Un article de Céline Grosjean
Introduction : Florian Kiriluk
Continuer la lecture de « Mai – juin – juillet pour le team Espace Windsurf »
Un article de Céline Grosjean
Introduction : Florian Kiriluk
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Un article de Lucie Hervoche
Article de Lucie Hervoche
En tant qu’ambassadrice féminine d’Espace Windsurf, je me dois de vous présenter les régates, le fonctionnement, ainsi que les conditions de navigation lorsqu’on est une fille et pour cela j’ai décidé d’interviewer la vice-championne de France Espoir 2011 en Bic Techno 293 : Maëlle Guilbaud avec qui je m’entraîne.
Je lui ai posé quelques questions sur son ressenti en tant que fille lors de régates, d’entrainements, pour savoir comment elle se sent par rapport aux garçons, comment elle appréhende le fait d’être une fille dans un sport autant prisé par les hommes, si elle pense que le matos est toujours adapté, etc.
J’ai commencé à naviguer à 6 ans en slalom, à Saint Barthélémy où j’habite, puis vers 11, 12 ans j’ai débuté la Bic Techno 293. Je compte passer sur le support olympique : la RSX. Je m’entraîne aussi en slalom.
Qui à été le premier acteur de ton initiation à la planche à voile ?
Ce sont mes parents qui m’y ont initié, car ma mère est une ancienne championne de slalom et mon père un fondu de planche à voile depuis toujours.
Cette passion te vient donc de tes deux parents et c’est une chose assez rare de nos jours car, en général, si les parents ne naviguent pas, nous n’avons pas forcément l’occasion de pouvoir découvrir ce sport. Par contre une fois qu’on a mis le nez dedans, impossible d’arrêter.
Depuis cette année, avec mon entrée au Pôle à La Baule, je navigue avec six garçons et seulement une fille.
Je considère cela comme un avantage car, entre filles, nous pouvons nous soutenir et nous aider, ce qui n’est pas toujours le cas lorsqu’on on se retrouve seule dans une équipe uniquement masculine.
C’est d’ailleurs un des inconvénients premiers dans ce sport, le fait que ça soit majoritairement masculin ne nous permet pas toujours de nous sentir aidée, épaulée et nous avons parfois besoin de soutien moral que ne peuvent pas nous apporter les garçons… C’est donc très important pour moi d’avoir quelqu’un à mes côtés qui puisse me comprendre et avec qui je puisse discuter de nos régates, de nos résultats, nos observations.
Oui, car nous apprennons à naviguer aussi durement que des garçons. Du coup, lors de régates où il n’y a que des filles, cela nous paraît plus simple et un peu moins physique. Le fait de naviguer avec eux, nous oblige à nous dépasser pour arriver à leur niveau.
Nos coachs essayent de faire en sorte que l’on navigue autant que les garçons et nous ne nous en plaignons pas, bien au contraire. Comme je l’ai déjà dit, grâce à cela, on apprend beaucoup à se surpasser, c’est très important et très instructif.
Lors des rencontres internationales, les filles ne courent pas avec les gars, car ça ferait beaucoup trop de monde sur un même départ. Par contre, lors de plus petites rencontres, entre ligue par exemple, les filles courent avec les garçons, car nous ne sommes généralement pas assez nombreuses pour constituer une poule.
En général nos poules sont deux fois moins importantes que celles des garçons.
Je pense que cela peut jouer un rôle. Effectivement la pratique féminine de la planche à voile, et encore plus celle de la régate, n’est pas du tout ou très peu médiatisée. De ce fait, les commerces et les entreprises ont parfois ‘peur ‘ et ne savent pas trop dans quoi ils s’engagent. Ils leur arrivent donc de refuser de nous aider.
Cependant, il peut aussi être facile d’obtenir des sponsors ! Car même si nous sommes moins médiatisées, le fait que nous soyons beaucoup moins nombreuses offre une diffusion de leur image beaucoup plus importante que s’ils sponsorisaient des garçons.
Cela est donc très variable, il faut savoir donner les meilleurs arguments possibles et se détacher des autres en faisant preuve d’originalité (pour les dossiers de sponsoring par exemple).
Ce n’est pas forcément le cas aujourd’hui en Bic, les filles ont les mêmes voiles que les garçons. Mais plus tard, en RSX, les filles qui passent en catégorie senior gardent une voile plus petite que celle des garçons : 8.5 pour les filles et 9.5 pour les garçons.
En slalom, on rencontre aussi quelques problèmes de ce genre pour les planches. Par exemple, on doit parfois se faire des customs ou prendre des voiles pour enfants. Aujourd’hui, seuls les wishbones sont plus fins et vraiment adaptés pour nous.
Oui je pense, car les sensations dans le vent sont vraiment très intenses et cela peut poser problème à beaucoup de filles car, c’est bien connu, les filles aiment beaucoup moins les sensations fortes que les garçons. Mais il n’y a pas que ça, je pense aussi que c’est un sport très physique qui demande de l’investissement que toutes les filles ne peuvent pas forcément fournir.
En résumé, être une fille dans le monde de la régate et du windsurf en général, n’est pas toujours évident, d’autant plus que la gente masculine est, en moyenne, deux à trois fois plus présente que nous.
En régate filles, nous sommes en moyenne 25-30 sur des étapes nationales, alors que les garçons sont, en général, 60 à 70 (pour le championnat de France par exemple).
De plus, le fait que les effectifs de navigatrices soient si peu élevés peut parfois entraîner quelques problèmes. Par exemple, l’année dernière, bien qu’il y ait deux filles dans la ligue Pays de Loire à courir régulièrement les épreuves locales et nationales, la championne de ligue n’a pas pu obtenir le titre, car il n’y a pas eu suffisamment de filles qui ont couru tout au long de l’année (pour qu’un titre soit validé il faut au moins sept coureurs dans une catégorie). On assiste donc à une ‘pénurie’ d’inscriptions féminines.
De même pour les sponsors, il faut se battre et avancer les meilleurs arguments pour qu’un commerçant accepte de nous aider. Heureusement, les clubs participent assez régulièrement aux transports ou aux hébergements et ce, autant pour les garçons que pour les filles.
On rencontre aussi des problèmes pour le matos, car en tant que filles ce n’est pas toujours bien adapté pour nos morphologies et il faut souvent se débrouiller pour adapter le matériel. Pour porter le matos, c’est une vraie galère, surtout pour les débutantes et cela ne doit pas aider à attirer de nouvelles navigatrices. Même Dunkerbeck a son propre porteur de matos (son caddy) !!!
Le sport n’est donc pas encore tout à fait adapté pour nous, mais le plaisir qu’il procure nous fait oublier tout ça !
Je lance aujourd’hui un appel à toute les filles à venir naviguer et nous rejoindre sur nos régates et les spots de France et d’ailleurs !
ARTICLE : Benjamin Longy
Ma planche olympique !
La « RS:X » est devenu support olympique juste après les jeux d’Athènes en 2004! Ce nouveau support succédait alors à la « Mistral One Design ». Par peur du changement sans doute, de nombreux riders étaient alors sceptiques mais il semble qu’aujourd’hui ils soient nombreux à l’avoir adopté malgré des performances plus limitées sous certaines conditions.
La RS:X est une planche plus physique : très large et très lourde, elle glisse peu par temps calme étant donné qu’elle « colle à l’eau ».
La voile, elle aussi a changé : la voile Mistral (7,4m²) avait une têtière triangulaire, alors que la voile RS:X (9,5m² pour les hommes et 8,5m² pour les femmes et les jeunes) est une voile créée à partir d’une V8 de chez Neilpryde. Elle est donc plus « moderne », plus grande et plus lourde.
Cette nouvelle planche ressemble de loin à une grosse « Formula » avec une dérive au milieu et un rail pour le pied de mât. Par vent faible, le pied de mât est mis à l’avant et la dérive est mise, pour pouvoir faire du « près ». Par contre, à partir de 12 nœuds (en 8,5m²), la dérive peut être remontée pour pouvoir faire du près au planning. Et c’est là que la planche devient vraiment intéressante !
Je dois tenir compte de plusieurs paramètres : la force du vent, l’état du plan d’eau et de leurs évolutions!
Certains réglages se font sur terre d’autres peuvent se faire sur l’eau et même lors d’une manche !
Dès que je plane je navigue avec une voile bien étarquée pour qu’elle ne soit pas trop encombrante. Plus elle « dégueule », plus l’air peut passer facilement (les rafales se ressentent donc moins dans les bras).
J’aime une voile étarquée et bien creuse au niveau du wish !
Etat du plan d’eau :
Mer plate : je mets le wish très haut (niveau des yeux) et le pied de mât reculé au maximum ! Mes bouts de harnais sont assez reculés, et aussi très courts! Plus le vent va monter, plus je vais baisser le wish et allonger mes bouts de harnais.
Vagues : Le pied de mât moins reculé, bouts de harnais assez long, plus le vent va monter, plus je vais avancer mon pied de mât et baisser mon wish mais en deuxième choix.
Sur nos voiles, nous avons des palans d’amure et d’écoute pour pouvoir changer les réglages en navigation
Le palan d’amure va étarquer ou désétarquer la voile, il se trouve le long du mât. Il aura une réaction directe sur la chute.
Le palan d’écoute va jouer sur le creux de la voile, il se situe sur le wish.
Si le vent monte de 5 nœuds et que je plane, ou le contraire, il est facile de changer les réglages afin d’avoir un réglage optimum.
Pendant les manches, j’utilise le palan d’écoute pour creuser la voile au vent arrière afin d’avoir un maximum de puissance.
Je joue aussi sur le réglage des lattes ! Il faut que la chute soit bien homogène pour éviter la cassure.
Je desserre, quand le vent est fort, ce qui permet à la chute d’ouvrir encore un peu plus !
Mes bouts de harnais sont réglables : Ils sont au plus petit à 35 cm et au plus long 60 cm
Les bouts longs sont utilisés au vent arrière et dans la pétole, dès que le vent monte, je réduis la longueur!
Je règle également la hauteur du wish: dans le vent faible, je le mets très bas (niveau menton), à la limite du planning, je le remonte un petit peu (niveau nez) et au planning, je le mets au dessus des yeux. Si le vent monte encore, je le descends…
Hors course, je peux régler la longueur du wish : dans la pétole je le mets à 4 et dans le vent 8 ou 10 (cm)
Sur la planche, comme presque sur toutes les planches de raceboards, on peut changer pas mal de choses.
Sur l’eau, je peux jouer sur la dérive, mais également sur la position du pied de mât à l’aide d’une pédale : quand je ne plane pas, je garde la dérive mise et le pied de mât reste avancé au cran 9 ( il y a 9 crans).
quand je plane, je remonte la dérive et je recule le pied de mât au cran 3, ou plus suivant le vent.
Au vent arrière, si ça ne plane pas, je remonte la dérive, mais je garde le pied de mât avancé !
À terre je peux changer la position des straps ainsi que l’aileron (60cm en 8,5). Nous avons tous la même taille d’aileron mais chaque aileron ne donne pas les mêmes sensations (si la jauge le permet, nous pouvons donc changer d’aileron suivant les conditions prévues)
Les parcours « trapèze » sont souvent utilisés en RS:X : un départ avec 5 minutes de procédure, un près, un largue, un vent arrière, un près, un vent arrière et enfin, un largue pour passer l’arrivée. Dans les compétitions internationales, il y a aussi souvent un « down wind » avant l’arrivée.
Chaque manche dure environ 45 minutes et il y a entre 1 et 3 manches par jour selon les conditions. Entre chaque manche, les riders peuvent bénéficier d’une petite pause pour reprendre le souffle, boire, mais aussi faire un rapide débriefing avec son coach.
Tout au long de l’année, les meilleurs jeunes riders se préparent pour la compétition la plus importante de la saison : le championnat du monde ISAF. Ce championnat est vraiment considéré par les jeunes comme les Jeux Olympiques auxquels peuvent participer leurs ainés. Mais il n’y a, dans chaque catégorie, qu’un seul représentant par pays !
Lorsque les jeunes passent en 9,5, c’est à dire à partir de 19 ans, l’objectif est clair : participer aux Jeux Olympiques… Le rêve de tout rider, mais très peu y parviennent !
En attendant, il faut se fixer des objectifs pour progresser, et pour cela, les compétitions internationales ne manquent pas : la SOF, kiler Woche, Miami Rolex Cup, Delta Loyd Ragatta, Sail for Gold Regatta … et bien sur les championnats d’Europe et du Monde senior de la classe RSX ! Mais pour ces dernières compétitions, en France, il y a des sélections étant donné le nombre très important de candidats !!
Vous l’aurez maintenant compris, je fais partie de ces jeunes riders avec des ambitions importantes et un rêve : les Jeux Olympiques…
ARTICLE : Benjamin Longy