Interview – Pierre Mortefon

 

Originaire du Languedoc Roussillon, plus exactement de Port-La-Nouvelle, Pierre Mortefon représente la génération montante du slalom français, notamment en jouant sur le tour AFF et PWA depuis maintenant quelques années. J’ai donc choisi d’interviewer Pierre afin de découvrir ses objectifs pour la saison 2014 ainsi que le matériel de slalom North Sails/Fanatic, qu’il aide à développer en allant au moins une fois par an à Hawaii.

Année de naissance 1989
Numéro de voile F14
Taille 1m87
Poids 92 kg
Première année en PWA 2007
Première victoire de manche 2011
Sponsors North Sails, Fanatic, ION, 71percent, Waxx

planche-mortefon voile-mortefon

 

Tu finis cette saison de 2013 en 12e position en slalom, avec notamment deux belles étapes, 8e en Corée et 6e en Turquie. Que penses-tu de ta saison ?

Je suis satisfait de ma saison 2013, même si une petite pointe d’amertume ressort après analyse des résultats avec 2 beaux tops10 et 2 épreuves où je passe un peu à côté… Néanmoins, j’ai encore bien progressé sur de nombreux points et je sais sur quel point il faut encore travailler pour progresser en 2014 !

 

En Turquie, alors que tu étais 1er avant le dernier jour, tu finis 6e, que s’est-il passé ?

Je ne sais pas vraiment, certainement le changement de statut que je ne n’ai pas vraiment su gérer. En effet, la course au podium ne se régate pas de la même façon, j’ai super bien navigué et j’ai peut être commencé à « trop réfléchir » le dernier jour… J’ai reçu des tonnes de messages d’encouragement et  j’étais au bord d’un rêve de gosse. Malheureusement, j’ai laissé passé ma chance, la faute peut être à la pression, mais ce n’est que partie remise et je sais que maintenant, je peux jouer devant !

 

Quels sont tes objectifs pour 2014 ?

Pour 2014, je souhaite continuer à progresser ! Le titre de Champion de France AFF et le TOP 10 mondial PWA sont mes objectifs prioritaires… Mais cela va être une saison très chargée avec de nombreux évènements au programme.

 

Suis-tu une préparation particulière, que ce soit mental ou physique ?

Oui, je suis une préparation physique particulière avec un coach physique qui me coache tout au long de l’année (Romaric Linares de LR préparation) et c’est un véritable plus. En effet, j’ai commencé à travailler sérieusement avec lui à la fin 2012 après avoir réellement compris qu’une prépa physique spécifique était indispensable pour tenir une saison en slalom. Après avoir enchaîné 2 années où malheureusement je m’étais blessé, j’ai pris conscience que j’avais certainement besoin de quelque chose de supplémentaire. J’ai ressenti les effets dès le début de la préparation et la fin de saison a d’ailleurs été plus facile à gérer que les années précédentes. De plus, j’ai évité toute blessure et ça n’est vraiment pas négligeable. J’ai entre 3 et 5 séances par semaine en fonction de la période et des choix de travail discuté avec mon préparateur. Concernant le mental,  je n’ai pas vraiment de préparation. J’essaie de discuter beaucoup avec mon entourage, ainsi qu’avec d’autres sportifs évoluant dans différents sports. J’ai aussi lu pas mal de livres l’an dernier et petit à petit je progresse là dessus. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut toujours croire en soi !

 

Qu’est-ce qui constitue un bon entraînement pour toi ?

Pour moi un bon entraînement est un entraînement où l’on apprend quelque chose, que ce soit sur sa planche, sur sa voile ou sur soi-même… Il peut être long, court, difficile ou facile, mais le but est d’avancer sur une interrogation qui reste en suspens …

pierre mortefon 

 

Que fait un Pierre Mortefon les jours de pétole ?

Il peut faire pas mal de choses ! Il y a déjà les séances de prépa physique qui sont là pour occuper les journées vent ou pas vent ! Je fais aussi pas mal de SUP quand il y a des vagues et c’est un super complément tout comme le VTT qui permet de bonnes sorties dans la nature. Mais, en dehors du sportif,  il y a aussi pas mal de choses à gérer comme organiser sa saison, chercher des sponsors et des partenaires pour pouvoir mieux organiser son année. Il faut aussi réserver les logements, billets d’avion, excédents… Je vis à 100 à l’heure, même quand il n’y a pas de vent, mais cela fait quand même du bien de parfois ne rien faire !

 

Lors de la saison, j’imagine que tu es presque tous les jours sur l’eau, mais combien de fois navigues-tu par semaine en hiver ?

C’est à peu près pareil que cela soit l’été ou l’hiver ! Tant que les conditions le permettent, je suis sur l’eau… En revanche, j’adapte ma navigation en fonction des conditions et je cherche à travailler en conséquence. Par exemple, je ne vais pas bosser les jibes et l’agressivité sur les manœuvres un jour où il fait 5°, mais je privilégierais plus les longs bords de speed test pour régler le matériel.

 

Tu es désormais un membre très actif dans la production du matériel 2014 de slalom chez North/Fanatic, cela t’aide-t-il à mieux connaître ton matos pour les courses ?

Pour le moment, je découvre et j’apprends beaucoup à chaque phase de développement auquel je participe et c’est super. Pour le moment, ce n’est pas encore un véritable plus pour les courses, mais je commence à connaître pas mal de chose sur la manière dont fonctionne le matériel et cela me permet surtout de réagir plus vite lorsque cela ne va pas. Ça c’est déjà un avancement important qui me permet de ne pas stagner lorsque cela coince un peu…

 

Quelles sont les améliorations apportées au le matériel de slalom 2014, par rapport à 2013 ?

Le matos a bien progressé pour 2014, nous avons commencé à travailler sur les planches et les voiles assez tôt et surtout sur de nombreux spots différents et ça c’est très important ! Pour les planches, elles étaient déjà très rapides et nous avons beaucoup travaillé sur la facilité et le contrôle en plage haute d’utilisation pour les petites-moyennes planches et le départ au planing ainsi que les jibes ont énormément progressé sur les plus grosses !

En ce qui concerne les voiles, le développement s’est fait en deux parties pour les petites surfaces avec une évolution de la plage d’utilisation haute et une meilleure tenue.

Pour les grandes tailles, il est prévu une meilleure accélération, ainsi qu’un meilleur départ au planing.

Mais le mieux reste de les essayer vous-mêmes !!!

pierre mortefon

Le backloop

 

ARTICLE : Pierre Chauvin

 

pierre back

Photo : Pierre Chauvin en backloop à Wissant

 

Le backloop est une figure mythique dans le waveriding ! Elle est une des premières qui a été tentée dans les épreuves de vague et elle est encore importante aujourd’hui en heat. Les pros envoient des backloops une main/un pied.

J’ai choisi cette figure car je ne la maîtrise pas encore super bien. Le fait d’écrire un article sur le backloop m’aide beaucoup ! Je pense, de plus, que cet article va pouvoir également vous aider. En effet, quelqu’un qui maîtrise au complet une manœuvre ne se souvient pas toujours des différentes étapes qui l’ont aidé à la maîtriser…

C’est aussi une figure que j’aime voir ! Quand, dans le nord, Jules Denel ou Yann Sune envoient des backloops a 10 mètres à côté de moi, c’est impressionnant !

Pour moi, Philip Koster, Jonas Ceballos, Jules Denel et Yann Sune sont les riders qui font les plus beaux backloops.
La particularité du backloop est qu’il est très facile à tourner (vous pouvez voir beaucoup de personne sur les spots envoyer puisque qu’il suffit de tourner la tête), mais le plus compliqué et de le poser.

 

Pushloop / Backloop, la différence :

 

La rotation de la première se termine en l’air, alors que la seconde se termine à la réception. Pour quelqu’un qui ne connaît pas le windsurf, le pushloop est souvent plus impressionnant que le backloop.

 

Les conditions pour l’envoyer :

 

– Le Vent : l’orientation n’est pas ce qu’il y a de plus important. Cependant, au niveau de la force, entre 20 et 25 nœuds, est ce qu’il y a de mieux.
– La Vague : l’idéal est une vague bien raide, de minimum 1 mètre.

 

Selon moi, il ne faut pas décider d’envoyer un backloop au dernier moment mais presque dès le début du bord pour pouvoir trouver la vague la plus propice.
Il ne faut pas hésiter à aller chercher un pic plus loin sous le vent et abattre pour attaquer la vague, cela permet aussi de prendre un maximum de vitesse.

Il est surtout important d’attaquer la vague sur le pic pour bien monter comme un high jump.
Attention à bien évaluer la hauteur du saut par rapport à la vague que l’on va attaquer. Si la vague est petite, il faudra envoyer la rotation plus rapidement que si la vague est plus grosse.

 

Les étapes :

 

1)
– Bien lofer quand on est dans la vague
– Dès la sortie de vague je pense à fléchir les jambes pour me permettre de monter le plus haut
– Monter bien haut et bien à la verticale

2)
– Commencer à mettre la carène face au vent, ce qui va aider à engager la rotation
– Tourner la tête pour regarder le point d’impact afin de voir où on va atterrir. De plus, cela va aider à tourner les épaules correctement

3)
– Approcher le wish du corps

4)
-Reculer la main arrière pour permettre de mieux résister à l’impact et afin de ne pas se faire arracher la voile des mains lors de la réception

5)
– Regarder fixement la zone où je vais atterrir
– Se pencher en arrière afin d’éviter de se faire embarquer en avant et de retenir tout le matériel

Je pense qu’une réception est bonne, lorsque la planche s’enfonce bien dans l’eau. Je préfère un backloop posé comme ça, plutôt qu’un backloop posé sur la carène ou même sur l’arrière de la board (comme une réception de jump).

Ce qui m’a aidé à le poser c’est mon regard et le fait de reculer la main arrière et de se reculer.

 

Sur-rotation  ?

 

Pour gérer une sur-rotation, il faut d’abord bien fixer le point où l’on veut atterrir, mais surtout bien garder la voile bordée (fermée) et ne surtout pas pousser sur la main arrière.

 

Wissant ou Wimereux ?


ARTICLE : Pierre Chauvin


profil


Je m’appelle Pierre Chauvin, j’ai 17 ans, j’habite à Wimereux dans le nord pas de Calais.
Je fais du windsurf depuis 5 ans et j’ai commencé la vague il y a un an.




Je navigue principalement en vague mais je pratique aussi le slalom et le SUP. Mon premier objectif reste la vague.
J’ai la chance d’être sponsorisé par Utopeak (un surfshop centré sur le windsurf et le kitesurf en Belgique) qui m’aide à pratiquer ma passion.
Mes homespots sont Wimereux et Wissant où je navigue beaucoup avec mes potes Arthur Arutkin, Justin Denel et mon frère Benoit.

Voici les conditions que je peux retrouver sur mes spots :



Wissant : La côte est nord-est/sud-ouest


wissant - vue du haut

Ce spot est excellent car il amuse les débutants comme les confirmés !
En général, je navigue à droite du poste de CRS (Compagnie républicaine de sécurité) pour les petites vagues ou le slalom et à marée haute (car la mer monte jusque la digue donc il n’y a plus moyen de naviguer ailleurs).
Sinon je navigue à gauche de la digue où les vagues sont plus grosses et mieux formées.


Le vent dominant est le sud ouest (sideshore) et le mieux est d’y aller à marée descendante (courant inverse au vent). En général, je regarde windguru pour voir les prévisions ; mais il y a toujours un peu plus que ce qu’il prévoit avec l’effet des deux caps qui accélère le vent.

wissant - chien


Le spot où je navigue le plus est Wimereux (juste au sud de Wissant). La côte est Nord-Sud.



wimereux
Évidemment, le vent dominant est également sud ouest (side onshore), on peut naviguer partout sur le spot à marée basse.
Le fort sort de l’eau à marée basse juste en face du club, ce qui permet d’avoir 100 mètres tout plat et arriver sur les vagues avec un maximum de vitesse.




Wimereux ne marche pas à marée haute par gros coefficient car il y a un ressac avec la digue. Quand le vent est ouest (onshore), les vagues peuvent être très grosses et le plan d’eau devient alors un vrai chantier !

surf wimereux



Quand ces conditions arrivent, il est possible de naviguer dans la rade de Boulogne.

La plage est orientée a peu près comme celle de Wissant ce qui permet d’avoir un vent plus side shore quand il est onshore à Wimereux et grâce à la rade, les vagues sont moins grosses mais beaucoup plus belles.
A marée haute, on peut naviguer à droite de la plage (là où c’est le plus gros). A marée basse, les vagues sont plus au large, proche du caisson ; ce qui permet d’avoir une bonne vitesse en arrivant sur les rampes.



Je navigue plus à Wimereux car j’y habite et car mes entraînements en slalom se font au club de voile de Wimereux.

En générale, quand les conditions sont biens, il peut y avoir pas mal de monde sur l’eau beaucoup de belges et parisiens viennent dans le nord, surtout l’été !

Avec les kites, on essaye de naviguer chacun de son côté ; souvent les kites restent sous le vent.

La mise a l’eau sur les trois spots est vraiment très facile : ce sont de longues plages sans rocher donc tranquille 😉 !

Au sujet des surfshops, je connais « surfing area » qui se trouve sur la mise à l’eau à Wimereux. Je peux également vendre mon matos à un malheureux qui casserait quoi que ce soit 😉



Et du SUP, c’est possible !!!

A droite de la digue de Wimereux il y a moyen de faire du SUP sur une grande dalle rocheuse (la Rochette) qui ramène pratiquement tout le temps des vagues.
Encore un peu plus au nord de la Rochette (possibilité d’y aller en paddle), il y a le spot de la pointe aux oies avec des vagues encore plus grosses et très puissantes.

Il y a beaucoup de spots encore à découvrir pour le paddle.

backloop


ARTICLE : Pierre Chauvin