9 octobre 1984
Rostock (Allemagne)
Freestyle
Profil Espace Windsurf
Termine les études de professeur de langue
Espace Windsurf (EW) : À quel âge as-tu commencé à naviguer ?
Mathias Genkel (MG) : J’ai commencé à naviguer à l’âge de 9 ans. On a passé les vacances au bord d’un lac et mon père et même mon grand-père faisaient de la planche à voile. Je voulais faire pareil et c’est ainsi que mon père m’a acheté une voile pour enfant de 3.2 m. Depuis lors, je n’ai jamais arrêté. Aujourd’hui, j’aime la planche plus que jamais!
EW : Combien de jours par mois es-tu sur l’eau?
MG: Cela varie selon les conditions météorologiques. Mais je navigue dès que possible. Il faut parfois faire des sacrifices mais comme j’habite à environ une demi-heure de la mer, c’est beaucoup plus facile de naviguer après le travail ou la fac.
EW : Comment te déplaces-tu sur ton spot ?
MG : En voiture.
EW : De combien de temps as-tu besoin pour te déplacer sur le spot le plus proche ?
MG: J’habite à côté d’un port dans lequel j’ai déjà navigué mais ce n’est pas un vrai spot. La mer est à environ 20 minutes, s’il n’y a pas de bouchons.
EW : Dans ta région, y a-t-il des cours de planche à voile à l’école ?
MG: Il n’y a pas vraiment de cours de planche pour enfants dans ma région. Mais il y a pas mal d’étudiants qui suivent des cours de planche l’été.
EW : Parles tu de tes nav à l’école ?
MG : Pas trop. Je ne veux pas être le « freak » qui ne parle que planche à voile.
EW: As-tu déjà une idée des études que tu souhaites faire? Pourquoi ?
MG : J’ai presque fini mes études de prof en langues vivantes.
EW: Quelle est (était) l’implication de tes parents?
MG : Ils m’ont appris le windsurf à l’âge de neuf ans et ils m’ont toujours aidé à vivre ma passion. En plus, ils me comprennent assez bien parce qu’ils font également de la planche.
EW: Tes frères et sœurs font-ils du windsurf? Avec la même intensité ?
MG: Non, mais c’est bien de voir comment peut se dérouler une vie « normale » sans planche.
EW : Connais-tu d’autres personnes qui naviguent alors que leurs parents ne naviguent pas ?
MG : Je connais des personnes qui naviguent alors que leurs parents ne naviguent pas mais la plupart des gens que je connais ont commencé la planche grâce de leurs parents.
EW : Navigues-tu avec beaucoup d’amis de ton âge ?
MG: Il y a pas mal de gens de mon âge qui font de la planche mais on est quand même peu nombreux à faire du freestyle. Si tout le monde est là, on est environ 5 à 8 sur mon spot préféré.
EW : Penses-tu avoir de la chance?
MG : J’ai de la chance d’avoir la possibilité de naviguer assez souvent, de voyager et voir le monde.
EW : As-tu un entraîneur?
MG: Non, mais cela serait assez utile je pense.
EW : Qu’es-tu en train de travailler ?
MG: En ce moment je suis en train de peaufiner mon style dans les figures comme Burner, Culo ou Kono. En plus, il y a l’Air Funnell et le Kabikuchi qui sont sur ma liste.
EW: Que maîtrises-tu le plus ?
MG: En fait, c’est le Kono car je m’y suis entraîné pendant presque une année et maintenant ça roule.
EW: Comment apprends-tu?
MG: Les sessions avec des copains dans de bonnes conditions me font avancer plus facilement.
EW : En vague et freestyle, comment fais-tu pour apprendre un nouveau move ?
MG: Pour toutes les figures en windsurf que j’ai maîtrisé, il fallait développer un sentiment pour comprendre comment le matos se comporte pendant le move.
EW : Quels sont tes meilleurs résultats?
MG : Cette année s’est bien déroulée pour moi : j’ai gagné la première étape du German Freestyle Battle, le championnat allemand de freestyle. Après, j’ai gagné une autre compétition où j’ai reçu un wildcard pour la PWA à Sylt. On verra comment va se passer l’avenir mais les compètes ne sont plus ma priorité.
EW : Quels sont tes objectifs en windsurf?
MG : Voyager plus et découvrir de nouveaux spots sans suivre un chemin tracé.
EW : Qu’aimerais-tu passer un jour ? (Move, championnat, …)
MG : Les deux années dernières, je me suis concentré sur la discipline de freestyle mais comme la majorité des windsurfeurs, j’aime bien la vague. Mon niveau en surf n’est pas trop mal quand c’est petit car cela me permet de faire des figures de freestyle sur la vague (taka, shaka). Mais je veux absolument avancer en saut. Donc, j’aimerais bien être capable de poser des backloops et pushloops.
EW: Fais-tu attention à ta nourriture? Comment ?
MG : J’essaie de le faire mais parfois c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est particulièrement dur quand on est en trip de windsurf parce qu’il n’y a pas de cuisine dans mon camion et on veut plutôt naviguer que cuisiner. Quand je suis chez moi, par contre, je fais attention à manger des produits « bio » mais sans exagérer. En plus, ce n’est pas trop dur de préparer quelque chose de sain. Comme ma copine est diététicienne elle me donne pas mal de conseils par rapport à une alimentation adaptée à une journée de windsurf.
EW: Quel est le spot que tu as préféré?
MG: Cela doit être Beauduc par marrée basse, parce que quand le mistral pousse l’eau hors de la baie il se forme un petit lagon qui est parfait pour le freestyle avec un vent assez régulier. Après, il y a l’Irlande qui est ma destination favorisée pour surfer des vagues propres.
EW : Quel est ton rider préféré?
MG : Je n’ai pas de rider préféré mais sur les différents spots où j’ai navigué il y avait souvent des riders à un niveau impressionnant et ce sont eux qui m’ont le plus inspiré.
EW : Lis-tu des magazines de windsurf ?
MG : Des fois, mais de plus en plus en ligne.
EW : Comment décrirais-tu le windsurf?
MG: Le windsurf pour moi, c’est être libre sur l’eau sans être soumis à des règles. Par exemple, ces derniers jours on a eu beaucoup de vent sur nos spots et je voulais me préparer pour Sylt en tentant de faire du freestyle dans des conditions de vague vraiment difficiles. Mais pendant une session à la rue en 3.7 où c’était super difficile de poser des figures, j’ai commencé alors à faire des Kainos (switch stance kono dans la vague) même si ce n’est pas une vraie figure de freestyle qui ne comptera pas dans les compétitions. Mais c’était quand même un grand plaisir de faire quelque chose de nouveau.
EW : Penses-tu faire du windsurf toute ta vie ?
MG: Bien sûr que oui ! Par contre, il faut voir avec les compétitions.
EW : Es-tu sponsorisé ? Payes-tu une partie ? Reçois-tu quelque chose ?
MG : Il y a la voilerie allemande « Sailloft » qui me supporte le plus. Je me sens comme faisant vraiment partie de l’équipe. Par exemple, je teste les nouvelles voiles et on se parle souvent. En plus, ils ne sont pas loin de moi et on a donc une relation amicale. Après, il y a « Patrik Boards » pour les planches. Ce sont des planches qui se distinguent de la concurrence par leur performance exceptionnelle et leur durabilité. Pour les ailerons, il y a la marque suisse « MB-Fins » qui sont hyper sympas. Leur aileron F-Style est le modèle freestyle les plus rapides et le plus radicales du marché. Finalement, notre magasin de surf local « Supremesurf », qui fait avancer les choses par rapport aux sports de glisse dans notre région, me supporte pas mal.
EW : Que souhaites-tu rajouter ?
MG : Tant qu’il y a du vent ou de vagues, il y a de l’espoir.