Un article de Céline Grosjean
Russell Groves est devenu, depuis peu, le pédago d’Espace Windsurf. J’ai choisi Russell, car nous partageons la même passion : l’enseignement et le windsurf.
Nos méthodes sont assez similaires, mais Russell a la chance d’être sur l’eau quasi tous les jours ! Ce qui fait de lui un expert dans son domaine !
Il aime la réflexion autour de la pédagogie et cherche toujours à transmettre le mieux possible.
Il coopère avec Philippe Cachat lors de ses stages WSWC à Lanzarote.
Afin de mieux vous le présenter, je lui ai posé quelques questions.
Céline Grosjean (CG) – D’où viens-tu ?
Rusell Groves (RG) – Je viens de l’Ile de Wight en Angleterre. Il s’agit d’une petite île sur la côte sud entre Portsmouth et Southampton.
CG – Depuis combien de temps habites-tu à Lanzarote ?
RG – Je vis à Lanzarote depuis 24 ans !
CG – Quelles formations as-tu faites ?
RG – Quand j’ai quitté l’école, j’ai passé un an comme apprenti dans la construction de bateaux. Ensuite, j’ai été dans un collège avec option art et enfin à l’Université. Je suis diplômé en architecture d’intérieur.
CG – Quel est ton passé dans le windsurf ?
RG – J’ai commencé le windsurf en 1977. Il n’y avait pas beaucoup de choix dans les planches, donc j’ai principalement fait de la compétition et du freestyle.
J’ai adoré le développement du matériel en planche à voile et j’ai fait de la compétition dans presque toutes les différentes classes.
Cependant ma passion a toujours été les vagues, tester et développer le matériel !
CG – Depuis quand travailles-tu dans l’enseignement ?
RG – J’ai commencé à aider une école de voile pendant les vacances scolaires quand j’avais 13 ans, jusqu’à devenir un entraîneur confirmé. Travailler est, pour moi, un chemin pour devenir entraîneur.
La compétition était ma vie, je passais des heures à m’entraîner avant et après l’école. En été, j’étais chanceux, je pouvais m’entraîner 4 fois par semaine.
CG – As-tu toujours travaillé comme professeur de windsurf ?
RG – J’ai commencé à enseigner la planche en 1978. Quand j’ai quitté l’Angleterre en 1989, j’étais un entraîneur RYA (Royal Yachting Association), j’enseignais aux futurs professeurs jusqu’au niveau 4 et entraînais pour les compétitions. J’ai également ouvert et développé quelques centres.
CG – Aimes-tu ce que tu fais ?
RG – J’adore apprendre et comprendre comment les choses fonctionnent. Pour moi, cela signifie enseigner et entraîner !
Certaines personnes me posent des questions ou alors je vois quelque chose qui se passe et ça me donne envie d’aller sur l’eau pour trouver la réponse.
CG – As-tu toujours travaillé dans le milieu ?
RG – Je n’ai pas toujours travaillé en permanence dans le domaine de la planche à voile, mais j’ai toujours été impliqué.
CG – Quel est ton emploi du temps actuellement ?
RG – Pour le moment, je travaille à temps plein au centre, mais mon job principal est de faire fonctionner le club. J’enseigne seulement au niveau élevé et j’entraîne Noah Vocker. Je passe également beaucoup de temps avec les pros qui s’entraînent ici.
CG – Quel est ton horaire type ?
RG – Ma journée commence toujours par regarder ce qui se passe dans le monde de la planche à voile et du SUP.
Ensuite, si je peux, je profite de m’entraîner sur mon SUP de race. Ça m’aide à garder la forme, mais aussi à développer des programmes d’entraînement de compétition.
S’il y a des vagues, je m’organise toujours pour avoir une petite session de surf, que ce soit en SUP ou en windsurf.
J’apprécie une session à l’eau avant d’ouvrir le centre ce qui me permet de passer une meilleure journée.
Pendant la journée, mon emploi du temps dépend toujours des réservations, mais j’adore prendre du temps pour développer de nouvelles idées.
Après le travail, j’aime regarder les photos et vidéos qui ont été prises pendant la journée ou si je n’ai pas été sur l’eau, au moins sortir un peu. Mais aussi travailler sur mes projets personnels comme mon site web, la rédaction d’articles, etc.
CG – Comment te fais-tu connaître ?
RG – Évidemment, la plupart des gens me rencontrent pour la première fois au Club après avoir réservé leurs vacances. Cependant, je suis assez surpris que la plupart des clients reviennent. Pendant des années, j’ai développé leur technique et ça continue ! Les gens qui n’ont pas réservé viennent quand même par la suite, car ils m’ont vu enseigner.
CG – À quel public enseignes-tu le plus ?
RG – Le genre de personne à qui j’enseigne est très varié, beaucoup de nationalités et d’âges différents. J’aimerais avoir plus de femmes, mais rares sont celles qui arrivent à un bon niveau.
CG – Quelle est ta manœuvre favorite ?
RG – Ma manœuvre favorite dans l’enseignement est le « bottom turn » en vagues qui est également utilisé pour améliorer les jibes.
CG – Quel move enseignes-tu le plus ?
RG – Évidemment, le move le plus commun que j’enseigne est le jibe, mais la manœuvre que les gens demandent le plus est le « forward loop ».
CG – Quels sont tes outils pédagogiques ?
RG – J’ai beaucoup de simulateurs pour expliquer les choses, mais la plupart du temps, j’essaie d’être le plus simple possible, une planche et un gréement étant ce que j’utilise le plus. Les photos et vidéos sont également très importantes pour moi !
CG – Comment enseignes-tu ?
RG – Ma façon d’enseigner est de donner de petits exercices pour expliquer comment les choses fonctionnent. En général, je ne travaille pas le move au complet, mais dès que toutes les sections du moves ont été expliquées, la manœuvre arrive automatiquement.
J’essaie de trouver le plus de moves possibles qui ont des sections similaires, ce qui permet aux gens de ne pas travailler seulement sur un move, mais d’utiliser la manœuvre la plus facile pour se perfectionner sur une section. Grâce à cela, je suis très flexible au niveau de mon enseignement.
Mes cours principaux sont les programmes d’entraînement. Je travaille toute la journée avec les gens pendant 5 jours. Nous avons quelques explications à terre, puis ils passent beaucoup de temps sur l’eau à essayer ce qu’ils ont appris en théorie. J’observe (en étant à terre ou sur l’eau) ce qu’ils font et je regarde comment ils interprètent les explications. Je passe aussi pas mal de temps sur l’eau à faire des démonstrations.
Mais c’est très important qu’ils construisent leur mouvement sans me copier ! J’utilise aussi la vidéo et les photos pour expliquer. Quand c’est nécessaire, j’enseigne aussi d’un bateau, mais je n’aime pas trop.
CG – As-tu une autre passion ?
RG – Actuellement, je fais la plupart du temps du SUP et du windsurf, mais la mer est ma vie. Le kitesurf est excellent, mais je le pratique uniquement lorsque le vent est constant. J’aime utiliser de petites ailes principalement en vagues.
Depuis que j’ai commencé le SUP, mes kayaks de vague et d’eau plate sont restés au garage, mais il y a des jours où ils sont la meilleure option.
Lanzarote n’est pas le meilleur endroit pour le wakeboard et le ski nautique, mais je suis sûr que si j’en avais l’opportunité, j’en ferais encore. Je fais également de la voile lorsque j’en ai l’occasion.
C’est magnifique de se trouver au large dans l’Océan et c’est l’endroit le plus paisible sur terre.
Je prends n’importe quoi pour jouer dans les vagues, planche de surf, bodyboard, handboard.
CG – Fais-tu d’autres sports de glisse que la planche ?
RG – Quand j’étais jeune, je faisais partie de l’équipe junior de ski anglais, mais j’ai du arrêter la compétition à cause d’un accident. J’ai continué à skier jusqu’à l’âge de 21 ans, mais j’ai dû arrêter. Ma passion était les bosses et la poudre, mais mon genou n’a pas vraiment supporté.
J’ai aussi beaucoup aimé le VTT, principalement en descente et trial, mais j’ai dû également arrêter, car j’ai eu trop d’accidents ! Puis, je me suis dit: « si tu ne peux pas ralentir, alors il vaut mieux arrêter, sinon tu te tueras ».
Comme j’étais un surfeur, j’ai toujours eu un skateboard.
CG – Que fais-tu lorsque tu n’enseignes pas ?
RG – Si je n’enseigne pas, je suis sur l’eau. Si je ne peux pas aller sur l’eau, j’adore prendre des photos ou vidéos.
CG – Comment vois-tu ton avenir ?
RG – Je ferais toujours quelque chose qui se rapporte à la mer.
CG – Que penses-tu de Lanzarote ?
RG – Il y a un dicton ici qui dit : ‘soit tu tombes amoureux de Lanzarote, soit tu détestes’. Dès les 30 premières secondes après mon arrivée à Lanzarote, je suis tombé amoureux de l’île. Les couleurs, les contrastes sont surprenants. En plus, je peux faire tous les sports que j’adore toute l’année.
CG – Quel est ton spot préféré ? PQ ?
RG – Mon spot préféré est Jameos del Agua. C’est là qu’il y a les meilleures vagues, mais je ne navigue pas souvent là-bas. La vague est très très puissante et je sais que lorsque j’y vais et que je vois qu’elle est grosse, je vais à l’eau. Cependant, les grosses vagues ne sont plus pour moi. Maintenant, j’ai ma vague à Costa Teguise et je n’ai plus vraiment besoin d’autre chose.
CG – As-tu un sportif que tu admires ? PQ ?
RG – Pas vraiment une personne en particulier, mais toutes les personnes qui ont la même passion que moi, toujours désireuses d’apprendre et d’aller à la limite du sport. Pour n’en citer que certains d’entre eux : en surf, Kelly Slater, en windsurf, Gollito, waterman, Kai Lenny. Mais il y en a tellement !
CG – As-tu de nouveaux projets ? Objectifs ?
RG – J’ai de nouveaux projets tous les jours et mon esprit ne peut s’arrêter ! Le problème est de trouver le temps pour les réaliser !
CG – As-tu des désirs, attentes, envies ?
RG – Non, je n’arrive pas à en trouver, mais mes journées sont magnifiques !
CG – As-tu des regrets ?
RG – Non.
CG – Comment te sens-tu avec EW ?
RG – Pour moi, EW est un concept pour aider les jeunes talents à se faire connaître. C’est un moyen qui me permet de transmettre mes connaissances et mon expérience. Si mes articles aident à amener du monde sur le site, alors j’ai atteint mon objectif. Je suis impatient de passer encore plus de temps avec Espace Windsurf.
Un article de Céline Grosjean
Russell! OMG – saw Espace Windsurf on Twitter; was curious, followed the link and there’s an interview with you. Your beards got bigger than when we worked together at at Bray!
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