ARTICLE : Mathis Mulciba
La Guadeloupe est un archipel de plusieurs îles situé au milieu des Caraïbes. Région tropicale, elle reçoit chaque année des milliers de touristes mais surtout de bonnes conditions dans les très nombreux spots de l’île. Directement desservie par la France Métropolitaine via avion, c’est une destination phare du windsurf pendant la période de vent, qui reste, cependant, trop peu connue, mais de plus en plus fréquentée.
Un lagon bleu turquoise, une eau chaude, des vagues plus loin. La Guadeloupe donne envie non ?
Sur une année, on peut distinguer deux périodes de vent :
De juillet à décembre : C’est la saison cyclonique en Guadeloupe, les touristes sont absents, et les dépressions s’enchaînent chacune à leur tour. Puisqu’on est en dehors de la période des alizés, le vent est rare. Néanmoins, la houle est, quant à elle, très présente et massivement alimentée par les tempêtes. Les sessions en planche se font rares, on se redirige vers le surf ou le wakeboard.
Cependant, qui dit saison cyclonique dit cyclones, ou ondes tropicales, dit donc houle cyclonique et vent fort. Ainsi, même si le nombre de sessions reste très en retrait par rapport à la saison des alizés, elles sont, généralement, plus impressionnantes et plus « hardcore ».
Session Offshore à Sainte Anne avant l’onde tropicale Maria.
Pour ma part, mes meilleures sessions en Guadeloupe ont eu lieu lors d’ondes tropicales. Car les dépressions amènent généralement de la grosse houle nord ou nord-est qui reste là jusqu’à plus d’une semaine, ainsi que du vent fort sur quelques jours. Le meilleur moment pour naviguer est juste avant la tempête car le vent y vient du nord (qui est la direction parfaite pour les spots de la côte sud avec un puissant vent offshore et des vagues lisses) et y est généralement puissant, tout ceci combiné à la houle massive, on obtient des sessions dantesques.
Ainsi, pour résumer cette période, les sessions en windsurf y sont plus rares mais plus fortes qu’en période des alizés. Reste le surf sur lequel beaucoup de gens se rattrapent avec les grosses houles cycloniques qui viennent frapper les spots relativement souvent.
A noter que cette période représente aussi la mise en veille du milieu du windsurf, le championnat de Guadeloupe ne commençant qu’en décembre, et l’absence des touristes n’entraînant pas grand monde sur les spots hormis les irréductibles locaux !
Antoine Martin en Backloop.
De décembre à juin : c’est la période active du Windsurf, les alizés arrivent généralement en début du mois de décembre, ou à la fin quand ils sont en retard, et viennent souffler sur les spots par période jusqu’au mois de mai/juin avec l’arrivée de la saison cyclonique.
Les alizés, ce sont les vents dominants en Guadeloupe, ils sont réguliers mais jamais très puissants (25 nœuds maximum en Grande Terre, et 30 nœuds maxi en Basse Terre sauf à l’exception de Vieux-Fort, grand spot de slalom en pleine mer où se forme un effet venturi et où le vent peut monter jusqu’à plus de 35 nœuds), ils viennent généralement de l’est ou du nord-est et amènent avec eux des vagues de secteur est dont la taille varie entre 1m80 et 3m.
C’est la période durant laquelle on navigue sous le soleil, avec un vent établi, et où on peut naviguer 7 jours sur 7 !
Le spot super venté de Vieux-Fort vu du Phare.
Avec la saison des vents arrive le championnat de Guadeloupe, qui débute généralement en décembre pour se terminer en avril, il ne compte pas moins de 8 étapes pour la saison 2012 ! 3 de vagues, sur des spots variés, et 5 de slaloms qui passent du plan d’eau plat et calme de Saint François en passant par la baston pure et dure de Vieux Fort.
La vague de la Communale lors de la fameuse Sainte-Anne Wave Classic.
Cependant, cette saison communément appelée carême ici, est synonyme aussi de saison touristique. Ainsi, les billets d’avion et les logements sont plus chers et il y a plus de monde sur les plages et les spots !
Les endroits pour naviguer en Guadeloupe ne manquent pas ! Il y a des spots pour tous types de conditions. De plus, nous avons la chance d’avoir quelques écoles dédiées à la planche à voile ! A commencer par la « Freestyle School » de Sainte Anne, puis d’autres comme le « C’Fun » à Vieux Fort, la « Fun Kite Academy », le club de Cataraibes à Viard ou encore l’UCPA de Saint François.
Voici une carte des différents spots de l’île avec une rapide description :
Pour finir, il est à noter que vous pouvez faire, tout au long de l’année, la rencontre de différentes personnes du milieu du windsurf sur l’île.
A commencer par Eric Windy Martin, qui tient l’unique shop de l’île, son fils Antoine Titoun Martin, toujours à l’eau et super cool. Olivier Lafleur, bon local de Vieux Fort et Batri. José Bahadour, ancien world cuper qui tient son club à Saint François. Camille Juban, qui revient chez lui entre deux trips généralement en début de périodes d’alizés. Ou alors des gens de passage, tel que Robin Goffinet et bien d’autres!
Tout ça pour dire que la Guadeloupe est une superbe destination windsurf, qui mérite d’être connue! Alors j’espère vous voir bientôt sur la mythique vague de la Communale à Sainte Anne !
ET Attention, la Guadeloupe est à goûter avec modération si vous ne voulez pas y poser vos boardbags pour de bon 😉