Genèse d’une board de speed

INTRODUCTION : Céline Grosjean
ARTICLE : Phil Carbon (PC2)

 

Phil m’a contactée le 13 août dernier pour me proposer un article sur la construction d’un prototype de planche de speed destinée à Gautier Bourgeois (ancien ‘team rider’ Espace Windsurf) pour l’épreuve à Luderitz (compétition de speed). En général, ce sont les membres du team EW qui écrivent, cependant, parfois, pour un article pertinent, Espace Windsurf publie d’autres articles pour le plaisir de ses lecteurs.
Phil propose donc, en image, la petite histoire de la planche de Gautier de la conception à la mise à l’eau.

boardcad La première étape consiste à concevoir la board en 3D sous CAO avec BoardCad (logiciel gratuit de conception de board de surf, windsurf et/ou kitesurf).

 
 

rockeroutline
Ensuite, il faut imprimer les gabarits du scoop permettant la découpe du pain de polystyrène au fil chaud.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

pvc
Idem pour le gabarit de l’outline qui sert au tracé et à la découpe du polystyrène.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

stratification

L’étape suivante est la réalisation de la construction du sandwich.
Cela consiste à intercaler un matériau d’âme entre les stratifications carbone et a pour effet de multiplier la rigidité de la pièce finale selon une formule qui intègre le carré de l’épaisseur de matériaux d’âme.
Ici, j’utilise du PVC 3mm pour le pont et 5mm pour la carène.
Découpe du PVC carène 5mm selon le gabarit, et stratification carbone (strat interne)

stratification

Le PVC est stratifié sous vide et bloqué avec un conformateur durant toute la phase de polymérisation (6/7h à 30°)

équerrage

équerrage

Étape cruciale, le shape du pain de polystyrène (taille à facettes) en respectant la symétrie axiale.

shape

shape

Ensuite vient la mise en place du pvc sur le pont qui doit suivre les courbes des rails.

Il est nécessaire de thermoformer le pvc à chaud pour qu’il prenne la forme :

forme windsurf

forme windsurf

Comme pour la carène, le pont est plaqué.

stratification pont

Stratification interne carbone et plaquage PVC 3mm du pont sous vide.

noyau

Le noyau est fini, il faut maintenant détourer le raccord entre le pont et la carène.

Réalisation et pose du boitier tuttle 100% carbone.

Mise en place de tous les périphériques : Pose des inserts de straps et du boitier de pied de mât.

boitier

boitier

boitier

boitier

peripherique

peripherique

Stratification externe en carbone sous vide de la carène.
Stratification externe en carbone du pont.

stratification

carène

 

pont carbone

stratification

 

board pc

La board est finie, il reste les finitions : peinture, déco, placement des pads et de l’antidérapant.

 

ponçage

ponçage

Ponçage de la carène et du pont

masticmasticJe mets du mastic sur la carène et le pont afin de combler les imperfections.

peinturepeinturePeinture de la carène et du pont

padsstickersPose des stickers et des pads

Placement de l’antidérapant et pose des footstraps

antidérapantfootstraps

 

La board est prête à être mise à l’eau.

board pc

 

Gautier Bourgeois à Luderitz

gautier bourgeois

INTRODUCTION : Céline Grosjean
ARTICLE : Phil Carbon (PC2)

 

Un autre article sur le travail d’un shaper : Custom DMC

Le Mondial du Vent vu de l’intérieur

 

ARTICLE : Gautier Bourgeois
PHOTOGRAPHE : Gautier Bourgeois, Entre 2 clics , aa les fanas du windsurf et D. Nico

 

“Nous avons eu, cette année, un vent assez irrégulier allant de 15 à plus de 40 nœuds en fonction des manches. Le choix du matériel était, encore une fois, très important”.

 

J’ai eu la chance de pouvoir participer cette année à l’Orange Speed Crossing (compétition qui rassemble les meilleurs kitesurfeurs et windsurfeurs du monde sur un run de speed de 500m, qui est la distance officielle).

Cela s’est déroulé sur la plage de La Franqui à Leucate du 7 au 13 Avril 2012.
La Tramontane était encore présente cette année, pour le plus grand plaisir des spectateurs et des rideurs.

Le système de course est plutôt simple : tous les compétiteurs sont envoyés sur l’eau pendant 1h30 au minimum (s’il n’y a pas de prolongation de 15 min pour diverses raisons, telles que changement des conditions ou modification du classement provisoire des 5 premiers).
La moyenne des deux meilleurs temps de chaque rider sur 500m sera retenue pour établir le classement général de la manche.
Au total, 4 manches ont pu être validées ce qui a permis d’avoir une discarde (la plus mauvaise manche de chaque rider ne compte pas). Une aubaine pour certains et un désavantage pour ceux qui ont été les plus réguliers …

Au niveau du parcours, le run à proprement parlé s’effectue uniquement par Tramontane en tribord (c’est le bord le plus abattu, là où, en longeant la plage, les vitesses sont les plus élevées). La remontée du run, elle, s’effectue bâbord et oblige les compétiteurs à s’éloigner de la plage.
Il n’y a pas de contrainte de parcours, mais le but est de remonter le run en un minimum de distance et de temps, sans se fatiguer, pour multiplier le nombre de passages.
Pour des raisons de sécurité et pour offrir à chaque rider les meilleurs conditions possibles sur le run, le directeur de course Pascal Maka a décidé de mouiller plusieurs marques (toutes doivent être franchies au vent, c’est-à-dire qu’il faut passer entre elles et la plage).

 

parcours

 

Elles délimitent :

• Une zone de lancement de 410m, de manière à fluidifier le « trafic » de coureurs avant le run.
• Une zone d’accélération de 100m entre la zone de lancement et le run. Il faut être seul dans cette zone sous peine d’être sanctionné par le « head juge » (ne pas être chronométré sur le passage en question etc…)
• Le run de 500m délimité par 2 bouées sur l’eau et 2 caméras à terre qui permettent de mesurer très précisément la vitesse de chaque compétiteur (à partir du temps que l’on a mis pour parcourir ces fameux 500m). C’est là qu’il faut donner son maximum.
• La bouée de jibe. Il est impératif d’aller contourner cette marque afin de commencer le bord de cap pour remonter le run (pour des raisons de sécurité).

 

ecran

Un écran placé en fin de run permet à chaque coureur de connaître la vitesse de son dernier passage (arrondie au demi-nœud supérieur), ainsi que sa place provisoire sur la manche. En effet, l’ensemble des passages est ensuite vérifié par l’équipe du chronométrage, le classement peut encore changer !
C’est un dispositif très important qui permet à chacun de gérer sa course au mieux (de prendre des risques supplémentaires, de continuer à faire des passages ou, au contraire, de se reposer etc…).

 

Le speaker « Freddy », présent sur la plage pendant toutes les manches, annonçait aux nombreux spectateurs placés en fin de run (surtout le dimanche après-midi), les coureurs en plein run ainsi que leurs chronos en live à l’aide de son écran. Tout le monde pouvait, grâce à ses commentaires avisés, comprendre le déroulement de chaque manche et connaître et re-connaître les principaux acteurs (Kite et windsurf).

 

Nous avons eu, cette année, un vent assez irrégulier allant de 15 à plus de 40 nœuds en fonction des manches. Le choix du matériel était, encore une fois, très important.
Personnellement, étant assez léger, j’ai utilisé deux petits guns de speed Patrik de 43 et 48cm, avec des ailerons asymétriques Gasoil 20 et 22cm (ce matériel a été développé pour ce type de parcours avec un plan d’eau plat, du vent fort et un bord au largue). Au niveau voiles, j’ai utilisé des Loft Sails Racing Blade en 4.9, 5.6 et 6.3 m², que j’utilise aussi en slalom.

 

Au final, je finis 14ème. Je suis assez satisfait de ce résultat car j’ai été plutôt régulier sur l’ensemble des 4 manches, dans des conditions très différentes et avec des places de 10/17/12/16 sur 49 au total.
Je me sentais vraiment à l’aise avec l’ensemble de mon matériel, alors que c’était la première fois que je mettais à l’eau mes Patrik speed : c’est très encourageant pour le futur.
Dans la troisième manche, j’ai même réalisé un run à 39.08 nœuds sur 500m à moins de 0.5 nœuds de champions comme Antoine Albeau, Ross Williams et Cédric Bordes ! Bon d’accord, il faut aussi dire qu’Anders Bringdal a fait un passage à 41.30 sur cette même manche, là chapeau Monsieur!

 

 

Je tiens enfin à remercier toute l’organisation pour cette superbe compétition, ainsi que Pascal Maka pour m’avoir permis d’y participer et enfin l’ensemble de mes partenaires pour me permettre d’en découdre avec du matériel qui dépasse mes attentes (en facilité et performances) : Merci ! ☺

 

 

LA journée de speed !

 

ARTICLE : Gautier Bourgeois



J’ai 18ans, j’habite dans les Bouches-du-Rhône (13) près de Marseille, je fais de la longue distance, du speed et du slalom
. Mon «home spot» est la Fos-sur-Mer ! Mes spots favoris sont tous les spots où ça trace ;-). J’adore donner des conseils et c’est ce que je fais sur Windsurfing33 !

 

Voici le résumé d’une journée plus que rapide! Le jeudi 29 décembre sur le spot de Fos

Speed session à Fos-sur-Mer hiver 2011

En voyant les prévisions plus que bonnes pour le spot, nous nous sommes donné rendez-vous avec Cyril Michel afin de faire fumer nos guns de speed !!
Nous sommes arrivés sur « notre » zone pour 12h30, l’eau fumait ! Je n’avais jamais vu ça ! 60 noeuds en rafales et, pour une fois, un mistral assez régulier !

Cyril en planche de 50 puis 43cm de large, sa 5.0 fétiche et 5kg de Lest (il fait 72kg, très light par rapport à la moyenne de ceux qui pratiquent le speed)
Moi avec ma Loft sails Blade 4.9, un gun de 42cm et comme aileron un Gasoil E 22cm symétrique, 2kg de Lest !
Heureusement, le vent a baissé un peu et est passé de NO à N-NO (moins au largue et un plan d’eau plus plat)… Ca y est, c’était le moment d’envoyer !

 

Mais avant de partir tête baissée, nous devions faire un petit repérage des bancs de sable : et yes, c’était possible de passer près entre la digue et restaurant !! Il n’y avait plus qu’à choper une bonne rafale !

 Et ce fut le cas, j’ai pris une méga rafale qui m’a poussé à 42.49 noeuds en vitesse max. 2s sur l’écran de mon GT31 et 37.57 sur 10sec !!

De très très loin mon record à Fos !! Encore une fois j’étais super content de la facilité et de la performance de mon matos! L’aileron est d’une sécurité totale et la voile, super stable, équilibrée et facile… C’est un plaisir de naviguer dans la cartouche!

 De son coté Cyril m’a talonné sur 10s avec un beau 37.18 noeuds et 39.03 en vitesse max. !!
Le bord complet fait 300 mètres max : ce qui comprend le Beach-Start, l’accélération, le placement et le run en lui même
 (c’est un couloir de vent : à gauche, il y a des bancs de sable et un bon 50 noeuds, et à droite après le resto c’est carrément déventé et il y a du clapot).

En gros, il faut 50/75 mètres pour partir au planning et se caler straps/harnais, +/-100 mètres pour accélérer et se placer, et donc environ 150 mètres de “run”. C’est très court !

quand on arrive à accélérer vite, à bien se placer sur le run et surtout à prendre un bonne rafale, on peut arriver à 37/38 noeuds le long de la plage, avec un angle de 100/105° du vent.
Enfin, en fin de run, après avoir bien abattu vers le large (à 115/120°) on arrive à la vitesse max ! C’est assez court car on arrive très rapidement dans 25/30 cm de clapot… Et avec mon Gasoil 22cm, c’est pas le top…

 

Le speed c’est l’adrénaline au maximum !