apprend à maîtriser son matériel et demande un certain sens de l’équilibre. Je peux garantir que les plus grands pros en freestyle en ont bouffé et ne regrettent pas.
Si possible, naviguer avec des potes de même niveau et aussi passionnés que vous est aussi très important, c’est l’émulation, ça motive et ça fait progresser en flèche.