Contexte
Les plages autour de Leucate, de Port-la-Nouvelle à Gruissan, dans le sud de la France ne seront plus accessibles en véhicule à partir de 2016…
Et c’est bien ??
Ben pas trop pour le windsurf ! Faire des kilomètres à pied, le matos à bouts de bras, en luttant contre la tramontane : ce n’est pas cool ! Et pour tous les autres riders, qu’ils soient plutôt kite, plutôt sup, ou plutôt parasol… ce n’est pas mieux !
Spots mythiques !
La Wind Valley privée de ses spots ??
La région se vante de plus de 300 jours de vent par an !
Quand on parle de Gruissan, on parle aussi du DéfiWind, de Pascal Maka, d’Estelle Barre,…
Quand on parle de La Franqui, on parle aussi du Mondial du Vent, de Julien Taboulet Wesh, de sessions de renverse formidables, … On parle vitesse, speed, records !
Quand on parle de Port-La-Nouvelle (PLN), on parle de la relève du slalom avec Pierre et Marion Mortefon, on parle de spot freestyle, de Nicolas Akgazciyan, des jeunes Bastien Escofet et Sam Estève. Et même, ce serait “THE” spot européen ? A voir tous les champions européens qui passent par là (de Steven van Broeckoven à Balz Muller) , c’en est sûrement pas loin !
On parle aussi de tous les autres, on parle aussi de “moi” qui viens souvent en vacances faire un petit jibe dans le coin !
Triste nouvelle !
Les lois littorales européennes et le souci de l’écologie et de sauvegarde de notre patrimoine naturel, notamment celui de nos côtes maritimes, revendiquent des zones protégées. Ce qui est normal : ces idées ne vont pas contre notre passion : pratiquer le windsurf au milieu de sacs plastiques (spots directement exposés au Meltem sur les îles grecques) ou au milieu des fumées rejetées par des centrales pétrolières (Carro, Les Rénaïres) n’est pas forcément ce que l’on préfère !
Alors les planchistes de PLN sont-ils anti-écolo ? A priori, le problème n’est pas là : sous des discours d’apparences écologiques, les élus voudraient interdire l’accès aux plages, alors qu’ils autoriseraient des agrandissements du port et des terminaux pétroliers de Port-la-Nouvelle sur ces mêmes espaces. Et c’est cela qui semble contradictoire !
La page communautaire FB “Touche pas à ma mer” va dans ce sens :
“Je suis Mike : marin, plongeur, windsurfeur… Ma “mer” a toujours été là pour moi quand j’avais besoin de me ressourcer, de me sentir vivre tout simplement… Je viens juste de créer cette page parce que je n’accepterai pas qu’on réduise ma liberté d’accès à la mer une fois de plus.
Contre le projet de non-circulation sur les plages ? “Ce projet ne se justifie pas tant que ça écologiquement parlant, si l’on respecte les bandes de roulement utilisées jusqu’à présent. Et nous faire culpabiliser sur notre impact écologique, alors qu’ils vont agrandir le port pétrolier de PLN en pleine zone naturelle… C’est juste énorme, alors que l’alternative pensée par l’association PLN-Windsurf semble être un compromis intéressant.
Un message ? “La mer doit rester et restera un espace de liberté, son accès via les plages du littoral en véhicule est gérable écologiquement parlant. Par contre, détruire une partie de la réserve naturelle au profit d’une exploitation pétrolière est impensable pour moi. “Touche pas à ma mer” avec son jeu de mot peut rassembler… Réunir et agir par la suite. Cette page pourrait permettre de rassembler les sachets de thé (kites) avec les os de seiche (planches à voile), les pêcheurs avec les baigneurs, les chars à voile, etc. L’intérêt commun prime : garder l’accès libre de façon raisonnée et raisonnable.”
Cela fait un moment qu’on entend parler de fermeture de ces plages… La loi française relative à l’aménagement et à la protection du littoral date de 1986…
Mais là, ça à l’air sérieux ! Le dernier article paru dans le journal “L’indépendant” de la région Languedoc-Roussillon parle de 2016…
N’existerait-il pas des compromis ? C’est ce que propose l’Association PLN-Windsurf et son président L. Bady :
“L’association PLN Windsurf a été créée en 2005, car à l’époque déjà, les premières rumeurs courraient concernant l’interdiction de rouler sur les plages. La première manifestation date de 2009 où nous nous sommes retrouvés environ 300 devant la mairie de PLN où se déroulait la première réunion (élus, parc naturel régional, état… ) visant à réduire notre liberté de pratique.
Les plages de Gruissan à La Franqui (18 km de côte) ont une configuration quasi unique en France, aucune route ou chemin ne les longent.
Il n’y a que très peu d’accès perpendiculaires au rivage et les plages sont très larges (au moins 400 m). Si demain, on nous interdit de circuler et stationner sur les plages, c’est la fermeture des spots. Impossible de transporter son matériel avec un vent très régulièrement supérieur à 35 nœuds, vent offshore, donc en cas d’incident, il faut pouvoir rapidement prévenir les secours, sécurité du matériel , on ne peut pas laisser cinq à dix mille euros de matériel dans une voiture ou une remorque à 1 km de la plage sans surveillance.
Nous proposons donc une bande de roulement à environ 200 m du rivage où nous pourrions nous garer en épis. L’alibi écologique n’a aucun fondement chez nous, puisque sur nos plages ne présentent aucune faune ou flore, les coups de mer d’hiver remodelant tous les ans la plage. Il n’y a également aucun espace dunaire comme on peut en trouver vers Montpellier.
Nous souhaitons donc que tous les élus à tous les étages prennent conscience de l’importance touristique et économique des sports de glisse dans un des département le plus pauvre de France où le vent doit devenir un atout et nous aménager de façon durable dans le respect de l’environnement, un nombre suffisant de spots, afin que nous puissions continuer à assouvir notre passion en toute sécurité.”
Les sports de glisse et le tourisme liés sont une partie importante de l’économie régionale. Les locaux font péter les anémomètres et le nombre de sessions par an ! Pour preuve : toutes les images de cet article par Annie Fouarge.
Aidons-les ! Faites tourner l’info !
D’autres spots en Europe menacés !
Comme Casa de Poros à Tarifa, il y a quelques temps (voir l’article d’Eric Merten sur Espace Windsurf), voici d’autres exemples :
– Pour d’autres raisons, un projet gigantesque de construction risque de modifier la qualité du spot néerlandais de Brouwersdam (spot présenté dans l’article de Michiel de Cooman sur Espace Windsurf). Ce lieu est internationalement connu pour ses conditions liées à la pratique du freestyle avec ses champions : de Steven van Broeckhoven, Sarah Quitta-Ofringa, … à Rick Jendrusch. Voir sa vidéo d’appel à l’aide “SOS” sur ContinentSeven.
– Brutal Beach, spot de vagues de Six-Fours dans le sud de la France, est aussi menacé par un projet d’extension du port Méditerranée de la commune et qui met en danger la plage de Bonne-Grâce, plus connue sous le nom de « Brutal Beach ».
– Le Jaï, à côté de Marseille, plage que certains riverains ont du mal à “prêter” aux pratiquants de sports de glisse…
– Et comme beaucoup d’autres coins perdus, entre autre “mon” home-spot, à Vesoul, petit lac intérieur menacé par la prolifération de petites algues, des cyano-bactéries. Les activités nautiques sont interdites régulièrement, et les collectivités locales passives ne font pas grand-chose pour trouver des solutions…
Mais attention : pas d’amalgames !
D’autres spots sont en danger aussi sur la surface de la Terre, mais à cause de répercussions des activités humaines sur l’environnement : réchauffement climatique, hausse du niveau des océans, 8ème continent de déchets flottants… La pratique de notre sport dans des conditions sympas passera déjà par le respect de nos spots et plus généralement de notre planète.
Alors :
“Respecte ta mer !”
“Sois poli avec ta mer !” : deux slogans de SurfRiderFoundation.
D’abord ça, sinon le ride risque de tourner court ! (Et tu vas devoir te mettre au foot…)
Espoirs…
L’association Les Gardiens de la Côte a une super page internet qui recense des combats menés, des combats en cours, mais aussi des combats gagnés !
Cet article n’est peut-être qu’un petit grain de sable,
mais…