La terminologie dans tous ses états

 

Un article de Céline Grosjean

En tant que Professeur de planche à voile en pleine préparation pour la prochaine formation de moniteurs que je donnerai début juillet, je me suis dit que ce document terminologique devrait se trouver sur le net afin de servir à plus d’un d’entre nous.
En effet, j’ai pu constater que beaucoup de rider ne connaissent pas toujours tous les termes qui entourent leur amoureuse qu’est la planche à voile.

J’ai voulu faire un peu plus qu’une simple explication de chaque terme, afin d’augmenter la connaissance et l’intérêt de chacun.

Il est clair que beaucoup de termes (comme des actions, des verbes…) n’ont pas été développés ici et que la liste des termes que je donne est loin d’être exhaustive. Cependant, je pense qu’elle est déjà très intéressante pour tout rider ou futur moniteur.

Je remercie Russell Groves (entraineur club Lanzarote) pour ses petites précisions dans le domaine.

N’hésitez pas à aller voir l’article sur la construction du matériel qui est un complément à celui ci.

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On distingue deux catégories de planches à voile, à dérive (raceboard) et funboard. Le terme anglais windsurf désigne aussi bien le funboard que la planche à dérive.
La planche à dérive est destinée à la régate et la planche de funboard est destinée à d’autres pratiques comme la vague, le freestyle, le slalom…

 

Le flotteur

 

La taille du flotteur varie entre 2,20 et 4,10 mètres. Son volume, qui détermine sa « flottabilité », varie entre 60 et 280 litres.

Les flotteurs modernes ont beaucoup évolué depuis les années 1980 et facilitent l’apprentissage de la planche à voile. Les planches d’apprentissage sont très volumineuses (240 litres) et ont toujours une dérive. Leur principal intérêt est d’offrir une grande stabilité et une faible sensibilité au déplacement du débutant, qui peut alors se concentrer sur la maîtrise de sa voile et l’observation du plan d’eau, plus que sur la recherche de son équilibre.

 

Terminologie planche outline

 

terminologie planche rocker

 

Aileron

terminologie ailerons

L’aileron est une pièce profilée de forme diverse placé à l’arrière de la surface immergée de la planche et qui assure un effet directionnel. Il est un élément déterminant pour la performance et le confort d’une planche à voile.
Son shape (profondeur, épaisseur et forme), sa position, ainsi que le nombre d’ailerons doivent être adaptés au programme de navigation, au gréement, aux conditions de vent et de mer, mais aussi au gabarit du planchiste.

Il est amovible, et est solidarisé avec le flotteur par un boîtier.
Antidérapant

Structures de la surface supérieure de la planche qui évite au planchiste de glisser.
Boîtier d’aileron

Les ailerons sont solidarisés avec le flotteur par un boîtier. Il existe plusieurs types de boîtier (power box, us box, deep tuttle, mini tuttle, tuttle, slot box…)

 

boitier d'aileron
Image extraite du site web : http://www.rikswindsurfing.com/

 

Carène

terminologie careneDessous de la planche, partie immergée.
Le shape de la carène détermine le type de flotteur et son programme. La carène peut être plate, en V, en mono concave, en double concave, bombé (chez certaines planches à dérive).
Le V stabilise la planche et diminue sa vitesse. Il permet aussi une plus grande solidité, au niveau des sauts violents par exemple, sa forme à l’atterrissage permettant de jeter l’eau sur les côtés.
Le mono concave permet de donner de la vitesse ainsi que de l’appui dans les courbes.
Le double concave (peut être construit sur un V ou un mono concave) permet plus de stabilité (longueur plus grande donc plus de portance).
Custom

Flotteur construit sur mesure par un shaper.
Dérive

Quille semblable à celle utilisée sur un voilier. Elle est plane, mobile et limite la dérive de la planche tout en aidant à l’équilibre (raison pour laquelle elle est utilisée pour les débutants). Sa manipulation fait partie des nombreux réglages de compétition en planche à dérive.
La dérive est rétractable et se range dans le puits de dérive. Elle est en polycarbonate ou Nylon. Pour le haut de gamme (particulièrement pour la compétition), elle est construite avec une âme en PVC recouverte de fibre de verre et de carbone.
La dérive n’existe plus sur les planches de funboard.
Étrave 

Partie avant du flotteur, présente surtout sur les anciennes planches à voile, les bateaux, les kayaks ou sur les planches de stand up paddle de race. L’étrave est affûtée, afin de fendre l’eau pour avancer plus facilement et donc plus rapidement.
Footstraps

Souvent appelé straps, ce sont les cale-pieds, les sangles sur le dessus de la planche qui permettent de fixer les pieds dans une certaine position. Ils sont indispensables lors de sauts radicaux. Le nombre de straps diffère selon la planche, nous pouvons en retrouver 3, 4, 6, 8 et 10. Les petites planches de vague en ont 3, alors que la planche RS:X (planche à dérive de compétition) en a 6.
Ligne de flottaison

Définit la limite entre les œuvres vives et les œuvres mortes.
Lift

Courbure sur la carène au niveau du tail. Il y aura plus de lift sur les planches de vagues.
Maitre bau

Partie la plus large du flotteur. La largeur du maître bau renseigne sur la silhouette d’ensemble de la planche.
Œuvres vives

Toute partie de la coque, immergée, subissant l’action de l’eau.
Œuvres mortes

Toute partie de la planche et de son gréement qui, en position normale de navigation, se trouve au-dessus de la surface de l’eau.
Outline

Contour du flotteur vu du dessus.
Pad

Plaques de mousses collées sur le flotteur sous les footstraps dont le rôle est d’amortir les chocs au niveau des talons.
Pain de mousse

terminologie pain de mousseCœur d’une planche faite en sandwich (technique de construction). Le pain de mousse des planches à voile est généralement en polystyrène et est shapé, afin de lui donner la forme voulue.
Pont

Dessus du flotteur.
Puits de dérive

Fente rectangulaire située vers le milieu du flotteur destiné à recevoir la dérive. Il est accompagné de lèvres de puits de dérive qui sont des languettes souples placées le long de la partie immergée du puits de dérive pour empêcher l’eau de remonter à travers ce dernier.
Rail ou Carre

Côté de la planche au bord plus ou moins affûté qui sépare la carène et le pont.
Le rail va changer du pied arrière au gréement en passant par le pied avant et le pied de mât. Les différences vont se jouer au niveau de la taille globale et de la tangente
(+ arrondis ou + affutés).
L’endroit le plus épais sera au niveau de l’emplacement du gréement. Les différences entre les rails tiendront compte du rider (poids, type de navigation, type de spot…).
La planche de vague a des rails affutés au niveau du tail et arrondis au niveau du pied avant.
La planche de freestyle a des rails arrondis sur toute la longueur.
La planche de slalom a des rails épais et arrondis.
Rail de pied de mât

Cavité destinée à recevoir la plaquette de pied de mât et son écrou de sécurité. La taille du rail permet d’ajuster l’emplacement de la plaquette en fonction du vent, de la voile, mais aussi du profil du rider.
En planche à dérive, un chariot permet d’ajuster l’emplacement du pied de mât en navigation (son emplacement va changer en fonction de l’allure, la force du vent et le gabarit du planchiste).
Rocker

Courbure générale du flotteur vu de profil.
La planche de vague a un rocker (lift et scoop) bien présent pour aider à passer les vagues et surfer.
La planche de freestyle, de slalom ou la planche à dérive ont un rocker tendu afin de favoriser la vitesse au maximum.
Sandwich

Type de fabrication d’une planche à voile (ou surf).
De façon générale : Pain de polystyrène, fibre de verre, mousse PVC, fibre de verre (le tout collé avec de la résine époxy et séché sous vide).
Shape

Forme et caractéristiques d’un flotteur.
Scoop

Courbure sur la carène au niveau du nez Il y a plus de scoop sur les planches de vagues afin de les passer plus facilement.
Tail

Arrière de la planche.
Sa forme va dépendre du type de planche. En effet, une planche de freestyle a un tail large afin de favoriser la glisse arrière et une planche de vague a un tail étroit afin de favoriser la manœuvre.
Tranche

Côté du flotteur.
Volume

Le volume renseigne sur la flottabilité du flotteur en fonction du poids du planchiste.
Il dépend essentiellement du niveau du windsurfeur, mais également du temps consacré à la pratique ainsi que du type de pratique (freeride, freestyle, vague, slalom…).
Beaucoup de volume permet aussi de naviguer dans du vent plus faible.
En général, le volume d’une planche de vague correspond au poids du rider + 5 à 10L en vagues européennes.
Une planche de freestyle a un volume de 40 à 50 L supérieur au poids du rider (elle avoisine souvent les 100 L).
La planche de freeride/slalom a un volume de 60 à 70 L supérieur au poids du rider (elle avoisine souvent les 120 L).

 

Le gréement

 

Le gréement représente l’ensemble des éléments servant entre autre à la propulsion de la planche. Il s’agit de la voile, du wishbone du mât et du pied de mât.
On utilise des voiles différentes en fonction de la pratique et du niveau du planchiste (matières, taille, forme).
terminologie voile dacronChez les débutants, les voiles sont petites et légères. Dans beaucoup d’écoles de voile, les voiles sont en dacron (sorte de tissu), car ce matériel est très solide. 
Pour le slalom et la planche à dérive, les voiles sont grandes et puissantes, alors qu’en vagues, elles sont petites, renforcées (monofilme tramé) et neutres.

terminologie_monofilm 

 

terminologie planche a voile

 

Bordure

Partie de la voile comprise entre le point d’écoute (arrière du wishbone) et le point d’amure (bas du fourreau de mât).
Bouts de harnais

terminologie_monobout

Cordage plastifié fixé aux tubes du wishbone permettant de s’accrocher au harnais afin de se suspendre. La position des bouts se situe au niveau du creux de la voile (centre de poussée vélique) qui varie en fonction du type et de la taille de la voile, mais aussi des conditions de vent, du poids du planchiste ainsi que de la tension donnée au niveau du point d’écoute et du point d’amure.
La taille des bouts varie entre 20 et 36. Elle s’adapte en fonction du niveau du planchiste, du type de pratique, mais dépend également du type de harnais utilisé (culotte ou ceinture). On en trouve des réglables qui sont utilisés en slalom ou planche à dérive.
L’écart entre chaque bout peut varier en fonction de chacun. Pour ceux qui naviguent les bouts serrés, il existe des monobouts.
Camber

terminologie_camberIl s’agit d’un élément se retrouvant sur certaines voiles comme en slalom ou en planche à dérive. Il permet de rendre la voile puissante et stable (comme les ailes d’avion).
Le camber génère le profil de la voile en bloquant le creux de celle-ci dans le premier tiers en partant du bord d’attaque.
Il s’agit d’une pièce qui s’insère en bout de latte dans le fourreau et s’articule au niveau du mât pour rigidifier le guindant. Ainsi, la voile conserve sa forme d’aile, même dans les déventes.
Le nombre de camber renseigne sur le programme de la voile, de la même façon que le nombre de lattes.
Carotte

Tige métallique reliant la plaquette au pied de mât.
Chute

Partie extérieure de la voile comprise entre la têtière (haut de mât) et le point d’écoute (arrière du wishbone).
Diabolo

Pièce en caoutchouc qui permet au mât de s’articuler dans tous les sens à partir de sa base.

 

terminologie pied de matEmbase de mât ou pied de mât

Partie reliant le mât et la plaquette de pied de mât. C’est sur cette embase que s’étarque la voile à l’aide d’un bout (sous forme de palan), de réas, d’une poulie sur la voile et d’un taquet coinceur.
Il peut être sous forme de rallonge afin d’adapter la taille du mât au guindant nécessaire au gréement de la voile.
Fenêtre

Partie transparente de la voile qui permet au planchiste de regarder en face de lui (nécessaire au jibe, au bottom turn…). Elles sont, généralement, en mono film, mais on peut les trouver également en PVC sur les voiles de débutant.
Fourreau

Partie de la voile dans laquelle on enfile le mât et qui comporte une ouverture (fenêtre du fourreau) permettant de fixer le wishbone au mât.
Gousset de latte

Petit fourreau dans lequel on introduit la latte.
Guindant

Partie de la voile comprise entre la têtière (haut de mât) et le point d’amure (bas du fourreau de mât) et qui se situe le long du fourreau de mât.
Harnais

Le harnais se porte sous forme de ceinture ou de culotte selon les goûts et la pratique (le ceinture est plus utilisé en vague ou freestyle et le culotte en slalom).
Le harnais est muni d’un crochet, afin de s’accrocher au bout de harnais fixé au wishbone. Il permet de soulager la pression au niveau des bras, mais également la pression des pieds sur la planche.
IMCS

Abréviation pour Index Mast Check System.
Unité de mesure qui exprime la courbure et la rigidité du mât. Plus la valeur est petite, plus le mât est souple. Les valeurs vont de 17 à 32 IMCS.
Laize / Panneau

Morceaux de tissus ou mono film cousus ensemble. Une voile est composée de plusieurs laizes. Dans le milieu, nous parlons souvent de panneaux (panneaux de guindant, de chute…).
Latte

Tige profilée en fibre de verre ou en carbone qui rigidifient et maintiennent le profil de la voile. Le nombre de lattes renseigne sur le programme de chaque voile (les voiles de slalom ont plus de lattes que les voiles de vagues).
Mât

Longue pièce verticale supportant le wishbone et la voile. Toujours en 2 pièces, le mât peut être RDM (diamètre réduit) ou SDM. Le RDM est plus utilisé pour les plus petites voiles.
Les mâts peuvent être en aluminium (petites voiles de débutant), en fibre de verre et quantité de carbone plus ou moins importante.
Le pourcentage de carbone donne de la légèreté, mais également une nervosité très différente (+ de carbone = plus léger, plus nerveux et surtout beaucoup plus cher).
Les tailles les plus fréquentes sont : 3.40 – 3.70 – 4.00 – 4.30 – 4.60 – 4.90. En SDM, on peut trouver des mâts jusque 5.40.
Monofilm

Matériau transparent utilisé pour la construction des voiles. Apparu à la fin des années 80, le monofilm est un film plastique très rigide et très léger. Il peut perdre de sa transparence avec les rayons UV.
Sur les parties de la voile qui subissent le plus de pression (parties fragiles) ou sur les voiles de vagues, on utilise du monofilm tramé qui est un monofilm renforcé donc plus résistant.
Œillet

Anneau rivé (fixé avec un rivet) dans le tissu. Il permet d’attacher le wishbone à la voile au niveau du point d’écoute.
Sur certaines voiles, il y a deux œillets de point d’écoute, afin de régler la voile en fonction des conditions et du gabarit du planchiste.
Ex : un petit gabarit va utiliser plus régulièrement l’œillet du bas.
L’œillet du haut est utile dans des conditions légères, afin de donner un peu de puissance à la voile. L’œillet du bas permet à la voile de se tordre plus.
Plaquette de pied de mât

Élément de liaison entre le flotteur et le gréement. Pour assurer la mobilité du gréement sur le flotteur, il est constitué d’un diabolo en caoutchouc, d’un tendon en uréthane ou d’un cardan.

termino plaquette

 

Point d’amure

Point formant l’angle inférieur avant de la voile fixé sur le pied de mât.
Point d’écoute

Point formant l’angle inférieur de la voile fixé sur le wishbone.
Point de drisse

Point formant l’angle supérieur de la voile fixé à la têtière.
PVC (polychlorure de vinyle)

On le retrouve dans la structure de certaines planches (construites en sandwich) sous forme de mousse à très haute densité.
Mais également sur les voiles des débutants (fenêtre) sous forme de matériau souple et moins cassant que le monofilm et, surtout plus résistant aux UV.
Rallonge de pied de mât

Il s’agit d’une embase de mât plus longue. Elle permet d’adapter la longueur du mât au guindant de la voile.
Réa

Roue à gorge d’une poulie. Partie mobile dans laquelle s’enroule le bout.
terminologie_tetiereTêtière

Partie la plus haute de la voile correspondant au point de drisse dans laquelle vient s’enfiler et buter le haut du mât. Sur beaucoup de voiles, la longueur de la têtière est réglable afin de pouvoir utiliser un mât plus long. On trouve deux types de têtière : l’embout mâle et l’embout femelle.
terminologie_taquetTaquet coinceur 

Pièce qui permet le blocage du cordage lorsque la voile est étarquée. On le retrouve sur la rallonge du wishbone ou sur l’embase de mât à côté des réas.
Tire veille

Cordage de plus ou moins 12 mm présentant une succession de nœuds ou élastique épais (hawaïen) qui reprend sa place le long du mât après utilisation.
Il est attaché au wishbone et au pied de mât et permet de redresser la voile lorsqu’elle est à l’eau.
Voile

La voile est le « moteur » de la planche. Elle consiste en un assemblage de panneaux (monofilm, monofilm tramé, tissu…) cousus de façon à donner une forme à l’ensemble. Les 3 angles (écoute, drisse et amure), ainsi que les points de tension sont renforcés afin de rendre la voile solide.
Il existe plusieurs types de voile destinée à chaque pratique : slalom, freestyle, freeride, vague, speed. Chaque pratique a sa particularité qui se retrouve dans la construction et la forme de la voile.
Le type de voile ainsi que la taille va dépendre de la pratique, du niveau, des conditions de vent et du gabarit du planchiste.
Wishbone

terminologie_wishbone

Arceau (fixé au mât et au point d’écoute) utilisé pour maintenir le gréement ainsi que pour le diriger. Il est recouvert d’un grip assurant l’adhérence des mains et les isole du contact direct avec le métal.
Les wishbones ont tous une rallonge arrière, ce qui permet de n’avoir qu’un seul wishbone pour plusieurs voiles.
Il y a des wishbones aluminium monocoques (les tubes ne sont pas vissés sur une poignée avant), des wishbones hybrides (les tubes principaux sont en aluminium, mais la rallonge arrière est en carbone), des wishbones carbones (tous les tubes sont en carbone) et des wishbones monocoques full carbone (tous les tubes sont en carbone, y compris l’axe de la poignée avant).
La taille du diamètre du tube de wishbone (de 26 à 32 mm) varie d’une marque à une autre. On retrouve les petits diamètres plutôt sur les petits wishbones. Les gros diamètres sont plus légers et plus rigides.
La forme du wishbone va dépendre des marques, on le retrouve en forme de goutte d’eau ou de c-shape. Le c-shape est plus utilisé sur les petites voiles.
Un article de Céline Grosjean

 

Une Année en Guadeloupe

 

ARTICLE : Mathis Mulciba

 

La Guadeloupe est un archipel de plusieurs îles situé au milieu des Caraïbes. Région tropicale, elle reçoit chaque année des milliers de touristes mais surtout de bonnes conditions dans les très nombreux spots de l’île. Directement desservie par la France Métropolitaine via avion, c’est une destination phare du windsurf pendant la période de vent, qui reste, cependant, trop peu connue, mais de plus en plus fréquentée.

plage sainte anne - guadeloupe

Un lagon bleu turquoise, une eau chaude, des vagues plus loin. La Guadeloupe donne envie non ?


















Sur une année, on peut distinguer deux périodes de vent :

De juillet à décembre : C’est la saison cyclonique en Guadeloupe, les touristes sont absents, et les dépressions s’enchaînent chacune à leur tour. Puisqu’on est en dehors de la période des alizés, le vent est rare. Néanmoins, la houle est, quant à elle, très présente et massivement alimentée par les tempêtes. Les sessions en planche se font rares, on se redirige vers le surf ou le wakeboard.

Cependant, qui dit saison cyclonique dit cyclones, ou ondes tropicales, dit donc houle cyclonique et vent fort. Ainsi, même si le nombre de sessions reste très en retrait par rapport à la saison des alizés, elles sont, généralement, plus impressionnantes et plus « hardcore ».


mathis mulciba - air

Session Offshore à Sainte Anne avant l’onde tropicale Maria.














Pour ma part, mes meilleures sessions en Guadeloupe ont eu lieu lors d’ondes tropicales. Car les dépressions amènent généralement de la grosse houle nord ou nord-est qui reste là jusqu’à plus d’une semaine, ainsi que du vent fort sur quelques jours. Le meilleur moment pour naviguer est juste avant la tempête car le vent y vient du nord (qui est la direction parfaite pour les spots de la côte sud avec un puissant vent offshore et des vagues lisses) et y est généralement puissant, tout ceci combiné à la houle massive, on obtient des sessions dantesques.

Ainsi, pour résumer cette période, les sessions en windsurf y sont plus rares mais plus fortes qu’en période des alizés. Reste le surf sur lequel beaucoup de gens se rattrapent avec les grosses houles cycloniques qui viennent frapper les spots relativement souvent.
 

A noter que cette période représente aussi la mise en veille du milieu du windsurf, le championnat de Guadeloupe ne commençant qu’en décembre, et l’absence des touristes n’entraînant pas grand monde sur les spots hormis les irréductibles locaux !
 

antoine martin backloop
Antoine Martin en Backloop.

 


















De décembre à juin : c’est la période active du Windsurf, les alizés arrivent généralement en début du mois de décembre, ou à la fin quand ils sont en retard, et viennent souffler sur les spots par période jusqu’au mois de mai/juin avec l’arrivée de la saison cyclonique.

Les alizés, ce sont les vents dominants en Guadeloupe, ils sont réguliers mais jamais très puissants (25 nœuds maximum en Grande Terre, et 30 nœuds maxi en Basse Terre sauf à l’exception de Vieux-Fort, grand spot de slalom en pleine mer où se forme un effet venturi et où le vent peut monter jusqu’à plus de 35 nœuds), ils viennent généralement de l’est ou du nord-est et amènent avec eux des vagues de secteur est dont la taille varie entre 1m80 et 3m.

C’est la période durant laquelle on navigue sous le soleil, avec un vent établi, et où on peut naviguer 7 jours sur 7 !

vieux fort - guadeloupe

Le spot super venté de Vieux-Fort vu du Phare.

 













Avec la saison des vents arrive le championnat de Guadeloupe, qui débute généralement en décembre pour se terminer en avril, il ne compte pas moins de 8 étapes pour la saison 2012 ! 3 de vagues, sur des spots variés, et 5 de slaloms qui passent du plan d’eau plat et calme de Saint François en passant par la baston pure et dure de Vieux Fort.

roller mathis mulciba
La vague de la Communale lors de la fameuse Sainte-Anne Wave Classic.

 









Cependant, cette saison communément appelée carême ici, est synonyme aussi de saison touristique. Ainsi, les billets d’avion et les logements sont plus chers et il y a plus de monde sur les plages et les spots !
Les endroits pour naviguer en Guadeloupe ne manquent pas ! Il y a des spots pour tous types de conditions. De plus, nous avons la chance d’avoir quelques écoles dédiées à la planche à voile ! A commencer par la « Freestyle School » de Sainte Anne, puis d’autres comme le « C’Fun » à Vieux Fort, la « Fun Kite Academy », le club de Cataraibes à Viard ou encore l’UCPA de Saint François.
 

Voici une carte des différents spots de l’île avec une rapide description :

carte des spots - guadeloupe

 

























Pour finir, il est à noter que vous pouvez faire, tout au long de l’année, la rencontre de différentes personnes du milieu du windsurf sur l’île.
A commencer par Eric Windy Martin, qui tient l’unique shop de l’île, son fils Antoine Titoun Martin, toujours à l’eau et super cool. Olivier Lafleur, bon local de Vieux Fort et Batri. José Bahadour, ancien world cuper qui tient son club à Saint François. Camille Juban, qui revient chez lui entre deux trips généralement en début de périodes d’alizés. Ou alors des gens de passage, tel que Robin Goffinet et bien d’autres!
 
Tout ça pour dire que la Guadeloupe est une superbe destination windsurf, qui mérite d’être connue! Alors j’espère vous voir bientôt sur la mythique vague de la Communale à Sainte Anne !
ET Attention, la Guadeloupe est à goûter avec modération si vous ne voulez pas y poser vos boardbags pour de bon 😉

 

Digital Universe Production of windSurfing


ARTICLE : Christophe Dupont


Je m’appelle Christophe Dupont et je vous présente DUPS (Digital Universe Production of windSurfing)

christophe dupont
Pourquoi DUPS, car depuis mon adolescence on me surnomme comme ça ! je n’ai pas d’autres explications 🙂

Je pratique le windsurf depuis quelques années, pas avec un super niveau certes, autodidacte et créatif. Mon domaine de prédilection est la photographie et la vidéo.
J’ai pu filmer Yann Sune et Jules Denel en action sur les spots de Wimereux et Wissant avec ces deux vidéos; j’ai été publié sur windsurfjournal et windsurfmoves.

windsurf journal - publication
Ces publications me motivent à continuer dans cette voie et à me perfectionner.

J’ai aussi monté les images d’un trip en Afrique du Sud de Florent Catry, un mec qui envoie et qui mérite d’être connu

A cette occasion, je vous proposerai des vidéos et photos des pro riders (ou non) du nord de la France.

Vous pouvez venir me rejoindre sur ma page Facebook et aussi visionner mes vidéos sur ma chaine Vimeo

Mon site www.dups.fr est en construction

J’aimerais remercier Bertrand de windsurfingzone et un bigup aux personnes de waves59

Making Off « wave-sailing, apprendre à naviguer dans les vagues »


– reprise de l’article Planche Mag sans censures- pour EW –

© Jean Souville – Sports-Formations.

« Germination » du projet Novembre 2007 → Achevé d’imprimer en Mars 2010.
28 mois auront été nécessaires pour accoucher de « wave-sailing, apprendre à naviguer dans les vagues ». Bien sur en novembre 2007, il n’y avait pas de titre puis plus tard, certains seront proposés mais seront différents de celui qui figure aujourd’hui sur la couverture. C’est l’histoire de ces changements et de cet accouchement dont il est question sur les pages qui suivent ;
roches-noires


(Bouj « Push torsion » – Jean Souville, Sports-Formations)


En cette fin d’année civile 2007, je sais ce que je veux mais je suis loin de me représenter l’ensemble des étapes par lesquelles il nous faudra passer !

Début novembre 2007, je suis sur le point de débuter un travail de recherche au laboratoire de l’iufm de Guadeloupe qui pourrait m’occuper pour 3 bonnes années. Mon métier depuis plus de 10 ans consiste à préparer des étudiants à devenir professeur d’EPS. Je commence à réfléchir à une option bien moins scientifique mais dont l’utilité m’apparait plus évidente. Cette orientation se précise en me rendant sur les cours de planche suivis par mes enfants 2 fois par semaine au lagon de Ste Anne. Leur progression m’intéresse et je m’oriente alors vers une réflexion plus fun que les revues de questions scientifiques et autres protocoles ou méthodologies de recherche ! Quitte à réfléchir et à proposer, pourquoi ne pas le faire autour du wave sailing. A ma connaissance, hormis les spéciales manœuvres, je ne connais rien qui couvre le sujet de façon exhaustive.


Je suis passionné, mais loin d’avoir le niveau requis pour traiter l’ensemble des étapes d’apprentissage que je souhaite couvrir. Dès le début, j’ai donc parfaitement conscience qu’il s’agira d’un travail collectif parce qu’il faut m’entourer d’experts. Durant 6 mois, je fais murir la réflexion avec Cyril Prima et Hans Sacher qui dirigent la « freestyle school of Sainte Anne » en Gwada. Je suis le garant du cadre méthodologique et je m’occupe des premiers niveaux d’évolution tandis que Cyril et Hans sont chargés de traiter les niveaux supérieurs. Mais cette équipe est encore insuffisante à mes yeux et il nous faut réunir un groupe d’athlètes de haut niveau dans la spécialité vague, capables de valider nos propositions pédagogiques. Sont alors contactés, Camille Juban, Thomas « Fishbone » shapeur et waverider talentueux pour la Gwada puis Robin Goffinet, Kilian Ducouédic, Ludo Jossin, Pierre Bracar et Yann Sorlut pour ce que j’appelle le reste du monde. C’est déjà le début d’une aventure de folie que de pouvoir échanger avec des coureurs de ce niveau là et le projet avance ainsi jusqu’en Juin 2008.


Il va pourtant prendre une nouvelle orientation en décembre 2008. Une mutation, de nouvelles charges familiales pour les uns, professionnelles pour les autres auront raison de ce trio d’auteurs.


Qu’à cela ne tienne, il s’agit d’un contre temps mais pas de la fin de l’aventure. Je me rapproche alors du rider qui présente selon moi le profil le plus adapté au cadre rédactionnel que je souhaite développer. Ce sera Yann Sorlut. Il n’est pas seulement un waverider de classe internationale, il est également prof d’EPS et je pense que mon discours ne le déstabilisera pas trop. J’ai toujours suivi sa carrière avec attention, et me suis débrouillé pour prendre des informations sur lui, qui au fil du temps ont confirmé ce que je pressentais. Ceux qui ont eu la chance de l’interroger son rarement déçus par ses analyses face à un problème de navigation. La démarche est osée, mais après quelques discussions et échanges mails, Yann accepte de s’engager. Nous sommes à Noël 2008 et nos discussions sont tout de suite très intéressantes. J’ai la certitude que je vais apprendre beaucoup de choses à ses cotés, sans pour autant douter de ce que mon bagage professionnel me permet d’apporter. Je n’ai pas encore totalement abandonné l’idée de faire intervenir Cyril et Hans sur un niveau médian du traitement. Je pense intervenir sur les bases du wave sailing et Yann prend en charge le niveau Elite. Mais au mois de février 2009, je dois me résoudre à considérer l’aventure autour d’un binôme d’auteurs.

espace windsurf
(Aérial sunset- Yann- Moulay- Jean Souville, Sports-formations)


En revanche l’équipe du livre sera bien plus fournie. Il faut quand même comprendre que le Mr tout le monde que je suis entre progressivement en contact avec le gratin du windsurf Mondial ou du milieu. En effet, en apprenant que l’ouvrage est également destiné à l’export, Yann me propose de solliciter Klaas Voget et Victor Fernandez sur l’étape PWA du Cap Vert. Il ne garantit pas le résultat car nous ignorons si le projet peut les intéresser, mais là encore, qui ne tente rien n’a rien. Quand Yann me parle de cette participation éventuelle, je tente de contenir mon émotion et de poursuivre la discussion calmement au téléphone en lui faisant simplement remarquer que l’idée me paraît effectivement pertinente. Une fois, le combiné raccroché, j’appelle mes enfants et ma femme pour leur dire ce qui est en train de se passer. MAIS, c’est ENORME TOUT CA !!! A cet instant, je suis effectivement loin « des labos » et des amphithéâtres de la Fac. Je commence à mettre les 2 pieds dans le rêve.


Klaas et Victor acceptent. Bientôt Jean Souville devient notre photographe et fait entrer Boujmaa dans une équipe qui s’étoffe de façon qualitative et quantitative


Nous sommes en Mars 2009. La première partie de l’ouvrage est au 2/3 rédigée, le chapitre 2 bien calé puisque le premier travail collectif que Yann et moi menons, consiste à arrêter la liste de mooves et leur organisation au sein de progressions pédagogiques. Il s’agit du cœur du chapitre 2 qui vise à lister des pistes générales pour progresser. Nous ne bloquons pas mais y passons beaucoup de temps, presque 2 mois au total. Parallèlement, le format des fiches techniques s’est affiné et Yann fait avancer mes cadres personnels. F 60 s’attaque à la rédaction des fiches des niveaux supérieurs. Pour ce niveau, mon job consiste à le pousser à mettre en mots ce qui est souvent enfoui au plus profond de lui-même. Son niveau de maîtrise suppose que les éléments de la réussite soient automatisés et je l’incite à revenir sur ce qu’il sent, ce qu’il voit, ou encore ce qu’il fait afin que ces écrits n’oublient pas d’éléments importants à transmettre aux apprenants. Même pour Yann qui dispose d’une réelle culture de l’analyse, l’effort est parfois nécessaire. En dehors des chapitres du livre que nous nous répartissons, nous sommes les premiers critiques de la production de l’autre en nous astreignant à de laborieuses relectures. Yann lui veille à ce que le ton de mes écrits ne soient pas trop « universitaire » pour ne pas dire pompeux et dans le même temps me contredit ou m’interroge sur des points techniques particuliers.


De mars à juin / juillet 2009, nous nous concentrons sur la rédaction (chapitre 3) des quelques 50 fiches de mooves réparties sur les thématiques « bases, sauts, Surfs ». Nous accentuons nos efforts sur ce chapitre car les 9/10ème du shooting photo doivent être calés par rapport au contenu de nos fiches. La grosse problématique consiste à faire coïncider le contenu texte au contenu image. Il faut donc qu’au moment de débuter une séance photo, nous sachions exactement ce qui doit être shooter. L’esprit pragmatique de Yann va faire merveille pour organiser cet exercice.


Eh oui, puisque nous entrons dans le chapitre photos, les trips accompagnés de riders internationaux deviennent une obligation de service à laquelle je suis obligé de me plier !!! Au départ, vous pouvez penser que le rêve se poursuit. Mais vous allez vous rendre compte qu’il y a autour de cet exercice matière à générer une quantité de stress assez proche d’une finale PWA, ou d’un entretien d’embauche.

1ère source d’angoisse, la dépendance habituelle à l’égard des conditions météorologiques et le choix du spot. Bien sur la période dont nous disposons pour réaliser l’acte 1 de notre shooting n’est pas extensible. Nous optons pour La Tunisie car elle présente des garanties pour le printemps, et que cette destination est inconnue de la plupart des riders de l’équipe. Dans la mesure où j’y réside depuis peu, elle offre également des facilités sur le plan logistique. Seul Jean connait le potentiel du pays pour y avoir effectué un reportage accompagné de Thomas Traversa, Colin Sifferlin et JB Caste. Mais lorsque le vent daigne pointer le bout de son nez, il n’a jamais fait l’objet d’une prévision claire qui autorise à donner le feu vert pour un départ de l’équipe au complet. Chaque jour qui passe génère sa ration de stress et à la mi mai, nous décidons de garder les yeux ouverts sur tous les coups de vents qui se présentent sur une zone Europe de l’ouest, Maghreb et Canaries. Jean qui est dans les starts nous appelle pour nous dire que quelque chose se précise sur les cotes atlantiques marocaines. Malheureusement, il faudra nous passer des services de Klaas et Victor pour lesquels l’emploi du temps n’est plus compatible. Boujmaa et Yann auront la charge de faire avancer l’affaire sur la semaine de piaule qui nous attend au Maroc en attendant de retrouver klaas et Victor aux canaries en Juin Juillet.

Seconde source d’insomnies, je me représente assez bien la somme de travail et j’ai peur que l’on n’en vienne pas à bout. Il faut réussir à shooter tous les mooves réussis en captant les bonnes lumières, ou les bons angles. Il faut parfois de nouveaux clichés pour ce que nous appelons les points clefs mais également de la matière capable d’illustrer toutes les erreurs que nous avons identifiées sur le papier. C’est monstrueux et comme je ne suis pas pro, je raisonne en occultant le savoir faire de Jean et celui des riders. Il me faut réellement être sur place et observer le déroulement d’une journée pour qu’une partie de mes angoisses se dissipent. Je prends alors conscience que Jean est un « OUF » complet. Il n’est pas seulement fort dans son art, il est physiquement très endurant et s’engage parfois bien plus que les riders. Il sent et sait reconnaître les conditions dans lesquelles les images seront porteuses. Je me souviens notamment de notre arrivée sur un Spot situé à 80 km au nord de Moulay déventé comme il se doit au moment d’effacer les barres et dont les sets approchaient taille de mat dans la série. Je sais très tôt que ce sera sans moi dans l’eau, Yann et Boujmaa sont encore dubitatifs mais Jean va remuer tout ce petit monde en assurant que c’est là que çà se joue, et que tout est réuni pour que çà le fasse. Résultat après 3 heures passées au milieu des paquets, cette session nous apportera l’essentiel des clichés « Surf » et la couverture.


Mais l’angoisse la plus terrible revient sans aucun doute au fait qu’il faille se mettre à l’eau au milieu de professionnels du wishbone et tenter d’apporter satisfaction au photographe pour les clichés attendus. Là, il y a même matière à cauchemarder. Passer un moove sur une session ordinaire est une chose mais le faire alors que vous savez qu’un photographe attend en est une autre. Bien sur, je peux me réfugier derrière le fait qu’il ne s’agit pas de mon matos, que je découvre les spots, que l’anémo peine à descendre en dessous de 35 nœuds, mais la vérité est là, je suis à des années lumières des gars qui m’entourent et il faut l’assumer alors que je suis pourtant le « responsable » du projet. Je repense aux cours dispensés à mes étudiants relatifs à la préparation mentale, aux techniques de relaxations … qui me permettraient de bien gérer mes mises à l’eau ou mes sessions, mais rien n’y fait, je suis proche de la tétanie. Là encore, il faut passer une journée de navigation complète à leur coté pour comprendre tout ce que le mot athlète de haut niveau signifie. Les % de réussite dans du vent aussi fort, le niveau d’engagement et la résistance physique des riders sont tout simplement hallucinants et je pense m’intéresser suffisamment au fait sportif depuis toutes ces années pour être capable de le certifier. Tout cela n’est pas vraiment pour me rassurer. Je trouve un peu la parade en annonçant que je vais me charger d’illustrer tout ce qu’il ne faut pas faire car nos fiches en ont besoin. La stratégie est habile mais seule l’intelligence de mes compagnons parviendra à me mettre un peu plus à mon aise.

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(Phil, Vargas – J Souville, Sports-Formations)


En juin, juillet,à Pozzo il faudra remettre çà avec le bataillon complet des coureurs PWA cette fois. Mais il y en a tellement que je suis perdu dans la masse et j’apprends plus aisément à assumer ma différence sur l’eau.


Notre camps de base est situé au cœur de la ville à 300 m du spot et Jean, Yann et moi sommes logés dans le même appartement, accompagnés également de Alice Arutkin . Papa Arutkin veille à ce que la « ptite » surdouée du windsurf féminin Français soit bien accompagnée dans ses déplacements, loin du nid familial. Yann accepte volontiers cette responsabilité d’autant qu’Alice est vraiment très sympa. De leur coté, Klaas et Victor sont à 2 rues de chez nous. Nous nous retrouvons sur l’eau et pour le dîner.
Pour cet acte 2 du shooting, notre méthodologie est éprouvée. Nous disposons d’un outil (mis au point par notre ingénieur logistique, Yann) qui permet d’actualiser très régulièrement ce qui a été fait et ce qu’il reste à faire.
Les journées sont très longues pour l’équipe et se décomposent de la façon suivante au cours des 3 semaines complètes que nous passeront sur place.

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(Klaas, Cut back rageur – Pozzo- J.Souville, Sports-Formations)


Réveil à 7H30 et petit déjeuner copieux. Rappel rapide des priorités à shooter pour la matinée. On prend appui sur le bilan de la veille, mais aussi sur la forme du moment et la lumière en écoutant la parole du chef en la matière, j’ai nommé Jean Souville.

9H00 : nous partons en direction d’un des nombreux spots ou d’un site identifié pour des « photos à sec ». En effet, nous avons besoin de séquences plus statiques prises depuis la terre ferme pour simuler des actions clefs à effectuer sur l’eau. La session de navigation s’étend souvent de 10H à 13H avec des pauses régulières pour interroger Jean et savoir s’il faut recommencer une séquence ou passer à la suivante.

13 à 14H30 / 15H : pause repas et récupération. Jean en profite pour reposer ses yeux brûlés par l’eau salée au cours des sessions de water shoot. La pause est très souvent interrompue par la curiosité de l’un d’entre nous qui souhaite découvrir une partie du contenu de la boite à image de Jean.

15/ 19H parfois au-delà : nouvelle session sur l’eau avec les mêmes rituels concernant les vérifications photos.

21 H : diner et débriefing du soir avec Victor et Klaas. On fait un point sur les disponibilités des uns et des autres pour la journée du lendemain et naturellement pour le programme shooting. Chaque soirée devient l’occasion de valider ou d’invalider le travail effectué. Nous cochons les éléments qui donnent satisfaction et remplissons les répertoires dédiés à cet effet.

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(debrief – phil, Klaas, Yann & Victor- Pozzo – J. Souville, Sports-Formations)

23H De retour à la maison, il s’agit de se livrer au fastidieux tri des photos. Des dossiers ont été préparés par Yann sur le poste informatique de Jean et sur nos disques durs respectifs de façon à ce qu’au départ de Pozzo, le tout puisse être séquencé par Jean de façon ordonnée puis transmis au graphiste chargé de la mise en page de l’ouvrage.

1H du mat et parfois plus, extinction des feux.

Pas facile, d’associer un programme d’entraînement à l’étape PWA DE POZZO avec le travail spécifique propre au livre. A ce petit jeu, c’est surtout Yann qui de par son investissement sera le perdant de l’histoire et je culpabilise comme il se doit.

Au retour de Pozzo, même si le travail de rédaction sur le Chapitre 1 et 2 va se prolonger jusqu’à fin septembre, nous passons très franchement à l’étape de création graphique. C’est Thierry Milhaud, ami d’enfance de Jean, basé à Marseille qui en aura la responsabilité. Il n’était pas prévu qu’il en soit ainsi à l’origine mais le fait qu’il soit lui-même planchiste confirmé fera largement pencher la balance de son coté. Nous ne le regretterons pas.


Pour dire vrai, le travail de création graphique a débuté en Juin avec l’élaboration de la couverture. Plusieurs modèles sont produits et nous tranchons dans l’appartement en arrivant à Pozzo. La couverture a été une priorité puisque notre maison d’édition Sports-Formations a souhaité faire coïncider l’avancée du livre avec celle du site web http://www.wave-sailing.com chargé de faire connaître et commercialiser l’ouvrage. Pour ce faire, il nous fallait très rapidement la couverture du livre pour animer une partie de la « home page » du site en question.


Le mois de juillet doit permettre d’arrêter la charte graphique de nos fiches dans les différents formats que nous proposons. Ce ne sera pas une mince affaire puisque au retour des Canaries nous retrouvons tous nos familles respectives et sommes éclatés sur différents sites.


La « fiche témoin » sera l’aérial frontside puisque la séquence est déjà prête. A partir de ce gabarit, Thierry est en mesure de nous donner le calibrage du corps de texte. Cela signifie pour les non initiés, que les auteurs doivent remanier la longueur du texte suivant un nombre arrêté de caractères pour lui permettre de rentrer dans un espace déterminé. La douleur vient du fait que dans 90% des cas, les textes originaux sont trop longs. Il est donc nécessaire de les couper et là, c’est un peu comme si vous perdiez un membre à chaque fiche !


Sur les mois d’août et septembre, notre graphiste n’avance pas aussi vite qu’il le souhaiterait puisqu’il reste dépendant du montage photo que Jean lui transmet et surtout de l’envoi de nos fiches calibrées. Lorsque nous effectuons ce travail, nous profitons de l’occasion pour nous livrer à une première relecture du contenu et proposons les corrections nécessaires sur le fond comme sur la forme.


Parallèlement, la rédaction se poursuit pour les parties inachevées, notamment les chapitres 1 et 2. C’est l’occasion d’intensifier nos concertations avec Pierre Bracar chargé de nous éclairer sur la partie connaissance du matériel. Yann, Pierre et moi multiplions alors les vidéo conférences pour tenter de faire le tour de la question.

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Yann et Phil partent au boulot ! Moulay – J. Souville , Sports-Formations

A la fin septembre, nous avons la quasi certitude que l’ouvrage ne pourra pas sortir pour le début décembre comme initialement prévu puisque 14 fiches sont calées et que rien n’a débuté pour le chapitre 1 & 2 sur le plan de la création graphique. Les quelques 180 pages du chapitre 3 dédié au traitement de nos thèmes  «  bases, Surf & sauts » seront en fait bouclées à la mi décembre !

Franck Lejeune vient prêter main forte à Thierry pour la création graphique du chapitre 1. Elle débute fin septembre et je fais un déplacement sur Marseille un mois plus tard pour aider à caler un texte que nous considérons très dense et qu’il nous faut à tout prix parvenir à aérer. Ce chapitre propose une analyse de l’activité wave sailing et tente de dégager les axes d’entraînement où de progression du planchiste qui navigue dans les vagues. Nous identifions des axes qui dépassent le cadre gestuel en insistant sur d’autres facteurs responsables de la performance comme la gestion des émotions (mentales), la connaissance du milieu et du matériel, la préparation Physique. La grosse problématique de l’ouvrage est de parvenir à proposer un vrai contenu de formation sans pour autant faire fuir les lecteurs. Ouvrir le livre doit rester un moment de plaisir et nos 2 graphistes relèvent le défi en rivalisant d’ingéniosité.

Début décembre, nous organisons un stage commando en nous réunissant tous à Marseille (Jean, Yann, Thierry, Franck et moi) pour finaliser le travail de création graphique en calant les photos et les schémas manquants notamment sur les points clefs et les « problèmes potentiels ». Yann a pris la responsabilité de ce dossier depuis Pozzo et réalise un travail titanesque avec Jean et Thierry. Je suis chargé de rédiger des morceaux qui ne donnent pas entière satisfaction et même parfois d’en produire de nouveaux. Je réponds aux demandes de Franck pour la finalisation du chapitre 1 et je rencontre également des partenaires potentiels pour aider à rentabiliser l’ouvrage et diminuer au maximum les risques pris par la société Sports-Formations. Il me faut également convenir d’un accord avec une relectrice professionnelle.


La semaine avait débuté avec un niveau de stress considérable car tout le monde était conscient du travail qui restait à accomplir. Plus tard, Thierry nous avouera même qu’il n’y croyait pas. Pourtant, au moment de nous quitter, pour la première fois, nous savons que nous tenons le bon bout.


Pour les 2 mois qui suivront, ce sera à Sara notre relectrice d’œuvrer car l’ensemble doit être visé sur le plan graphique et littéraire par une professionnelle. Thierry et Franck plus que jamais fidèles au poste enregistrent les corrections à apporter. Yann et moi devenons alors moins indispensables et basculons sur un autre secteur, celui de la communication pour préparer la sortie de l’ouvrage fixée au 15 mars 2010.


Le 16 février, la relecture est terminée et l’ensemble des fichiers sont transmis à l’imprimerie chargée de la fabrication même dans le nord de la France.


Cette ultime étape prend une petite quinzaine de jours et si tout se passe convenablement, le premier exemplaire d’une édition à 3000 sortira des presses pour le début du mois de Mars.


Premières commandes ont pu être passées au 8 mars 2010.

Top 7th des galères associées à la conception de Wave-Sailing, apprendre à naviguer dans les vagues.

  1. Calibrage texte.
  2. Classer et retrouver les x versions.doc, .doc calibrées, créa graphiques 1 et créations graphiques modifiées, … dans les répertoires et autres arborescences informatiques.
  3. S’apercevoir qu’une photo utile à l’illustration d’une idée manque et qu’il faut remobiliser Jean pour un shooting de rattrapage.
  4. Fouiller dans les 70 GO de clichés effectués, une photo qu’on est certain d’avoir en stock et qui n’apparait dans plus dans un seul de nos répertoires.
  5. Faire un tour d’Europe en Avion, avec 4 escales, une nuit à Zurich et 23 heures de voyage pour rejoindre Gran Canaria depuis Paris pour éviter d’exploser le budget de la maison d’édition.
  6. Se faire ouvrir son sac et chourer la moitié de son contenu dans un car pourri qui met 9 heures à rallier Casablanca à Essaouira.
  7. Se remettre à l’eau à 19H par 30 nœuds de vent alors qu’on est épuisé, ….. Non je déconne !!

Top 7th des plaisirs associés à la conception de Wave-Sailing, apprendre à naviguer dans les vagues :

  1. Etre obligé de se remettre à l’eau à 19H par 30 nœuds de vent alors qu’on est épuisé,……. puis soudain se rappeler qu’à cette heure précise d’autres s’engouffrent dans le RER.
  2. Sortir d’une séance de concertation en ayant la sensation d’avoir compris quelque chose susceptible d’éclairer la réalisation d’un moove et plus globalement l’approche du wave sailing.
  3. Recevoir une création graphique de Thierry ou Franck et attendre impatiemment que le PDF téléchargé veuille bien s’ouvrir. Et là… lâcher un gros : YES !
  4. Rencontrer et écouter des personnes qui partagent la même passion que vous mais dont l’approche est parfois différente de la votre du fait du job qu’ils occupent, shapeur, graphiste, pro rider, photographe ou relectrice.
  5. Jouir de l’hébergement à 70m du spot mis à disposition par Fettah Ahlamara à Moulay et déguster les tagines revigorantes préparées lors de nos instants de pause.
  6. Avoir un retour positif du travail effectué.
  7. Découvrir un mail du responsable de fabrication à l’imprimerie qui précise la mention « Achevé d’Imprimé ».

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(Dunes, Sunset – Safi- J. Souville, Sports-Formations)

Le livre expliqué en pdf

Wave Sailing – Présentation du livre



ARTICLE : Philippe Cachat


La société Sports-Formations est heureuse de pouvoir compter sur Espace Windsurf pour présenter l’ouvrage « Wave-Sailing, apprendre à naviguer dans les vagues », à toutes celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore.

wavesailing

Si vous êtes déjà passionnés de “wave sailing”, où si vous souhaitez vous engager dans cette pratique sans pour autant avoir osé franchir le pas, l’ouvrage “Wave-Sailing – Apprendre a naviguer dans les vagues” devrait pouvoir vous contenter.

Vous disposez avec le livre Wave-Sailing de 288 pages exclusivement dédiées à la navigation dans les vagues pour comprendre et apprendre, pour faire tomber ce qui vous résiste encore.

Il s’agit donc D’APPRENDRE, “oui, mais quand on veut et où on veut !”.
L’ouvrage que nous vous proposons a été conçu pour répondre à cette attente. Nous ajouterons :
Apprendre quel que soit votre niveau pour ne jamais considérer que le Funboard dans sa version “wave riding” est réservé à une élite“.

Wave-Sailing a été conçu entre 2008 et 2009 et sa rédaction a pris cours sur l’année 2009. Il réunit une belle équipe puisque coté riders, nous trouvons Victor Fernandez, Klaas Voget, Boujmaa Guiloul, Yann Sorlut – Coté auteurs Philippe Cachat/ Yann Sorlut, coté photo, Jean Souville photographe attitré du magazine WIND MAG.

Achevé d’imprimé et disponible à la distribution depuis Mars 2010. Espace Windsurf vous donne accès à présent à l’histoire de sa conception (making off), mais aussi à un pdf de présentation illustré d’extraits divers. Vous comprendrez surement que ce BOOK n’a pas seulement été conçu comme un manuel d’apprentissage, il se veut être un objet de passion à part entière où le simple fait d’ouvrir et de feuilleter les pages doit pouvoir générer un réel plaisir à celle ou celui qui en dispose. (Article disponible dès le 8 décembre prochain)

Toute l’équipe Wave-Sailing vous souhaite de très joyeuses fêtes de Noel en espérant que l’ouvrage puisse continuer d’alimenter la passion que vous nourrissez pour ce sport fabuleux.

Visitez notre site (le livre est disponible en ligne !)
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