ARTICLE : Justine Lemeteyer PHOTOS : Éric Bellande et la madre de Justine 😉
Vous l’aurez certainement remarqué, le windsurf est majoritairement masculin. Être une fille dans ce sport comporte à la fois des défauts et des avantages. J’ai donc décidé de vous les présenter dans ce petit article à partir des expériences que j’ai pu vivre à l’entraînement comme en compétition.
En raceboard j’ai passé deux années à m’entraîner uniquement avec des garçons. Cela n’a pas empêché une superbe ambiance au sein du groupe ! Mais quand il n’y a pas de vestiaire, il faut accepter de se changer au milieu d’eux sous son poncho.
Une fois sur l’eau à l’entraînement, nous sommes sur la même ligne de départ, et fille ou pas, on veut tous passer la ligne le premier! Et c’est toujours sympa de franchir une ligne d’arrivée devant un gars !!
C’est, à mes yeux, un super avantage que de s’entraîner avec une majorité de garçons. Ils nous tirent vers le haut physiquement et nous obligent à être plus tactique lorsque c’est la force qui fait la différence.
Un autre avantage que j’ai vraiment apprécié en raceboard, c’est d’avoir le coach et la sécu pour moi toute seule à la fin d’une manche. C’est plus agréable et plus pratique que les six garçons qui y arrivent en même temps !
Il est également souvent dit qu’il est plus facile de devenir professionnelle pour une fille que pour un gars. Il est vrai qu’il y a moins de coureuses chez les filles. Mais pour devenir professionnelle, il faut être passée par l’étape « recherche de sponsors ». Or les filles sont encore moins reconnues que les garçons en planche à voile. Il est donc certainement plus compliqué pour une fille de trouver des sponsors. C’est donc un obstacle plus important à passer pour atteindre le haut niveau.
Cette année, j’ai participé à la première étape du tour AFF à Marignane. J’étais la petite nouvelle qui découvrait. Et j’ai pu remarquer que le fait que nous soyons un petit nombre forme un super groupe ! Sur l’eau, c’est la « bataille », mais dès que la manche est finie, c’est comme un débriefing où chacune raconte sa vision de la manche. Il y a du fair-play et une vraie superbe entente !
Lorsque j’ai grillé la ligne de départ pour la première de ma vie, ce sont les parents des filles qui sont venus me voir pour m’expliquer que cela pouvait arriver et que c’était normal. C’est donc vraiment une superbe ambiance qui règne sur le tour AFF que j’ai hâte de retrouver !
En bref, être une fille dans ce sport est, à mes yeux, super ! Même si nous n’avons pas la même reconnaissance que les hommes, l’ambiance qui règne entre les coureuses est superbe !
Dimanche 29 octobre 2017. C’était la confrontation du siècle, pas à Kinshasa, au Barrou plus précisément au centre nautique de la ville de Sète Mialle et Munoz. Un évènement organisé par l’association Sète windsurf. L’enjeu un royaume de Cerbère à Menton avec son titre « King of Thau ». Les meilleurs riders amateurs et pro de la discipline Free-style sont venu de toute la côte tenter de ravir la couronne.
Du velu! dans l’argot des véliplanchistes cela signifie un vent fort… très fort qui vous arraches les portières des Twingo emporte les tuiles et les enfants de moins de douze ans pas attachés. Avec des rafales à plus de quarante nœuds, des vagues croisées et un clapot anarchique le titre de « Roi de Thau » se gagne à la force du poignet et à la solidité des chevilles. Il faut du costaud, du rustique et une connaissance génétique du milieu. A la moindre erreur la tramontane d’un coup de griffe fracasse broie en rugissant.
A ce jeu les pros, ben ! C’est des pros. Derrière la lutte était acharnée entre les locaux et la relève. Les kids, filles et garçons bousculent fort et emportent pas tout mais presque. Les seniors amateurs et pro ont des soucis à se faire. La relève arrive avec des couteaux aiguisés.
Durant la remise des prix je percevais le cliquetis du réarmement d’une culasse fraichement nettoyée et huilée. A l’an prochain pour un nouveau sacre, vive le roi, la guerre de succession est ouverte.
A propos d’une bagnole sur la plage des mouettes.
Ce dimanche 29 septembre c’est comme tous les dimanches le jour du seigneur mais aussi celui ou l’on passe à confesse, le jour du règlement de compte. Je parle de Freestyle et de Ouindesoeurf bien sur. Cela faisait un bout de temps que les despérados du wishbone ne s étaient pas flingués face à face de chaque coté de la main street. Les dernières fusillades remontaient à Buch Cassidy, le sifflement du plomb s’était fait oublié.
Alors… lorsque les kids avec encore une sucette accrochée à leur harnais sont venus interpréter allegro con brio le premier mouvement de la cinquième symphonie du destin à l’arquebuse, ca leur a fait drôle aux vieux de la Crimée. D’entrée !…du gros calibre, comme ca ! C’est limite de la discourtoisie. Ils commençaient tout juste à piquer du nose sur leur board de l’année après une binouse pousse sandwich. Il a fallu sortir le bon vieux “Peacemaker .45“ pour rester dans le jeu.
Bien qu’il y ait un certain avantage à recevoir dans son propre saloon, on connait les tables où les guns sont planqués, les planches de parquets bancales, les couteaux dissimulés dans les rideaux sous les chaises et les signes avant coureurs de la déflagration du tromblon gavé de rivets, clous, menue monnaie et médailles caritatives du barman maniaco-dépressif, ce ne fut point suffisant cette fois ci pour les locaux, face aux professionnels de la gâchettes et autres outlaws en provenance de l’ouest du Pécos.
Durant la compétition je remarquais la présence sur la plage d’une voiture évoquant les lignes harmonieuses et élancées d’une Traban modèle Versailles grand luxe (doté de 2 essuie-glace ainsi que de 2 rétroviseurs de série). A travers les vitres embuées de la limousine du prolétaire tchécoslovaque se détachaient deux silhouettes aux allures de narcos.
Arrive le gang des Mézois, L’Angoisse et Poisson. Ils sont sur la piste d’un bouchon de mat.
“Tu sais qui c’est?” demandais-je à Poisson en lui désignant la Skoda Fabbia bleu outremer sur le sable face à l’étang.
“Ca! béh! c’est la papamobile ! avé les deux papes Pollack”.
“Quoi ! t’es sérieux Poisson!”
L’angoisse intervient. “Tu comprend rien, Poncho! Y’en a un c’est le pape l’autre le sous pape”.
“Et il fait quoi le sous pape sur cette plage?” L’angoisse se gratte le menton signe d’une intense réflexion.
“Ben! Le soupape ….il décompresse !”, il sourit et redevient grave “t’aurais pas vu un bouchon de mât?”
“Si, plein! En pagaille avec le mât derrière, la voile et le planchiste”.
Il a fini par trouver son bouchon de mat l’évadé encore combi orange de Guantanamo.
Le classement :
Chez les kids
1 Nil Bacon (le Prince Of Thau 2017)
2 Mathis Mollard
3 Siloé Bouchet
4 Elian Mollard
5 LiSa Kloster la Queen Of Thau 2017
6 Till Van Staa
6 Phillip Tillman
Chez les adultes
1 Sam Esteve (le King Of Thau 2017)
2 Julien Mas
3 Nil Bacon
4 Jonathan Mourgues
5 Xavier Frelin
6 Teddy Fatet
7 Loic Viandier
8 Bastien Guyon
9 Elian Mollard
10 Samuel Almeras
14 Mathis Mollard
14 Lisa Kloster
14 David Krief
14 Florian Cao
18 Theo Garcia
18 Siloé Bouchet
18 Till Van Staa
18 Phillip Tillmann Partenaires: F2 France, Sportscare Jeewin, Sailloft France, Enemii France, Maui Ultra Fins France, Sola France, Banque Populaire, VertiCorde, Ibiza Fitness-Agde, CrossFit Agde, VIDAL Julien Producteur coquillages Huitre Bio Thau, Espace Windsurf
Une partie de la team EspaceWindsurf était présente sur les Championnats du Monde Jeunes 2017, à l’Almanarre, du 17 au 22 avril dernier : la famille Fournier et la famille Foveau.
Une première pour tous, et une super expérience ! Une semaine de vent et de soleil, des manches de slalom qui se sont enchaînées tous les jours, une super organisation par l’HWO, en partenariat avec l’IFCA.
Perso,
j’étais inscrite juste pour ne pas rester sur le bord de la plage à regarder mon frère naviguer, consciente de mon âge un peu jeune (12 ans), de mon niveau un peu encore en-dessous des autres filles qui allaient s’aligner sur la ligne de départ dans la catégorie -21 ans… Mais bon, j’étais motivée pour apprendre : départs, procédures, choix et préparation du matos, gestion des attentes, lecture des tableaux, des drapeaux, perfectionnement de l’anglais lors des briefings, mémorisation des enchaînements de poules de qualifications…Par exemple, si je suis dans le heat 4, combien de temps à l’avance dois-je partir sur l’eau sachant qu’il faut que je remonte au vent pendant 10 minutes pour rejoindre la ligne de départ, que le shore-break est un peu chaud, que si j’arrive 5 je devrai attendre 6 heats avec les masters qui s’intercalent pour courir la manche de classement, et que je n’ai pas le temps de rentrer à terre pour vérifier, que si une autre fille a grillé le départ, je me retrouve 4, et alors je passe dans 5 heats, que si par hasard j’arrive 4 sans que personne ne grille le départ, je me qualifie en demi-finale, et alors je dois attendre 5 heats ???…. Et c’est ce qui m’est arrivé : le 3ème jour, je suis fière de me qualifier en demi… Je suis contente aussi que me parents m’aient finalement laisser participer. Je suis contente encore d’avoir réussi à prendre tous les départs, et d’avoir fini toutes les manches sauf une (manche au départ de laquelle je me retrouve en 4.8 avec des rafales à 30 noeuds…). Au classement final, je fais 22 sur 27 en -21ans, et 7 dans l’extrait des -16ans…
Nascimo,
fait 15 sur 43 en catégorie -16ans (avec 2 places de 5 en finale)…
“Pas trop mal pour des habitants de l’est de la France (là où il y a la mer, l’océan, les alizés…)”
Matthis,
avec une bonne 21ème place !
“Ce premier Championnat du Monde était une très belle expérience, ça m’a permis de voir le niveau mondial chez les jeunes, de rencontrer et d’échanger avec d’autres passionnés.
Et le plus important : de m’éclater !!”
Coraline,
malheureuse sur la plage, blessée après le premier jour de course…
“Ma première journée à l’Ifca a été assez compliquée. Alors que j’étais qualifiée en finale, je me suis blessée aux côtes sur l’eau. J’étais déjà assez amochée suite à l’Aff de la veille mais cette catapulte m’a été fatale. J’ai donc dû faire un retour à terre rapidement pour ensuite passer le reste de ma journée à l’hôpital. Le verdict tombé, il se trouve que je n’avais pas qu’un problème aux côtes mais aussi au rein suite à ma chute. Alors, le reste de la semaine je l’ai passé sur le bord de l’eau.. assez déçue de ce championnat, mais je reviendrai en force l’année prochaine !”
Bon , c’était bien aussi de naviguer en mode freestyle après les manches…
et de croiser un champion du monde de freestyle sur l’eau, Dieter Van der Eiken (même si personne dans tous les slalomeurs ne savait qui il était ? incultes !?)…. D’ailleurs merci à sa copine de m’avoir aidée à passer le shore-break !
Prochain récit ?
La team EW au DéfiWind…
avec Nascimo, Matthis, Coraline en pleine forme ;), Cyril ?, Olivia ?, Marine ? …
(je serai dans le coin, même si je suis trop petite pour participer…)
Lors du week-end du 14 au 16 avril, la première étape de l’AFF du Championnat de 1 France de slalom, a eu lieu à Marignane avec plus de 120 concurrents, dont 25 filles venant de tous les coins de la France, de Guadeloupe et de Nouvelle-Calédonie !!
On a pu courir dans de belles conditions, avec un vent léger le premier jour et des courses lancées en foil pour le trophée light wind. Les courses de foil ont été mises en place récemment à l’AFF, ce qui a permis de courir dans du vent faible lorsqu’il n’était pas assez fort pour partir en slalom avec un spectacle assuré !
Le deuxième jour, le vent était au rendez-vous avec environ 15-20 nœuds. Deux courses ontété courues chez les filles et j’ai terminé 2ème de la finale perdante, puis 8ème de la finale gagnante.
Pour ce troisième et dernier jour, comme prévu, le plan d’eau du jaï était en folie avec beaucoup de clapot très serré et un peu dans tous les sens avec un bon 25-30 nœuds. Une grande majorité des filles ont sorti les petites voiles de vagues et petites planches. Deux manches de plus étaient au compteur et là, j’ai fait une 9ème place en finale gagnante puis 2ème de la finale perdante. Le vent est monté de plus en plus tout au long de la journée, les heats des garçons se sont enchaînés et c’est après avoir gréé ma 4m de vague que j’ai appris que la journée était finie pour les filles.
J’ai terminé 10ème au classement général et 3ème jeune dans la catégorie des moins de 21 ans, bien contente du résultat et encore plus déterminée en vue des autres étapes ! C’est toujours un plaisir de pouvoir prendre un départ avec des filles qui courent en PWA et surtout de voir le nombre de filles augmenter d’étapes en étapes !
Un grand merci à toute l’orga.
Chez les filles de la Team Espace Windsurf, Marine Hunter a terminé à la 5ème place avec une dernière manche top, où elle est arrivée 2 ème . Coraline Foveau qui s’est malheureusement blessée à une côte dans les grosses conditions du dernier jour a continué à courir toutes les manches telle une warrior !
Le slalom, la vague et le freestyle ne sont pas des disciplines aussi structurées (quel bel euphémisme) que peuvent l’être les filières de monotypie en planche à voile. Sans parler des freerideurs qui fument du shit sur la plage et trouvent encore le funboard cool, bien que piqués de compétition – comme moi – et qui n’ont jamais connu les régates du samedi dès leurs 10 ans. Avec quelques stages d’été et quelques rares invitations aux stages slalom FFV bien plus tard, est-ce progresser sans être vraiment encadrée ET en habitant parmi les je-tire-la-tronche-h24 en région parisienne ne serait pas… Mishionne impossibeul?
Photo: Surf Medano
PARIS, CAPITALE DU WINDSURF?
J’ai ouï dire qu’au siècle passé, Moisson Lavacourt jouissait d’une renommée intergalactique. Certes. Il n’empêche que la mer, ça groove plus. Et le gros avantage de se retrouver dans cette région plus connue pour ses bouchons et sa pollution que pour ses conditions, c’est qu’on a accès à une multitude de spots très variés. Lacs (mondialement connus au XXème siècle), plans d’eau fermés, plans d’eau ouverts avec un clapot infâme, plans d’eau entrebaillés avec un courant à dépalmer un canard… Non seulement cela rend polyvalent, mais on y développe également une sorte de 6ème sens pour éviter à l’aveugle toutes sortes de perfides obstacles sous-marins de nature minérale, notamment en Haute Normandie. Les locaux auront certainement tous un flashback en lisant cette phrase.
Si j’habitais encore à Aytré à naviguer toujours sur le même spot, jamais je n’aurais connu les joies du cap dans 5nds de courant ni l’allégresse de découvrir que mon estimation de la profondeur de l’eau était trop optimiste et que Vaseland était un monde bien plus clément que Cateletland. Après avoir pratiqué Wissant par 40nds, j’ai également réalisé que ceux qui trouvaient le Défi dur étaient des chochottes.
Le gros danger de la distance, c’est la carotte. Loin du rivage, les sessions lightwind indispensables pour le slalom sont comme des sirènes qui essaient d’aguicher mes grands ailerons carbone, tout ça pour se retrouver seule avec la croix de Lorraine en train de regarder Courseulles sous la pluie, par vent de SO, avec cette éternelle interrogation du planchiste en tête: “Ça va monter ou pas?”
Wissant, spot anti-carotte garanti*! (*Seulement si vous avez souscrit à l’option slalom complémentaire)
PARTITION SOLO
Pour progresser (en solo ou pas), il y a une règle d’or: naviguer, le PLUS possible. Même toute seule, même par 8°, même sous la pluie, même dans le 76, même à Poses à l’interface des feuilles mortes et des algues. Comme Tonton Schwarzy, l’idole de notre fratrie disait: “Everything is reps and mileage”. (C’est forgeant qu’on fait des chaudrons, pour les non anglophones).
L’idéal reste de naviguer à plusieurs bien évidemment, c’est plus pratique pour appeler la SNSM et pour se refaire la casse de pied de mât en baie d’Authie sur le trajet retour. Accessoirement, ça coûte n fois moins cher, avec n ∈ ℕ* et compris entre 1 et 10, selon le véhicule et l’âge du capitaine. C’est possible grâce au KIFF, notre forum de covoiturage régional. La Manche n’a pas son St Colomban national ni sa rade de Brest et il est important de trouver des partenaires de titillage pour me pousser au maximum. Comme tous les enfants avec des facilités, cette facilité est très souvent accompagnée d’une indécrottable flemmardise.
Malheureusement, les sessions sous la neige en février ont peu d’adeptes. C’est bien le seul avantage d’avoir des troubles du comportement alimentaire (= trop bouffer trop souvent), c’est d’avoir un corps qui se transforme en centrale thermique.
Il m’arrive souvent de naviguer, soit avec les quelques winsdurfeurs du coin, soit en seule compagnie de la faune locale, et il va falloir trouver de quoi composer pendant une session en solo.
1er jeu: le GPS
Le KIFF organise un GPS challenge sur l’année où les kiffeurs pourvus d’un GPS et d’un amour propre sensible sont classés en fonction de différents critères: vmax, vmini jibe, 500m… Un bon prétexte en soi pour me sortir les tripes rien que pour faire rager celui qui va perdre une place au classement, mais pas son amour-propre, parce que nous les freerideurs, on s’en fout tant qu’on plane et qu’il reste du shit dans la boite à gant (et du vent pour le week-end).
Le GPS est également un outil qui vaut ce qu’il vaut pour comparer des vitesses en changeant d’ailerons par exemple. Ça reste subjectif puisque les trajectoires, les rafales etc… ne seront jamais identiques mais on peut voir des différences entre un aileron carbone et G10, ça peut compléter le feeling, qui lui, est carrément subjectif sur la sensation de vitesse. Comme par exemple avec ma vieille Isonic qui donnait l’impression d’être un soc de charrue qui labourait le plan d’eau, ben ça avançait quand même, curieusement. Je dois avoir le même style gracieux de son développeur d’alors, le pilier droit Antoine Albeau.
Photo: Thomas Seguin
2eme jeu: les réglages
Youpi. Ma partie préférée. Bon, là ça marche aux sensations et mieux vaut ne pas attendre qu’il fasse 9° pour commencer à régler ses lattes sur la plage, sauf si je tiens à perdre toute sensation digitale. Et quand tu reçois tes voiles en hiver, t’es niqué! Pour les lattes et les spacers, je le fais de préférence à la maison et de façon à obtenir une rotation des cambers facile et homogène, comme les hélices du Thermomix de la cuisine qui contemplait dubitativement mon entreprise. Pour les tensions d’amure et d’écoute, ça se passe aux sensations sur l’eau pour essayer de trouver le meilleur compromis puissance/tenue pour un réglage médian qui passe partout, une fois la flemme terrassée. Ça n’arrive pas souvent. Pour les tests de mâts, j’y suis presque, je commence à comparer rdm et sdm ^^
L’idéal reste d’avoir quelqu’un sous la main pour faire des match tests et échanger le matos pour comparer les ressentis. Je penserai à dresser un phoque pour l’occasion.
Oh c’est une idée comme ça hein. Les bernards-l’hermites me semblaient plus limités
3ème jeu: les jibes et diverses manoeuvres
Ça, je pourrais passer ma vie à les bosser. Pour travailler les jibes toute seule, l’idéal est d’aller sur un spot avec deux bouées bien situées par rapport au vent. Autant dire qu’à part sur un énorme coup de pot à Collignon avec des bouées de casiers bien alignées, c’est rare. À moins de tomber sur un pêcheur qui s’est rendu compte que les homards préféraient se faire prendre en carré plutôt qu’en Grande Ourse. Il est possible d’en faire des maisons, dès que j’ai appris je vous donnerai la recette Thermomix.
Pendant 2h à faire des “huit” sur l’eau, j’arrive facilement à identifier mon côté boiteux et je peux insister dessus un certain temps, en décomposant le mouvement, en finissant en fausse panne, en exagérant les positions jusqu’à tomber. Ou jusqu’à mourir d’ennui et de solitude. C’est ça qui forge le mental, résister à la tentation de se demander ce qu’on fout là à tourner autours des pingouins de la rade.
On peut faire pareil avec les virements, etc… Les amusements n’ont de limite que la fatigue!
Le bon côté ^^
L’ART DE L’AUTOANALYSE
Les reps, c’est la base – une deuxième citation de ce grand homme pour la route: “there are no shortcuts – everything is reps, reps, reps” (pour faire des chaudrons il faut chaudronner, chaudronner, chaudronner), mais parfois un regard extérieur peut vous faire gagner un certain temps (là encore, bel euphémisme).
Étant une énorme quiche en autoanalyse, j’ai besoin d’un support photo ou vidéo pour arriver à identifier mes boulettes récurrentes. Pour la vidéo, la gopro peut donner des angles intéressants pour les jumps, mais j’ai plus de mal à l’exploiter en slalom. Pour Noël vous pouvez demander le soloshot. L’antivol n’étant en revanche pas fourni, c’est là où vous pouvez demander un coup de main aux bernard-l’hermites pour surveiller.
Quand c’est possible, je n’hésite plus à demander au photographe du coin à venir shooter, quand les potes ne répondent pas présent derrière l’appareil à se geler les miches. On les comprend. “Ah ouais mais faut payer schnirfl”. Oui, petit morveux, il faut payer. Mais tu en retireras d’innombrables avantages. Déjà, ton copain/ta copine ne te quittera pas en pleurant pour toutes les heures en plein vent que tu lui as fait subir. Ensuite, tu repartiras avec des photos de pro en HD et pas en qualité dégueu copié/collé de facebook que tes sponsors seront heureux de te pomper, voire même de te payer si tu sais vendre. Et finalement, tu verras tous tes défauts en pleine lumière.
Le fait de payer un photographe qui ne va prendre que moi ou presque est également très stimulant pour me lancer sur des moves qui font peur, type forward, ou encore essayer d’engager les jibes le plus possible. Ça n’est pas une excuse pour devenir l’infâme taxeuse dangereuse du spot, mais c’est trèèèèèèèèèès tentant! (déso pour cet été les gars).
Une belle illustration de backloop raté, pas assez bordé en montée!
SUPPORT INTERNET/MEDIA
Si vraiment je bloque sur une manoeuvre en particulier (dont j’ai une séquence photo ou vidéo, remember), j’essaie de solliciter le plus de gens possible pour avoir plusieurs clés, sur la plage comme sur les forums. Autant en vague les réponses sont fiables un peu partout sur le net (le kiff, u-ride, directwind), autant en slalom sur les questions de réglage de matériel notamment, ça peut parfois virer au pugilat entre les adeptes du ponçage d’aileron et les fanatiques de l’huile d’olive ou autre solution qui marchait très bien dans les années 80. Ce n’est pas que ça passionne fondamentalement les tréfonds de mon intellect, hein, mais à un certain niveau, il devient indispensable de s’y pencher. À utiliser en sachant trier le bon grain de l’ivraie, et j’avoue qu’en slalom notamment sur les questions techniques, je n’en suis pas toujours capable.
Sur internet, on trouve également un bon nombre de vidéos pédagogiques avec pas mal d’approches différentes, comme les vidéos de Guy Cribb dont j’avoue toute honteuse avoir téléchargé le DVD quand j’étais encore une jeune paumée dans sa quête du jibe, de TWS et tant d’autres qui apportent un éclairage complémentaire.
Après, comme certainement beaucoup de gens, le maxibestofplus reste le retour immédiat sur l’eau d’un coach sachant fouetter ses stagiaires de manière à ce qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.
LE SUPPORT CLUB
Ça reste quand même ce qui se fait de mieux! Il faudrait que je trouve un club pas trop loin de Paris pour rejoindre des entraînements dans un niveau équivalent. Retour sur l’eau, castagne aux bouées avec de jeunes kamikazes sans foi ni loi qui ne paient pas leur planche, conseils tactiques et techniques… L’année dernière le club de Ouistreham m’avait donné cette possibilité, mais handicapée par mon sens de l’organisation légendaire, je n’avais pas été très assidue. Encore moins si on soustrait les dimanches de vague et les carottes normandes.
Autrement j’essaie de régater un maximum entre le Nord et la Bretagne qui a un calendrier très fourni, moins étoffé en 2017 avec le départ d’Aurélien le Métayer, entraîneur de la ligue Bretagne qui avait développé un championnat de slalom régional bien rôdé. Je ne lui pardonnerais jamais de ne pas remplacer notre DTN actuel, la planche serait peut-être redevenue mondialement connue à Moisson et bien d’autres spots. Aurélien, t’es pas gentil, mais on n’ira pas te chercher à Tahiti, parce qu’on est sympas.
Les régates sont l’occasion de travailler les départs (ça aussi l’épopée d’une vie) et d’apprendre à gérer une flotte avec une tête de course solide et parfois même des invités surprise comme un Julien Quentel passant par là, en mode “tiens il y a de la lumière je m’invite”.
Championnat de Bretagne de slalom – en pleine mêlée, St Malo – Photo: Manon Lefevbre
Outre les régates et les entraînements, ce que m’a apporté mon club Voiles de Seine Boulogne Billancourt, qui diffère fortement des clubs classiques sur ce point, est un certain cadre à mon projet sportif. En plus de ce cadre, j’ai pu bénéficier de leur relationnel pour trouver une bonne salle à l’ACBB muscu wellness de Boulogne. Hé oui, quand on vieillit, naviguer ne suffit plus! Ce qu’il me manque encore, c’est un vrai programme et un suivi régulier avec un préparateur sportif, car pour l’instant c’est assez approximatif. Même si je peux sûrement pondre un article dessus la prochaine fois, chiche.
SUPPORT VIP
Cette année, j’ai pu disposer d’un peu de budget et ainsi envisager autre chose que de naviguer avec les phoques et l’onglée cet hiver. Certes, sortir par moins de 9°C fait de nous des warriors, mais je dois avouer qu’avec des mains à 30% opérationnelles et un petit corps vite engourdi à la moindre pause, c’est moins efficace et la prise de risque coûte plus cher en dépense énergétique. Pour faire les choses bien, il faut des clinics et des stages spécialisés. Pour les stages, soit vous êtes sur du bon côté de la liste de votre DTN à la FFV (en général soit top 3 du Championnat de France, soit – de 20 ans avec un physique avantageux), soit comme moi, vous avez commencé tard et vous devez vous démerder pour vous faire inviter aux stages régionaux par les entraîneurs parce que vous n’avez jamais reçu les dates desdits stages par voie officielle malgré vos nombreux mails. Autre solution l’hiver pour les nantis, aller passer un mois à Ténérife à bouffer du départ grâce au centre TWS et vous payer en prime une clinic en vague 🙂
Photo: Surf Medano
A la fin de cet article, vous devez dire “mmmh voilà une semi-professionnelle avec un entraînement bien amateur” et vous avez bien raison!
Ma situation parisienne est pleine de défauts, comme vous avez pu vous en rendre compte et je gagnerais certainement à déménager à Rennes ou Lille pour me rapprocher un peu des spots. À la fatigue des déplacements, à leur prix, au temps requis, aux galères de durites qui se débranchent, aux nav’ en solitaire, j’oppose les richesse des rencontres que j’y ai faites (c’est pas tous les jours qu’on fait du covoit avec des banquiers, des profs de sport, des cuisiniers, des kinés et des créateurs d’effets spéciaux tous dans la même voiture), la variété inégalée des conditions et des spots (de la pluie ET du soleil), beaucoup d’occasions de régater – beaucoup plus que dans certaines régions – … Et autant de sessions que lorsque j’étais étudiante à la Rochelle! Dans les deux situations, aller naviguer demandait de la combativité, vélo et remorque versus 3h de route mais la passion arrive pour l’instant à frayer son chemin. À partir d’un certain niveau, elle ne suffit plus et il faut savoir s’entourer suffisamment pour donner une direction à son projet et ainsi préserver à la fois son physique et sa motivation de l’épuisement causé par une mauvaise gestion. J’en suis à ce moment charnière où, soit on se professionnalise parce qu’on en a les ressources, soit on arrête après s’être échiné à faire au-delà de ses moyens.
En attendant le dénouement de l’histoire, une petite conclusion: quand on manque de moyens, il n’y a pas de solution idéale, mais beaucoup de façons de s’accommoder de sa situation, tant que le plaisir dépasse la contrainte. Et vive les chaudrons!
Photo: Surf Medano
Et n’oubliez pas de naviguer 😉 Reps make perfect!!!
Le coaching avec un brevet d’État spécialisé dans l’entraînement, l’utilisation de matériel spécialisé (bateau, bouées), l’utilisation de vidéo, la prise de photos ainsi qu’une assurance.
Qu’est-ce qui n’est pas compris dans le prix ?
Le reste 😀 (le transport, le logement, le matériel et la nourriture…)
Que se passe-t-il s’il n’y a pas de conditions ?
Si nous le savons assez tôt, nous annulons l’événement et remboursons les inscrits.
Jusqu’à quand peut-on s’inscrire ?
1 mois avant l’événement
Avez-vous des solutions pour le logement ?
Vous pouvez profiter, pour 10€, d’une salle avec 8 matelas et d’une douche à Oostduinkerke (club de planche à voile). Si vous avez de l’intérêt, contactez-nous.
Quel public attendez-vous sur vos événements ?
Des personnes de tout âge super motivés par le slalom.
Proposez-vous du matériel ?
Non, vous devez avoir votre propre matériel de slalom.
Si on ne fait pas de compétition, peut-on quand même venir à l’entraînement ?
Oui, sans problème, mais il faut avoir son propre matériel de slalom.
Peut-on faire uniquement le suivi AFF à Brest ?
Oui, sans problème
Pour le transport, proposez-vous du co-voiturage ?
Non, nous ne proposons pas de co-voiturage. Par contre, nous pouvons vous communiquer, lors de votre inscription, la liste des inscrits afin de vous organiser.
C’est une question très difficile à répondre. Ce qui est certain, c’est que si tu ne vas pas haut dans les sauts ou que tu ne fais pas ce que la vague te dit de faire, tu as peu de chance d’arriver dans les meilleurs.
La discipline du waveriding est très difficile, car pour chaque événement, il y a seulement une seule double élimination (article sur la compétition en vague de Louis-Marie Badou).
qui peut être faite en une journée ! Ok, cela veut dire que tu as deux chances de gravir les échelons, mais cela peut arriver ce même jour. Et si c’est un mauvais jour?
Le format peut changer, mais c’est presque toujours un saut et deux surfs. C’est comme en freestyle, ils peuvent ajouter un autre saut à partir du quart de finale. Lorsque les vagues sont vraiment petites, ils peuvent changer en 2 sauts et 1 surf. Et s’il y a vraiment peu de vent mais de grosses vagues, ils peuvent faire juste 2 surfs. Dans certaines conditions, cela peut se résumer à 2 sauts et 2 surfs pour tout l’événement.
Il n’y a pas de limites sur la quantité de sauts ou surfs que tu peux accomplir, mais il est plus sage de faire le bon choix !
Sauts
On va tout d’abord parler des sauts, car c’est toujours bien d’en avoir 2 dans les 2 premiers runs. Ils ne doivent pas forcément être super scorés, mais si tu ne remplis pas le quota, tu perds d’office le heat.
Il y a beaucoup de styles, venant pas seulement des différents riders, mais aussi des différents types de vagues et conditions de vent.
Gran Canaria et Tenerife, side-on avec tendance à être plus petit:
Perso, j’aime l’introduction aux moves de freestyle dans les vagues, surtout quand les conditions sont petites et qu’il faut travailler beaucoup lorsque la vague a cassé.
Pasko
Maintenant, j’espère qu’ils vont commencer à mettre des points sur les sauts qui ont des rotations multiples, comme ils le font en freestyle, puisqu’ils ont besoin d’une vague pour que ce soit spectaculaire.