Brise de mer et de terre

brise thermique

On est un jour de mi-juillet en fin de matinée, vous êtes en vacances dans un petit coin de paradis. Vous avez jeté un coup d’oeil à Windguru et pas de vent prévu malheureusement…
Cependant, le temps de manger et hop 15 Noeuds sur le spot en à peine 20 minutes !

Beaucoup de gens parlent souvent du « thermique » sans pour autant vraiment savoir de quoi il s’agit… quel est ce phénomène ?

Des brises thermiques s’établissent sur les côtes par beau temps. Elles résultent de la différence de température entre l’air au-dessus de la terre et celui au-dessus de la mer ou d’un lac. Ces réchauffements et refroidissements affectent les masses d’air au-dessus de la terre et de la mer de manière différente, ce qui cause des déplacements d’air, c’est-à-dire du vent.
Les brises sont nettement plus sensibles sous certaines conditions. Si le régime de vent général est fort et bien établi, un mélange des masses d’air se produit entre les deux milieux et la brise a peu de chance de s’établir.
En revanche, dans certaines situations (gros anticyclone d’été en Mer Méditerranée par exemple), les brises peuvent devenir le vent dominant pendant plusieurs jours.
Étant générées par des effets thermiques sur les côtes, les brises sont extrêmement variables en fonction des configurations locales.

A/ Brise de mer

1/ la brise thermique sans vent synoptique !

> Pour commencer, petit rappel sur ce qu’est le vent synoptique : On appelle vent synoptique le vent général lié à l’état du champ de pressions. En clair, c’est le vent en altitude généré par les dépressions et les anticyclones à grande échelle. En bref, c’est le vent qui est déjà présent sur le plan d’eau avant l’effet thermique. C’est également le vent prévu par les fichiers grib fournis par les ordinateurs mais attention: altitude 10m!

> Dans ce cas de figure, on parle de brise thermique ou côtière « pure ». Trois conditions sont nécessaires pour que la brise de mer puisse s’établir et il est aisé de les observer dès le matin en prévision d’une petite navigation dans l’après-midi :

– Le ciel est pratiquement sans nuages, bleu azur. Si le ciel est recouvert de nuages, il est évident que le soleil, ne passant pas, ne pourra pas réchauffer la terre qui se réchauffe bien plus vite que la mer.

– Rappelons que l’air humide est instable et l’air sec, lui, est stable. Si l’air est humide (instable), cela va donc aider pour la brise thermique. Sur les côtes atlantiques, cet air instable est caractérisé par la présence de cumulus de beau temps, ces nuages cotonneux qui se développent le long du littoral après le passage d’une dépression.
Un moniteur m’a dit un jour : si l’herbe est mouillée le matin (alors qu’il n’y a pas eu de pluie), il y a de fortes chances d’avoir une bonne petite session dans la journée… !

– Il faut également un écart thermique fort entre l’air de la terre et l’air de la mer…

> Ce qu’il faut retenir :
La brise thermique est d’autant plus forte que
– le vent synoptique est faible ou nul (cependant, un synoptique terre-mer pas trop fort ( – l’instabilité est marquée.
– la nébulosité est faible (avec formation de cumulus sur la bande côtière)
– l’écart de température mer-terre est important.

Voici un schéma simple pour comprendre le fonctionnement :

brise de mer

2/ La brise thermique avec vent synoptique

Nous avons vu les conditions favorisant la brise thermique lorsque le vent synoptique est nul ou très faible. Nous allons voir que les choses se compliquent lorsque le vent synoptique est présent.
En fait, beaucoup de gens pensent à tort que la présence de vent synoptique signifie absence de brise thermique. Erreur ! On a tous un jour ou l’autre été surpris, sans vraiment se l’expliquer, de devoir affronter une jolie petite brise thermique de 25 nœuds en milieu de journée…

Un vent synoptique trop fort annule les effets de brises

Lorsqu’il est trop fort, un vent synoptique égal ou supérieur à 20 nœuds agit comme un énorme mixeur mélangeant les masses d’air chaudes et froides.
De ce fait, le contraste thermique n’est plus là et la brise thermique n’arrive pas à s’affirmer…
On se retrouve malgré tout avec un vent induit par la différence de pression, soit un flux de 20-25 nœuds par exemple. (On ne parlera jamais de direction car tout dépend de l’orientation de la côte).

Les conditions d’établissement de la brise avec du vent synoptique

Cependant, et pour faire court, un vent synoptique de terre favorise la brise de mer.

Ce qu’il faut retenir : par vent synoptique, la brise thermique sera forte si :
– la direction de ce vent synoptique favorise le courant de retour en altitude (vent synoptique de
terre).
– Si l’orientation de la côte par rapport au vent synoptique crée des phénomènes de
convergences ou de divergences côtières favorables.

2 / Brise de terre

Pendant la nuit, la terre se refroidit plus vite que la mer et le phénomène inverse se produit : l’air
au-dessus de la terre est plus froid que celui au-dessus de la mer.
La brise de terre débute quelques heures après le coucher du soleil. L’air au-dessus de la terre
commence à être plus froid que celui au-dessus de la mer.
L’air chaud s’élève, étant moins dense que l’air froid, et est à l’origine du vent de la terre vers
la mer.
La brise s’étend assez peu vers le large et continue à souffler 2 à 3 heures après le lever du soleil
(jusqu’à ce que les températures s’équilibrent).

SOURCES : Le livre des Glénan, Météo marine, Niveau 5 de la Toussaint et mon papa
IMAGES : la chaine météo et ronan-tourdumonde.com