Un article de Céline Grosjean
En tant que Professeur de planche à voile en pleine préparation pour la prochaine formation de moniteurs que je donnerai début juillet, je me suis dit que ce document terminologique devrait se trouver sur le net afin de servir à plus d’un d’entre nous.
En effet, j’ai pu constater que beaucoup de rider ne connaissent pas toujours tous les termes qui entourent leur amoureuse qu’est la planche à voile.
J’ai voulu faire un peu plus qu’une simple explication de chaque terme, afin d’augmenter la connaissance et l’intérêt de chacun.
Il est clair que beaucoup de termes (comme des actions, des verbes…) n’ont pas été développés ici et que la liste des termes que je donne est loin d’être exhaustive. Cependant, je pense qu’elle est déjà très intéressante pour tout rider ou futur moniteur.
Je remercie Russell Groves (entraineur club Lanzarote) pour ses petites précisions dans le domaine.
N’hésitez pas à aller voir l’article sur la construction du matériel qui est un complément à celui ci.
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On distingue deux catégories de planches à voile, à dérive (raceboard) et funboard. Le terme anglais windsurf désigne aussi bien le funboard que la planche à dérive.
La planche à dérive est destinée à la régate et la planche de funboard est destinée à d’autres pratiques comme la vague, le freestyle, le slalom…
Le flotteur
La taille du flotteur varie entre 2,20 et 4,10 mètres. Son volume, qui détermine sa « flottabilité », varie entre 60 et 280 litres.
Les flotteurs modernes ont beaucoup évolué depuis les années 1980 et facilitent l’apprentissage de la planche à voile. Les planches d’apprentissage sont très volumineuses (240 litres) et ont toujours une dérive. Leur principal intérêt est d’offrir une grande stabilité et une faible sensibilité au déplacement du débutant, qui peut alors se concentrer sur la maîtrise de sa voile et l’observation du plan d’eau, plus que sur la recherche de son équilibre.


Aileron

L’aileron est une pièce profilée de forme diverse placé à l’arrière de la surface immergée de la planche et qui assure un effet directionnel. Il est un élément déterminant pour la performance et le confort d’une planche à voile.
Son shape (profondeur, épaisseur et forme), sa position, ainsi que le nombre d’ailerons doivent être adaptés au programme de navigation, au gréement, aux conditions de vent et de mer, mais aussi au gabarit du planchiste.
Il est amovible, et est solidarisé avec le flotteur par un boîtier.
Antidérapant
Structures de la surface supérieure de la planche qui évite au planchiste de glisser.
Boîtier d’aileron
Les ailerons sont solidarisés avec le flotteur par un boîtier. Il existe plusieurs types de boîtier (power box, us box, deep tuttle, mini tuttle, tuttle, slot box…)

Image extraite du site web : http://www.rikswindsurfing.com/
Carène
Dessous de la planche, partie immergée.
Le shape de la carène détermine le type de flotteur et son programme. La carène peut être plate, en V, en mono concave, en double concave, bombé (chez certaines planches à dérive).
Le V stabilise la planche et diminue sa vitesse. Il permet aussi une plus grande solidité, au niveau des sauts violents par exemple, sa forme à l’atterrissage permettant de jeter l’eau sur les côtés.
Le mono concave permet de donner de la vitesse ainsi que de l’appui dans les courbes.
Le double concave (peut être construit sur un V ou un mono concave) permet plus de stabilité (longueur plus grande donc plus de portance).
Custom
Flotteur construit sur mesure par un shaper.
Dérive
Quille semblable à celle utilisée sur un voilier. Elle est plane, mobile et limite la dérive de la planche tout en aidant à l’équilibre (raison pour laquelle elle est utilisée pour les débutants). Sa manipulation fait partie des nombreux réglages de compétition en planche à dérive.
La dérive est rétractable et se range dans le puits de dérive. Elle est en polycarbonate ou Nylon. Pour le haut de gamme (particulièrement pour la compétition), elle est construite avec une âme en PVC recouverte de fibre de verre et de carbone.
La dérive n’existe plus sur les planches de funboard.
Étrave
Partie avant du flotteur, présente surtout sur les anciennes planches à voile, les bateaux, les kayaks ou sur les planches de stand up paddle de race. L’étrave est affûtée, afin de fendre l’eau pour avancer plus facilement et donc plus rapidement.
Footstraps
Souvent appelé straps, ce sont les cale-pieds, les sangles sur le dessus de la planche qui permettent de fixer les pieds dans une certaine position. Ils sont indispensables lors de sauts radicaux. Le nombre de straps diffère selon la planche, nous pouvons en retrouver 3, 4, 6, 8 et 10. Les petites planches de vague en ont 3, alors que la planche RS:X (planche à dérive de compétition) en a 6.
Ligne de flottaison
Définit la limite entre les œuvres vives et les œuvres mortes.
Lift
Courbure sur la carène au niveau du tail. Il y aura plus de lift sur les planches de vagues.
Maitre bau
Partie la plus large du flotteur. La largeur du maître bau renseigne sur la silhouette d’ensemble de la planche.
Œuvres vives
Toute partie de la coque, immergée, subissant l’action de l’eau.
Œuvres mortes
Toute partie de la planche et de son gréement qui, en position normale de navigation, se trouve au-dessus de la surface de l’eau.
Outline
Contour du flotteur vu du dessus.
Pad
Plaques de mousses collées sur le flotteur sous les footstraps dont le rôle est d’amortir les chocs au niveau des talons.
Pain de mousse
Cœur d’une planche faite en sandwich (technique de construction). Le pain de mousse des planches à voile est généralement en polystyrène et est shapé, afin de lui donner la forme voulue.
Pont
Dessus du flotteur.
Puits de dérive
Fente rectangulaire située vers le milieu du flotteur destiné à recevoir la dérive. Il est accompagné de lèvres de puits de dérive qui sont des languettes souples placées le long de la partie immergée du puits de dérive pour empêcher l’eau de remonter à travers ce dernier.
Rail ou Carre
Côté de la planche au bord plus ou moins affûté qui sépare la carène et le pont.
Le rail va changer du pied arrière au gréement en passant par le pied avant et le pied de mât. Les différences vont se jouer au niveau de la taille globale et de la tangente
(+ arrondis ou + affutés).
L’endroit le plus épais sera au niveau de l’emplacement du gréement. Les différences entre les rails tiendront compte du rider (poids, type de navigation, type de spot…).
La planche de vague a des rails affutés au niveau du tail et arrondis au niveau du pied avant.
La planche de freestyle a des rails arrondis sur toute la longueur.
La planche de slalom a des rails épais et arrondis.
Rail de pied de mât
Cavité destinée à recevoir la plaquette de pied de mât et son écrou de sécurité. La taille du rail permet d’ajuster l’emplacement de la plaquette en fonction du vent, de la voile, mais aussi du profil du rider.
En planche à dérive, un chariot permet d’ajuster l’emplacement du pied de mât en navigation (son emplacement va changer en fonction de l’allure, la force du vent et le gabarit du planchiste).
Rocker
Courbure générale du flotteur vu de profil.
La planche de vague a un rocker (lift et scoop) bien présent pour aider à passer les vagues et surfer.
La planche de freestyle, de slalom ou la planche à dérive ont un rocker tendu afin de favoriser la vitesse au maximum.
Sandwich
Type de fabrication d’une planche à voile (ou surf).
De façon générale : Pain de polystyrène, fibre de verre, mousse PVC, fibre de verre (le tout collé avec de la résine époxy et séché sous vide).
Shape
Forme et caractéristiques d’un flotteur.
Scoop
Courbure sur la carène au niveau du nez Il y a plus de scoop sur les planches de vagues afin de les passer plus facilement.
Tail
Arrière de la planche.
Sa forme va dépendre du type de planche. En effet, une planche de freestyle a un tail large afin de favoriser la glisse arrière et une planche de vague a un tail étroit afin de favoriser la manœuvre.
Tranche
Côté du flotteur.
Volume
Le volume renseigne sur la flottabilité du flotteur en fonction du poids du planchiste.
Il dépend essentiellement du niveau du windsurfeur, mais également du temps consacré à la pratique ainsi que du type de pratique (freeride, freestyle, vague, slalom…).
Beaucoup de volume permet aussi de naviguer dans du vent plus faible.
En général, le volume d’une planche de vague correspond au poids du rider + 5 à 10L en vagues européennes.
Une planche de freestyle a un volume de 40 à 50 L supérieur au poids du rider (elle avoisine souvent les 100 L).
La planche de freeride/slalom a un volume de 60 à 70 L supérieur au poids du rider (elle avoisine souvent les 120 L).
Le gréement
Le gréement représente l’ensemble des éléments servant entre autre à la propulsion de la planche. Il s’agit de la voile, du wishbone du mât et du pied de mât.
On utilise des voiles différentes en fonction de la pratique et du niveau du planchiste (matières, taille, forme).
Chez les débutants, les voiles sont petites et légères. Dans beaucoup d’écoles de voile, les voiles sont en dacron (sorte de tissu), car ce matériel est très solide.
Pour le slalom et la planche à dérive, les voiles sont grandes et puissantes, alors qu’en vagues, elles sont petites, renforcées (monofilme tramé) et neutres.


Bordure
Partie de la voile comprise entre le point d’écoute (arrière du wishbone) et le point d’amure (bas du fourreau de mât).
Bouts de harnais

Cordage plastifié fixé aux tubes du wishbone permettant de s’accrocher au harnais afin de se suspendre. La position des bouts se situe au niveau du creux de la voile (centre de poussée vélique) qui varie en fonction du type et de la taille de la voile, mais aussi des conditions de vent, du poids du planchiste ainsi que de la tension donnée au niveau du point d’écoute et du point d’amure.
La taille des bouts varie entre 20 et 36. Elle s’adapte en fonction du niveau du planchiste, du type de pratique, mais dépend également du type de harnais utilisé (culotte ou ceinture). On en trouve des réglables qui sont utilisés en slalom ou planche à dérive.
L’écart entre chaque bout peut varier en fonction de chacun. Pour ceux qui naviguent les bouts serrés, il existe des monobouts.
Camber
Il s’agit d’un élément se retrouvant sur certaines voiles comme en slalom ou en planche à dérive. Il permet de rendre la voile puissante et stable (comme les ailes d’avion).
Le camber génère le profil de la voile en bloquant le creux de celle-ci dans le premier tiers en partant du bord d’attaque.
Il s’agit d’une pièce qui s’insère en bout de latte dans le fourreau et s’articule au niveau du mât pour rigidifier le guindant. Ainsi, la voile conserve sa forme d’aile, même dans les déventes.
Le nombre de camber renseigne sur le programme de la voile, de la même façon que le nombre de lattes.
Carotte
Tige métallique reliant la plaquette au pied de mât.
Chute
Partie extérieure de la voile comprise entre la têtière (haut de mât) et le point d’écoute (arrière du wishbone).
Diabolo
Pièce en caoutchouc qui permet au mât de s’articuler dans tous les sens à partir de sa base.
Embase de mât ou pied de mât
Partie reliant le mât et la plaquette de pied de mât. C’est sur cette embase que s’étarque la voile à l’aide d’un bout (sous forme de palan), de réas, d’une poulie sur la voile et d’un taquet coinceur.
Il peut être sous forme de rallonge afin d’adapter la taille du mât au guindant nécessaire au gréement de la voile.
Fenêtre
Partie transparente de la voile qui permet au planchiste de regarder en face de lui (nécessaire au jibe, au bottom turn…). Elles sont, généralement, en mono film, mais on peut les trouver également en PVC sur les voiles de débutant.
Fourreau
Partie de la voile dans laquelle on enfile le mât et qui comporte une ouverture (fenêtre du fourreau) permettant de fixer le wishbone au mât.
Gousset de latte
Petit fourreau dans lequel on introduit la latte.
Guindant
Partie de la voile comprise entre la têtière (haut de mât) et le point d’amure (bas du fourreau de mât) et qui se situe le long du fourreau de mât.
Harnais
Le harnais se porte sous forme de ceinture ou de culotte selon les goûts et la pratique (le ceinture est plus utilisé en vague ou freestyle et le culotte en slalom).
Le harnais est muni d’un crochet, afin de s’accrocher au bout de harnais fixé au wishbone. Il permet de soulager la pression au niveau des bras, mais également la pression des pieds sur la planche.
IMCS
Abréviation pour Index Mast Check System.
Unité de mesure qui exprime la courbure et la rigidité du mât. Plus la valeur est petite, plus le mât est souple. Les valeurs vont de 17 à 32 IMCS.
Laize / Panneau
Morceaux de tissus ou mono film cousus ensemble. Une voile est composée de plusieurs laizes. Dans le milieu, nous parlons souvent de panneaux (panneaux de guindant, de chute…).
Latte
Tige profilée en fibre de verre ou en carbone qui rigidifient et maintiennent le profil de la voile. Le nombre de lattes renseigne sur le programme de chaque voile (les voiles de slalom ont plus de lattes que les voiles de vagues).
Mât
Longue pièce verticale supportant le wishbone et la voile. Toujours en 2 pièces, le mât peut être RDM (diamètre réduit) ou SDM. Le RDM est plus utilisé pour les plus petites voiles.
Les mâts peuvent être en aluminium (petites voiles de débutant), en fibre de verre et quantité de carbone plus ou moins importante.
Le pourcentage de carbone donne de la légèreté, mais également une nervosité très différente (+ de carbone = plus léger, plus nerveux et surtout beaucoup plus cher).
Les tailles les plus fréquentes sont : 3.40 – 3.70 – 4.00 – 4.30 – 4.60 – 4.90. En SDM, on peut trouver des mâts jusque 5.40.
Monofilm
Matériau transparent utilisé pour la construction des voiles. Apparu à la fin des années 80, le monofilm est un film plastique très rigide et très léger. Il peut perdre de sa transparence avec les rayons UV.
Sur les parties de la voile qui subissent le plus de pression (parties fragiles) ou sur les voiles de vagues, on utilise du monofilm tramé qui est un monofilm renforcé donc plus résistant.
Œillet
Anneau rivé (fixé avec un rivet) dans le tissu. Il permet d’attacher le wishbone à la voile au niveau du point d’écoute.
Sur certaines voiles, il y a deux œillets de point d’écoute, afin de régler la voile en fonction des conditions et du gabarit du planchiste.
Ex : un petit gabarit va utiliser plus régulièrement l’œillet du bas.
L’œillet du haut est utile dans des conditions légères, afin de donner un peu de puissance à la voile. L’œillet du bas permet à la voile de se tordre plus.
Plaquette de pied de mât
Élément de liaison entre le flotteur et le gréement. Pour assurer la mobilité du gréement sur le flotteur, il est constitué d’un diabolo en caoutchouc, d’un tendon en uréthane ou d’un cardan.

Point d’amure
Point formant l’angle inférieur avant de la voile fixé sur le pied de mât.
Point d’écoute
Point formant l’angle inférieur de la voile fixé sur le wishbone.
Point de drisse
Point formant l’angle supérieur de la voile fixé à la têtière.
PVC (polychlorure de vinyle)
On le retrouve dans la structure de certaines planches (construites en sandwich) sous forme de mousse à très haute densité.
Mais également sur les voiles des débutants (fenêtre) sous forme de matériau souple et moins cassant que le monofilm et, surtout plus résistant aux UV.
Rallonge de pied de mât
Il s’agit d’une embase de mât plus longue. Elle permet d’adapter la longueur du mât au guindant de la voile.
Réa
Roue à gorge d’une poulie. Partie mobile dans laquelle s’enroule le bout.
Têtière
Partie la plus haute de la voile correspondant au point de drisse dans laquelle vient s’enfiler et buter le haut du mât. Sur beaucoup de voiles, la longueur de la têtière est réglable afin de pouvoir utiliser un mât plus long. On trouve deux types de têtière : l’embout mâle et l’embout femelle.
Taquet coinceur
Pièce qui permet le blocage du cordage lorsque la voile est étarquée. On le retrouve sur la rallonge du wishbone ou sur l’embase de mât à côté des réas.
Tire veille
Cordage de plus ou moins 12 mm présentant une succession de nœuds ou élastique épais (hawaïen) qui reprend sa place le long du mât après utilisation.
Il est attaché au wishbone et au pied de mât et permet de redresser la voile lorsqu’elle est à l’eau.
Voile
La voile est le « moteur » de la planche. Elle consiste en un assemblage de panneaux (monofilm, monofilm tramé, tissu…) cousus de façon à donner une forme à l’ensemble. Les 3 angles (écoute, drisse et amure), ainsi que les points de tension sont renforcés afin de rendre la voile solide.
Il existe plusieurs types de voile destinée à chaque pratique : slalom, freestyle, freeride, vague, speed. Chaque pratique a sa particularité qui se retrouve dans la construction et la forme de la voile.
Le type de voile ainsi que la taille va dépendre de la pratique, du niveau, des conditions de vent et du gabarit du planchiste.
Wishbone

Arceau (fixé au mât et au point d’écoute) utilisé pour maintenir le gréement ainsi que pour le diriger. Il est recouvert d’un grip assurant l’adhérence des mains et les isole du contact direct avec le métal.
Les wishbones ont tous une rallonge arrière, ce qui permet de n’avoir qu’un seul wishbone pour plusieurs voiles.
Il y a des wishbones aluminium monocoques (les tubes ne sont pas vissés sur une poignée avant), des wishbones hybrides (les tubes principaux sont en aluminium, mais la rallonge arrière est en carbone), des wishbones carbones (tous les tubes sont en carbone) et des wishbones monocoques full carbone (tous les tubes sont en carbone, y compris l’axe de la poignée avant).
La taille du diamètre du tube de wishbone (de 26 à 32 mm) varie d’une marque à une autre. On retrouve les petits diamètres plutôt sur les petits wishbones. Les gros diamètres sont plus légers et plus rigides.
La forme du wishbone va dépendre des marques, on le retrouve en forme de goutte d’eau ou de c-shape. Le c-shape est plus utilisé sur les petites voiles.
Un article de Céline Grosjean