Un article de Benjamin Longy
ARTICLE : Gautier Bourgeois
PHOTOGRAPHE : Gautier Bourgeois, Entre 2 clics , aa les fanas du windsurf et D. Nico
J’ai eu la chance de pouvoir participer cette année à l’Orange Speed Crossing (compétition qui rassemble les meilleurs kitesurfeurs et windsurfeurs du monde sur un run de speed de 500m, qui est la distance officielle).
Cela s’est déroulé sur la plage de La Franqui à Leucate du 7 au 13 Avril 2012.
La Tramontane était encore présente cette année, pour le plus grand plaisir des spectateurs et des rideurs.
Le système de course est plutôt simple : tous les compétiteurs sont envoyés sur l’eau pendant 1h30 au minimum (s’il n’y a pas de prolongation de 15 min pour diverses raisons, telles que changement des conditions ou modification du classement provisoire des 5 premiers).
La moyenne des deux meilleurs temps de chaque rider sur 500m sera retenue pour établir le classement général de la manche.
Au total, 4 manches ont pu être validées ce qui a permis d’avoir une discarde (la plus mauvaise manche de chaque rider ne compte pas). Une aubaine pour certains et un désavantage pour ceux qui ont été les plus réguliers …
Au niveau du parcours, le run à proprement parlé s’effectue uniquement par Tramontane en tribord (c’est le bord le plus abattu, là où, en longeant la plage, les vitesses sont les plus élevées). La remontée du run, elle, s’effectue bâbord et oblige les compétiteurs à s’éloigner de la plage.
Il n’y a pas de contrainte de parcours, mais le but est de remonter le run en un minimum de distance et de temps, sans se fatiguer, pour multiplier le nombre de passages.
Pour des raisons de sécurité et pour offrir à chaque rider les meilleurs conditions possibles sur le run, le directeur de course Pascal Maka a décidé de mouiller plusieurs marques (toutes doivent être franchies au vent, c’est-à-dire qu’il faut passer entre elles et la plage).
Elles délimitent :
• Une zone de lancement de 410m, de manière à fluidifier le « trafic » de coureurs avant le run.
• Une zone d’accélération de 100m entre la zone de lancement et le run. Il faut être seul dans cette zone sous peine d’être sanctionné par le « head juge » (ne pas être chronométré sur le passage en question etc…)
• Le run de 500m délimité par 2 bouées sur l’eau et 2 caméras à terre qui permettent de mesurer très précisément la vitesse de chaque compétiteur (à partir du temps que l’on a mis pour parcourir ces fameux 500m). C’est là qu’il faut donner son maximum.
• La bouée de jibe. Il est impératif d’aller contourner cette marque afin de commencer le bord de cap pour remonter le run (pour des raisons de sécurité).
Un écran placé en fin de run permet à chaque coureur de connaître la vitesse de son dernier passage (arrondie au demi-nœud supérieur), ainsi que sa place provisoire sur la manche. En effet, l’ensemble des passages est ensuite vérifié par l’équipe du chronométrage, le classement peut encore changer !
C’est un dispositif très important qui permet à chacun de gérer sa course au mieux (de prendre des risques supplémentaires, de continuer à faire des passages ou, au contraire, de se reposer etc…).
Le speaker « Freddy », présent sur la plage pendant toutes les manches, annonçait aux nombreux spectateurs placés en fin de run (surtout le dimanche après-midi), les coureurs en plein run ainsi que leurs chronos en live à l’aide de son écran. Tout le monde pouvait, grâce à ses commentaires avisés, comprendre le déroulement de chaque manche et connaître et re-connaître les principaux acteurs (Kite et windsurf).
Nous avons eu, cette année, un vent assez irrégulier allant de 15 à plus de 40 nœuds en fonction des manches. Le choix du matériel était, encore une fois, très important.
Personnellement, étant assez léger, j’ai utilisé deux petits guns de speed Patrik de 43 et 48cm, avec des ailerons asymétriques Gasoil 20 et 22cm (ce matériel a été développé pour ce type de parcours avec un plan d’eau plat, du vent fort et un bord au largue). Au niveau voiles, j’ai utilisé des Loft Sails Racing Blade en 4.9, 5.6 et 6.3 m², que j’utilise aussi en slalom.
Au final, je finis 14ème. Je suis assez satisfait de ce résultat car j’ai été plutôt régulier sur l’ensemble des 4 manches, dans des conditions très différentes et avec des places de 10/17/12/16 sur 49 au total.
Je me sentais vraiment à l’aise avec l’ensemble de mon matériel, alors que c’était la première fois que je mettais à l’eau mes Patrik speed : c’est très encourageant pour le futur.
Dans la troisième manche, j’ai même réalisé un run à 39.08 nœuds sur 500m à moins de 0.5 nœuds de champions comme Antoine Albeau, Ross Williams et Cédric Bordes ! Bon d’accord, il faut aussi dire qu’Anders Bringdal a fait un passage à 41.30 sur cette même manche, là chapeau Monsieur!
Je tiens enfin à remercier toute l’organisation pour cette superbe compétition, ainsi que Pascal Maka pour m’avoir permis d’y participer et enfin l’ensemble de mes partenaires pour me permettre d’en découdre avec du matériel qui dépasse mes attentes (en facilité et performances) : Merci ! ☺
ARTICLE : Mathis Mulciba
La Guadeloupe est un archipel de plusieurs îles situé au milieu des Caraïbes. Région tropicale, elle reçoit chaque année des milliers de touristes mais surtout de bonnes conditions dans les très nombreux spots de l’île. Directement desservie par la France Métropolitaine via avion, c’est une destination phare du windsurf pendant la période de vent, qui reste, cependant, trop peu connue, mais de plus en plus fréquentée.
Un lagon bleu turquoise, une eau chaude, des vagues plus loin. La Guadeloupe donne envie non ?
De juillet à décembre : C’est la saison cyclonique en Guadeloupe, les touristes sont absents, et les dépressions s’enchaînent chacune à leur tour. Puisqu’on est en dehors de la période des alizés, le vent est rare. Néanmoins, la houle est, quant à elle, très présente et massivement alimentée par les tempêtes. Les sessions en planche se font rares, on se redirige vers le surf ou le wakeboard.
Cependant, qui dit saison cyclonique dit cyclones, ou ondes tropicales, dit donc houle cyclonique et vent fort. Ainsi, même si le nombre de sessions reste très en retrait par rapport à la saison des alizés, elles sont, généralement, plus impressionnantes et plus « hardcore ».
Session Offshore à Sainte Anne avant l’onde tropicale Maria.
Pour ma part, mes meilleures sessions en Guadeloupe ont eu lieu lors d’ondes tropicales. Car les dépressions amènent généralement de la grosse houle nord ou nord-est qui reste là jusqu’à plus d’une semaine, ainsi que du vent fort sur quelques jours. Le meilleur moment pour naviguer est juste avant la tempête car le vent y vient du nord (qui est la direction parfaite pour les spots de la côte sud avec un puissant vent offshore et des vagues lisses) et y est généralement puissant, tout ceci combiné à la houle massive, on obtient des sessions dantesques.
Ainsi, pour résumer cette période, les sessions en windsurf y sont plus rares mais plus fortes qu’en période des alizés. Reste le surf sur lequel beaucoup de gens se rattrapent avec les grosses houles cycloniques qui viennent frapper les spots relativement souvent.
A noter que cette période représente aussi la mise en veille du milieu du windsurf, le championnat de Guadeloupe ne commençant qu’en décembre, et l’absence des touristes n’entraînant pas grand monde sur les spots hormis les irréductibles locaux !
Antoine Martin en Backloop.
De décembre à juin : c’est la période active du Windsurf, les alizés arrivent généralement en début du mois de décembre, ou à la fin quand ils sont en retard, et viennent souffler sur les spots par période jusqu’au mois de mai/juin avec l’arrivée de la saison cyclonique.
Les alizés, ce sont les vents dominants en Guadeloupe, ils sont réguliers mais jamais très puissants (25 nœuds maximum en Grande Terre, et 30 nœuds maxi en Basse Terre sauf à l’exception de Vieux-Fort, grand spot de slalom en pleine mer où se forme un effet venturi et où le vent peut monter jusqu’à plus de 35 nœuds), ils viennent généralement de l’est ou du nord-est et amènent avec eux des vagues de secteur est dont la taille varie entre 1m80 et 3m.
C’est la période durant laquelle on navigue sous le soleil, avec un vent établi, et où on peut naviguer 7 jours sur 7 !
Le spot super venté de Vieux-Fort vu du Phare.
Avec la saison des vents arrive le championnat de Guadeloupe, qui débute généralement en décembre pour se terminer en avril, il ne compte pas moins de 8 étapes pour la saison 2012 ! 3 de vagues, sur des spots variés, et 5 de slaloms qui passent du plan d’eau plat et calme de Saint François en passant par la baston pure et dure de Vieux Fort.
La vague de la Communale lors de la fameuse Sainte-Anne Wave Classic.
Cependant, cette saison communément appelée carême ici, est synonyme aussi de saison touristique. Ainsi, les billets d’avion et les logements sont plus chers et il y a plus de monde sur les plages et les spots !
Les endroits pour naviguer en Guadeloupe ne manquent pas ! Il y a des spots pour tous types de conditions. De plus, nous avons la chance d’avoir quelques écoles dédiées à la planche à voile ! A commencer par la « Freestyle School » de Sainte Anne, puis d’autres comme le « C’Fun » à Vieux Fort, la « Fun Kite Academy », le club de Cataraibes à Viard ou encore l’UCPA de Saint François.
Pour finir, il est à noter que vous pouvez faire, tout au long de l’année, la rencontre de différentes personnes du milieu du windsurf sur l’île.
A commencer par Eric Windy Martin, qui tient l’unique shop de l’île, son fils Antoine Titoun Martin, toujours à l’eau et super cool. Olivier Lafleur, bon local de Vieux Fort et Batri. José Bahadour, ancien world cuper qui tient son club à Saint François. Camille Juban, qui revient chez lui entre deux trips généralement en début de périodes d’alizés. Ou alors des gens de passage, tel que Robin Goffinet et bien d’autres!
Tout ça pour dire que la Guadeloupe est une superbe destination windsurf, qui mérite d’être connue! Alors j’espère vous voir bientôt sur la mythique vague de la Communale à Sainte Anne !
ET Attention, la Guadeloupe est à goûter avec modération si vous ne voulez pas y poser vos boardbags pour de bon 😉