Interview – Robby Swift

 

Suite à mon article sur la Martinique, je vous propose, cette fois-ci, une petite interview d’un rider très talentueux que nous voyons moins sur le web. Il s’agit de Robby SWIFT. Super windsurfeur et réalisateur, je vous propose donc d’en apprendre un peu plus sur lui.

 

Numéro de voile K89
Taille 175 cm
Poids 85 kg
Âge 28
Début du windsurf 1987
Début en PWA 2000
Sponsors NeilPryde, JP, Mystic, Maui Ultra Fins, Surazo, Gloryfy and Swox

Je l’ai rencontré pour la première fois à Pozo lors de la PWA 2012. Nous faisions, à ce moment-là, une escale sur l’île de Gran Canaria avec Phillipe Cachat pour le wave sailing camp.
Son niveau sur l’eau n’a d’égal que sa gentillesse à terre. A votre tour de découvrir le K89 from United Kingdom.

 

Martin PLISSONNEAU : Tu es à la 26e place mondiale pour l’instant, car tu as manqué l’épreuve de Tenerife (sans compter Pozo qui a été annulé), tu termines 5e à Klitmoller et ça n’a pas couru à Sylt, que penses-tu de ta saison ?

Robby SWIFT : J’étais vraiment déçu de m’être cassé la cheville cette année. Je naviguais super bien avant Pozo et je pensais faire une super année. Manquer Tenerife était frustrant d’autant plus qu’ils avaient de bonnes conditions. J’ai également manqué la seconde mission des Red Bull Storm Chase, donc ce fut encore plus triste (Robby a posé un magnifique push forward lors de la première mission). Cependant, 5e à Klitmoller n’est pas mal et maintenant on a Maui et le Chili, alors si je suis en état de les faire (confirmé pour Maui), je pourrai annuler Tenerife et avoir une saison « normale ».

 

MP : Comment va ta jambe maintenant ?

RS : Ma cheville s’est rétablie à 80 %. Je dois encore retrouver un peu de flexibilité et de force, mais j’y travaille tous les jours. J’espère que dans un mois ou deux, elle sera entièrement guérie.


Robby Swift

 

MP : Cette année, le PWA World Tour fait une étape au Chili, qu’en penses-tu ?

RS : J’aime le Chili. C’est l’un de mes pays préférés dans le monde et le windsurf y est génial. Les gens sont sympathiques et il y a de nombreux bons windsurfeurs là-bas, ce sera super de finir l’année sur un excellent spot.

 

MP : Comment as-tu fait pour évoluer avec JP / NP ?

RS : J’ai rencontré un des responsables de NeilPryde quand j’avais 12 ans et j’ai fait un forward loop avec du matériel de slalom pendant une démo de NeilPryde. Après, NeilPryde était importé par AHD en Grande-Bretagne donc j’avais du matériel gratuit venant de ces deux compagnies. J’avais 15 ans quand j’ai rencontré Martin BRANDNER, le boss de JP et il m’a mis dans le team international. Martin m’a aidé dans les hauts et les bas de ma carrière. Il est un super patron !

 

MP : Tu as commencé à chasser les grosses vagues avec Jason POLAKOW, pourquoi fais-tu cela alors que le World Tour est axé sur les sauts et les vagues « normales » ?

RS : J’aime naviguer dans les grosses vagues. C’est très excitant, surtout quand on le fait avec un bon ami. Jason et moi avons beaucoup de plaisir à organiser ces trips et cela nous change de l’entraînement juste pour les compétitions. Cela permet aussi d’avoir moins peur lorsque les vagues sont plus petites, donc c’est très utile.

 

MP : Que penses-tu de Philip KOSTER ?

RS : Philip est un bon ami. Il est cool, il a les pieds sur terre et c’est top de voir son succès soudain. C’est l’un des plus talentueux windsurfeurs sur la planète. Il s’entraîne durement et mérite toutes ses victoires. J’aime bien le regarder naviguer quand le vent est très fort, car ses sauts sont tout simplement hallucinants !

 

MP : Cette année vous avez perdu Kauli SEADI dans votre team, que penses-tu de sa réaction?

RS : je pense que Kauli est heureux de ce qu’il fait maintenant. Le tour a évolué d’une manière qui ne lui convenait pas et il ne voulait plus continuer. NeilPryde avait besoin de lui pour courir et il ne voulait pas, c’était un choix qu’il avait à faire. Il aime vraiment faire son « TV show » et travailler dans son centre. Il vient à Maui et au Chili, il fait juste les étapes dans les conditions qui lui plaisent.

 

MP : De qui es-tu le plus proche sur le tour ?

RS : Ricardo, Brawzinho and Ross Williams.

 

MP : Qu’aimes-tu dans le windsurf ?

RS : je me sens libre et je peux faire ce que je veux. Il n’y a pas de limite et tu ne cesses d’apprendre.

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MP : Si un jour, tu n’es plus capable de faire de la vague, feras-tu un come-back en slalom ?

RS : Non, malheureusement cela coûte trop cher !!!

 

MP : Si tu devais choisir juste une voile et une planche, que prendrais-tu ?

RS : 4.7 Combat and 82 L Single Thrusters.

 

MP : À part Swifty, as-tu d’autres surnoms ?

RS : Tina (Shortened from Swiftina) and Piglet!!! (A baby pig :))

 

MP : As-tu des hobbies ?

RS : Le surf, le tennis, la course à pied, le vélo, le golf, la lecture et la guitare.

 

MP : Comment organises-tu ton entraînement chaque jour ?

RS : Je me lève vers 5h30 pour répondre à mes mails, à 6h30 je vais surfer au lever du jour, puis je rentre chez moi, je mange et je vais faire du vélo ou de la course. Ensuite je vais naviguer l’après-midi et yoga de 17h à 18h30. Enfin, je rentre, je mange et je vais dormir vers 20h30 -21h30. Je suis mort !

 

MP : En ce moment, c’est dur de vivre du windsurf ? Quel est ton sentiment quand tu compares les revenus des footballers et ceux des windsurfeurs ?

RS : Il n’y a pas de comparaison. Les windsurfeurs ne font pas d’argent, à part 5 ou 6 mais personne ne peut conserver son argent en fin d’année. On le fait parce qu’on aime ça !

 

MP : Dernière question, qu’en est-il de tes études ?

RS : J’ai passé l’A-level (équivalent du bac), mais je ne suis pas allé à l’université afin de pouvoir poursuivre ma carrière. J’ai étudié l’espagnol, le français et l’économie.

 

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PHOTOGRAPHE : John Carter

La Martinique, une île pour le windsurf

ARTICLE : Martin Plissonneau

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Lorsque l’hiver s’installe en Europe, que l’intégrale 5 mm, les gants et la cagoule deviennent pesants, il faut aller voir ailleurs ☺ .
La Martinique est synonyme de vent et de soleil, mais surtout de spots magnifiques !

Moins connue que la Guadeloupe, cette île offre un potentiel inégalable ! J’habite la Martinique et pratique le windsurf de manière intensive, car je suis un vrai fan de ce sport fabuleux !
Étant le seul team rider martiniquais d’Espace Windsurf, j’étais donc l’unique personne pouvant dévoiler les atouts et les particularités des spots de Martinique.

Le ti’ punch dans un hamac après la session, c’est quand même sympa non ?

La Martinique, ou l’île aux fleurs, est une petite île française (1’128 km²) située dans l’arc antillais. C’est un petit trésor des Caraïbes, l’eau ne descend pas en dessous de 26 degrés et il fait beau et chaud.

Le vent souffle très souvent entre 15 et 25 nœuds avec quelques jours à 30, mais c’est rare !! De ce fait, le slalom est la discipline la plus développée sur l’île.
La saison du vent commence vers novembre et finit vers avril/mai. Le mois de décembre est le plus venté de tous (environ 25 jours sur 31, si ce n’est pas plus). De juin à octobre, le vent se fait plus rare, mais il est de plus forte intensité lorsqu’il montre le bout de son nez. En effet, c’est la saison cyclonique, donc il y a régulièrement des ondes tropicales mineures qui apportent 30 nœuds en moyenne pendant deux jours.
On trouve principalement du matos Starboard, Severne, JP, NeilPryde, Gun Sails dans les shops.
L’île a également donné naissance à quelques pointures du milieu du windsurf comme Rémi Vila ou Morane Demont. Certes, il n’y a pas de Philip Köster, mais il y a tout ce qu’il faut pour passer un super séjour!

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Les principaux spots de windsurf :

 

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Fort de France : il s’agit de l’endroit où il y a le plus de vent en Martinique. En effet, le vent off-shore est soumis à un puissant effet venturi qui rend le spot accessible quasiment tous les jours. 10 nœuds ailleurs pour 16 nœuds dans la baie en moyenne. C’est le spot le plus populaire, il est énorme et de nombreux clubs sont basés aux abords de la baie. On y fait surtout du slalom et du bump and jump.

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Direction la baie ! Juste derrière la pointe se trouve la 3ème plus belle baie du MONDE !

 

Diamant : une des plus belles plages touristiques. Cependant, dès que la houle se lève, ça devient un super spot pour surfer.

Anse Trabaud : Loin et difficile d’accès, c’est un super spot, on peut y faire du slalom, de la vague et du Freestyle.


Arnaud s’envoie en l’air sur les vagues de Trabaud. On peut faire du slalom juste sous le vent des vagues.

 

Cap chevalier : Encore une belle plage de sable où le Freestyle et le slalom dominent.

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Vauclin : deuxième spot le plus populaire, on y retrouve des wave riders et des slalomeurs. Sans doute le spot où il y a le plus de compétitions. On y trouve un UCPA, un shop, une grande plage avec des arbres pour laisser le matos le midi pendant que vous déjeunerez dans un des nombreux restaurants en bord de plage. Le cadre de vie est génial, tout le monde est hyper sympa, le shop (Airfly) sera toujours là pour vous dépanner.

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Attente du départ de slalom 

 

Tartane : plutôt un spot de surfeur, sauf quand le vent tourne nord-ouest, le vent rentre et il y a de quoi jumper et surfer sans problème. Cependant, c’est très rare ! Je n’ai jamais pu y aller par manque de conditions. C’est toujours quand il y a école que le vent se lève…

 

Grand rivière : un petit cousin d’hookipa. Les vagues font parfois taille de mât. La mise à l’eau est très difficile et se fait par les roches. On peut y surfer de belles vagues, mais il faut avoir un bon niveau, sinon la sortie se fera avec des débris de matos…

 

N.B : il existe de nombreux « secrets spots » en Martinique, car, en effet, chaque caye (récif) peut faire un spot de jump.

On peut prendre exemple sur le lougarou :

martinique-windsurfCe petit îlet, perdu en plein océan au large de la Martinique offre de belles vagues. Cependant, il faut un bateau pour y aller, de plus l’ilet est protégé durant une certaine période.
Voilà pour les spots…
Concernant le cadre de vie, il est possible de se loger très facilement ! N’oubliez pas de goûter à la cuisine créole (attention au piment !!) et partager de bonnes sessions avec nous !
Les jours de pétoles, il est possible de visiter les distilleries, se baigner dans les cascades, faire des randonnées en montagne et plein d’autres choses. La vie là-bas est très intéressante.

 

 

 

 

ARTICLE : Martin Plissonneau

Régler sa planche de slalom

 

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Dans n’importe quelle discipline, les réglages de voile sont importants. Cependant, il ne faut pas oublier les petits réglages au niveau de la planche comme l’aileron ou le pied de mât. Il s’agit de réglages qui sont souvent négligés.

Dans cet article, je m’intéresserai au slalom et à ses réglages. La position du pied de mât standard au milieu n’est pas mauvaise, cependant nous recherchons autre chose que faire des bords de planing, nous recherchons à dépasser et à arriver premier !

Il ne faut pas hésiter à revenir 10 à 15 fois à terre pour ajuster ! Il vaut mieux une session un peu embêtante que toutes les sessions en étant mal réglé !
Trois astuces clés :

– Le feeling est primordial ! Selon moi, il faut y aller comme on le sent.
– Cherchez « LE » pro qui a sensiblement le même style de nav que vous et faites tout comme lui. Attention, il ne s’agit pas de votre idole, mais plutôt de votre jumeau en termes de navigation.
– Enfin, discutez avec tout le monde et faites ce qui vous semble le plus juste. Si vous avez la chance d’aller sur une PWA, prenez le temps de parler avec les pros.
 
 

L’aileron

 

Il est un peu le moteur de la planche, il faut réussir à allier puissance et confort. N’hésitez pas à en acheter plusieurs, c’est nécessaire, car on ne met pas la même taille ni le même shape dans 10 nœuds sur eau plate ou 35 nœuds en mer démontée.
Pour ma part, j’utilise des ailerons en G10 pour les petites tailles et du carbone pour les grandes.

J’utilise le MB fins SLG (à gauche) pour un vent régulier, un peu de courant et une nav rapide, il accélère très vite sans décrocher.

Pour le down wind pur, quand le courant n’est pas trop fort, je privilégie le SLS (au milieu), il est plus flex et pardonne plus quand on est au largue abattu. Dans le jibe, on gère mieux sa courbe aussi. Pour le light, je mets un grand aileron en carbone plus réactif : le SLK. (à droite).

Si le vent est régulier et assez fort, diminuez la taille pour aller plus vite. Sur une même planche, je varie mes tailles entre 36 et 44 selon le vent. La taille standard est de 40.

 

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Le pied de mât

 

Il est sans doute le plus important. Qu’il soit avec un tendon ou un diabolo ne change pas grand-chose, cependant le déplacer de 0.5 cm peut changer le comportement de la planche de façon radicale.
Plus c’est light et plus on recule le pied de mât, plus il y a du clapot et plus on l’avance, plus la voile est grande et plus on l’avance, mais cela se joue au millimètre près, car ici, le feeling prime. Je vous conseille de partir sur des réglages extrêmes, tout à l’arrière ou tout à l’avant et de déplacer jusqu’à atteindre la vitesse max.
Il s’agit d’un compromis : un pied de mât plus à l’avant donne plus de glisse et de contrôle, mais donne moins de vitesse.
 
 

Les straps

 

Il faut les excentrer au maximum, chercher à repousser ses limites en accélérant à fond. Un écart de 42.5cm entre le strap arrière et le strap avant signifie que vous êtes bien réglé. Le début est dur, vous trouverez cela inconfortable et déséquilibré, mais une fois habitué, vous découvrirez quelques chevaux en plus sous votre board.
Plus vous passerez de temps à l’eau, mieux vous serez réglés et plus vite vous irez sur le podium !
Alors il n’y a pas photo, mettez-vous à l’eau et amusez-vous d’abord.

martin plissonneau

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Vous êtes le carburant de votre board, il faut s’y mettre à fond, pour gagner il faut être motivé et tout donner. Le mental est aussi important que les réglages !

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Une planche réglée par Antoine Albeau : pied de mat à l’arrière, grand aileron et straps excentrés.