ARTICLE : Benjamin Longy
Il faut gréer les voiles avec différents mâts en regardant comment est la voile. Ce qu’on recherche est un creux avancé et bas.
Suite à mon article sur la RSX, ainsi que sur le Pumping, j’ai eu envie de continuer dans le domaine…

Lors de la saison RSX, les entraînements, ainsi que les compétitions, ne sont pas uniquement au programme ! J’ai également toute une partie de mon temps consacrée au test de matériel, ce qui me permet d’avoir de nouvelles sensations et ainsi progresser encore dans ma discipline.
Les sensations sont très présentes en planche à voile et il est important de bien les rechercher, ainsi que de les écouter afin de vraiment progresser !
Avec mon ancienne voile, je n’avais plus de sensations, ou alors l’impression d’avoir une voile qui me gênait. Je progressais mais restais limité.
Maintenant, j’ai reçu deux nouvelles voiles. Il a donc fallu que je les teste avec plusieurs de mes mâts : trois au total, sans oublier que la RSX est une monotypie, ce qui veut dire que tous les concurrents ont le même matériel ! Les mâts sont donc identiques à l’œil nu, mais en réalité ne sont pas exactement les mêmes : ils sont différents quand on les grée sur la même voile !
COMMENT TESTER DU MATERIEL ?
Il faut gréer les voiles avec différents mâts en regardant comment est la voile. Ce qu’on recherche est un creux avancé et bas. Il faut aussi regarder l’ouverture de la voile (voir article sur la RSX).
Ensuite, il y a un test sur l’eau, où on recherche de bonnes sensations (au pumping par exemple) et on regarde la forme de la voile à la vidéo.

À la vidéo, on voit bien la voile de l’arrière et on peut observer la chute (l’ouverture de la voile).
A terre, il est possible de laisser une voile gréée toute une après-midi avec une latte forcée dans le wish, afin que la voile puisse se former.

Il faut insérer la latte 6 dans l’arrière du wish, après peu de temps il est possible de réduire le wish d’un cran et remettre la latte.
Par chance, sur les deux voiles reçues, une des deux est plutôt creuse. J’ai donc décidé de la destiner à ma voile de régate et j’ai ainsi choisi un mât lui correspondant.
Pour ce faire, je l’ai testée avec les trois mâts. Il faut sentir que la voile est nerveuse au planning ; au pumping, il faut sentir que la voile est puissante et qu’elle revient bien à chaque coup de pumping. De plus, on peut vraiment voir des différences de creux avec les différents mâts !
Personnellement, une voile que j’aime bien est une voile « neutre » ce que je veux dire par là, est que la voile doit être puissante, mais aussi non contraignante et il faut qu’on puisse l’oublier pour pouvoir s’occuper de ce qui se passe autour de nous. Mais il faut aussi que la voile soit agréable au pumping : pas trop molle pour avoir de la puissance, pas trop raide pour ne pas faire mal aux bras.

Et les wishs ? Monotypie ! Il n’y a pas trop de changements. Le wishbone doit être de préférence neuf, car il faut qu’il soit raide pour bien transmettre au pumping. De plus, quand la gaine est neuve, cela tient mieux dans les mains.
Les autres tests sont ceux des ailerons.
L’aileron a une grande importance, surtout au planning et on plane de plus en plus tôt ! Un simple exemple (même en vagues), un aileron qui ne convient pas à une planche, ne permet pas de bien surfer ! On tourne moins bien ou on dérape trop.
Quand on est au planning, il n’y a presque que l’aileron qui reste dans l’eau !
Un bon aileron peut aider à aller vite, mais également à caper, c’est essentiel en compétition sur des parcours upwind. Quand on est au contact d’une autre personne, il faut qu’on puisse le tenir ou le faire partir !

Sortie du dévent de celui de devant
J’ai testé un aileron pendant une demi-heure et les autres étaient sur le bateau de mon coach, c’était donc facile pour changer rapidement.
Pour tester, je navigue avec l’aileron dans toutes les conditions ou positions que je peux faire, mais aussi en pumping et je sens si l’aileron réagit ou non à ce que je lui demande.

Test au pumping
Si je teste un aileron et à chaque fois que je pousse sur la jambe arrière je dérape (spin out), c’est que je n’aime pas cet aileron !
Mais il y a beaucoup de sensations et il faut sentir l’aileron ! C’est pour cela qu’il faut en tester beaucoup !!!
Mais avant de tester un aileron, je regarde d’abord son profil afin de voir si c’est un profil que j’aime bien (pour cela il faut une certaine expérience, les ailerons que j’aime bien en 60cm, je les ai observés et j’ai retenu leur profil. Je les aime épais mais proportionnellement, c’est-à-dire qu’il ne faut pas qu’ils soient épais au sabot et super fins au bout, mais plutôt moyens des deux côtés).
Nous pouvons aussi peser les ailerons pour en déduire s’il serait plutôt raide ou souple. Ou encore chercher son centre de gravité.
J’aime plutôt un centre de gravité haut (d’où la forme précisée précédemment) et un poids léger (souvent quand ils sont légers, ils sont plus souples… mais ce n’est pas une chose sûre, seulement des suppositions).
Tout le monde a des goûts différents pour les ailerons, mais certains ailerons sont mis de côté très rapidement quand la majorité des testeurs fait des « spin-out ».
En navigation on voit s’il décroche, si la planche foils, si l’aileron est nerveux, etc. …
Je suis encore à la recherche d’un aileron qui pourrait me satisfaire, mais je vais encore en tester de nouveaux. C’est la seule chose qui me manque pour pouvoir bien naviguer.
Un aileron que j’apprécie est un aileron qui ne décroche pas et qui est très nerveux, quand je pousse sur la jambe arrière, il faut que la planche accélère et saute presque. Quand on met un coup de jambe arrière, on peut grimper en cap et donc si on répète ce geste, cela fait comme un escalier.
Evidemment, nous pouvons aussi tester les planches, mais vu le prix que ça coûte, on prend ce qu’on a !
