Le « pumping » en planche à dérive


ARTICLE : Benjamin Longy




Qu’est ce que c’est ?

 

Le pumping est un mouvement en planche à voile qui sert à avancer plus vite, partir au planning ou encore garder la vitesse accumulée précédemment.

Le pumping peut se faire avec les bras seuls ou seulement avec le corps. Il y a aussi une sorte de pumping de jambe que l’on peut faire avec un aileron plus important et permet de faire accélérer la planche et de la faire caper.

 

Pour qui ?

 

Tout le monde utilise le pumping à un moment ou à un autre pour lancer sa planche. Cependant, il peut être plus ou moins efficace.

En compétition, le pumping était interdit auparavant lorsqu’on mettait encore la dérive en bandoulière en vent arrière. Maintenant, ils est autorisé dans toutes les disciplines, sauf dans de nouvelles catégories à « l’ancienne », comme le Kona tour.

 

Des références ?

 

Il n’y a pas vraiment de compétiteur de référence, chaque personne pouvant faire un pumping différent. Les polonais, en RSX, arrivent à faire un pumping bien à eux, très physique, très efficace, mais difficile à faire. Les gars qui arrivent dans les 10 premiers dans les étapes de coupe du monde en RSX ont un pumping très efficace et ils tiennent longtemps.

 

Des images ?

 

Vous pouvez regarder une petite vidéo d’une manche d’un championnat du monde, dans peu de vent, on peut voir différents pumpings, dont celui de vent arrière.

Les différents types de pumping !

 

Dans le petit temps : le pumping de chute et le pumping papillon.

Dans plus de vent : le pumping amplitude et pumping de jambe.

 

Le pumping de chute est un pumping qui se fait quand on ne plane pas. Il ne fait pas accélérer  énormément la planche, c’est un pumping que l’on peu tenir assez longtemps.

Le corps fait un mouvement de piston de bas en haut. Les bras restent tendus et seul un mouvement d’épaule est fait.

Il est possible également de rajouter un mouvement de bassin, mais attention, les chevilles et les genoux restent fixes.

Ce pumping permet de garder une vitesse constante, plus importante mais aussi de faire plus de cap. Il est alors indispensable de savoir l’utiliser dans des situations au contact des autres pour sortir du paquet.

 

Le pumping papillon est celui utilisé au portant, c’est un mouvement de la voile sur les deux côtés, un coup côté chute et un coup côté mât. Et ainsi de suite.

Il demande pas mal d’agilité, car ce n’est pas un mouvement très rapide, et il est assez ample.

Il faut bien descendre sur ses appuis et faire attention à ne pas être trop sur l’arrière de la planche.

Il peut aussi être fait sur le côté chute, mais seulement pour une trajectoire plus lofée, comme le largue ou pour accélérer dans la pression. Ou encore, au près dans un vent presque inexistant. Lorsqu’une risée arrive, il est très facile de changer de pumping. En lofant un peu, on ne pompe que du côté chute de la voile et ensuite, si le vent est assez fort, on passe facilement à un pumping amplitude pour planer.

pumping largue
Il faut bien envoyer la voile vers l’avant de la planche et faire glisser ses mains en même temps.

En ce qui concerne le portant, dans les conditions de planning, on utilise juste un pumping d’entretien, toujours en piston, mais on essaye de garder une voile qui part vers l’avant de la planche pour pouvoir abattre et ne pas déplacer trop d’eau. Ce dernier peut tirer un peu sur les bras quand  il est fait sur un long bord.

 

Le pumping amplitude est un pumping ample que l’on utilise pour faire accélérer la planche.

Dans ce pumping nous avons les pieds dans les straps.

Le mouvement ressemble a celui du pumping de chute mais avec plus d’amplitude,  d’où le nom. Il faut bien pousser sur les jambes pour transmettre à la planche (il faut faire comme si on voulait passer au dessus du wishbone). Les chevilles et les genoux restent fixes !

 

pumping windsurf

 

  • On tend les bras, cul dans l’eau, la voile bien droite, qui tire vers l’avant.
  • On tire sur les épaules, il peut y avoir un peu de flexion de bras, dans le même mouvement, on s’appuie sur le gréement pour remonter le corps, comme si on voulait passer au dessus du wishbone.
  • On retend les bras, ce qui renvoit le gréement vers l’avant de la planche.
  • On se laisse tomber, bras tendus. Arrivé en bas, on essaye de faire un rebond, comme si on voulait repartir plus haut.

 

Pour finir, dans le vent fort, le pumping au près n’est pas forcément utile, car il fait parfois s’envoler la planche, on peut donc faire un pumping de jambe. Avec de grands ailerons qui réagissent, il s’agit d’effectuer des à-coups, ce qui a comme conséquence de faire « foiler » un peu la planche et donc la faire accélérer ainsi que la faire caper.

Ce pumping de jambe, se fait au rythme des vagues et fait passer toute la puissance de la voile par les jambes.

Beaucoup d’autres analyses peuvent être faites par des professionnels,  je vous remercie d’avoir lu cet article en espérant qu’il vous parle !

N’hésitez pas à poser des questions !

 

RS:X

 

ARTICLE : Benjamin Longy

rsx-logo

Ma planche olympique !

 

La « RS:X » est devenu support olympique juste après les jeux d’Athènes en 2004! Ce nouveau support succédait alors à la « Mistral One Design ». Par peur du changement sans doute, de nombreux riders étaient alors sceptiques mais il semble qu’aujourd’hui ils soient nombreux à l’avoir adopté malgré des performances plus limitées sous certaines conditions.
La RS:X est une planche plus physique : très large et très lourde, elle glisse peu par temps calme étant donné qu’elle « colle à l’eau ».
La voile, elle aussi a changé : la voile Mistral (7,4m²) avait une têtière triangulaire, alors que la voile RS:X (9,5m² pour les hommes et 8,5m² pour les femmes et les jeunes) est une voile créée à partir d’une V8 de chez Neilpryde. Elle est donc plus « moderne », plus grande et plus lourde.

rsx-windsurf

 

planche-rsx

Cette nouvelle planche ressemble de loin à une grosse « Formula » avec une dérive au milieu et un rail pour le pied de mât. Par vent faible, le pied de mât est mis à l’avant et la dérive est mise, pour pouvoir faire du « près ». Par contre, à partir de 12 nœuds (en 8,5m²), la dérive peut être remontée pour pouvoir faire du près au planning. Et c’est là que la planche devient vraiment intéressante !

 

 

Mes réglages :

 

reglages-rsx

Je dois tenir compte de plusieurs paramètres : la force du vent, l’état du plan d’eau et de leurs évolutions!
Certains réglages se font sur terre d’autres peuvent se faire sur l’eau et même lors d’une manche !

Dès que je plane je navigue avec une voile bien étarquée pour qu’elle ne soit pas trop encombrante. Plus elle « dégueule », plus l’air peut passer facilement (les rafales se ressentent donc moins dans les bras).
J’aime une voile étarquée et bien creuse au niveau du wish !

 

 

 

Etat du plan d’eau :

reglages-rsx

Mer plate : je mets le wish très haut (niveau des yeux) et le pied de mât reculé au maximum ! Mes bouts de harnais sont assez reculés, et aussi très courts! Plus le vent va monter, plus je vais baisser le wish et allonger mes bouts de harnais.
Vagues : Le pied de mât moins reculé, bouts de harnais assez long, plus le vent va monter, plus je vais avancer mon pied de mât et baisser mon wish mais en deuxième choix.

Sur nos voiles, nous avons des palans d’amure et d’écoute pour pouvoir changer les réglages en navigation
Le palan d’amure va étarquer ou désétarquer la voile, il se trouve le long du mât. Il aura une réaction directe sur la chute.
Le palan d’écoute va jouer sur le creux de la voile, il se situe sur le wish.

Si le vent monte de 5 nœuds et que je plane, ou le contraire, il est facile de changer les réglages afin d’avoir un réglage optimum.
Pendant les manches, j’utilise le palan d’écoute pour creuser la voile au vent arrière afin d’avoir un maximum de puissance.

 

 

 

 

lattes-rsx

Je joue aussi sur le réglage des lattes ! Il faut que la chute soit bien homogène pour éviter la cassure.
Je desserre, quand le vent est fort, ce qui permet à la chute d’ouvrir encore un peu plus !

 

Mes bouts de harnais sont réglables : Ils sont au plus petit à 35 cm et au plus long 60 cm
Les bouts longs sont utilisés au vent arrière et dans la pétole, dès que le vent monte, je réduis la longueur!

Je règle également la hauteur du wish: dans le vent faible, je le mets très bas (niveau menton), à la limite du planning, je le remonte un petit peu (niveau nez) et au planning, je le mets au dessus des yeux. Si le vent monte encore, je le descends…

Hors course, je peux régler la longueur du wish : dans la pétole je le mets à 4 et dans le vent 8 ou 10 (cm)

 

rsxSur la planche, comme presque sur toutes les planches de raceboards, on peut changer pas mal de choses.
Sur l’eau, je peux jouer sur la dérive, mais également sur la position du pied de mât à l’aide d’une pédale : quand je ne plane pas, je garde la dérive mise et le pied de mât reste avancé au cran 9 ( il y a 9 crans).
quand je plane, je remonte la dérive et je recule le pied de mât au cran 3, ou plus suivant le vent.
Au vent arrière, si ça ne plane pas, je remonte la dérive, mais je garde le pied de mât avancé !

À terre je peux changer la position des straps ainsi que l’aileron (60cm en 8,5). Nous avons tous la même taille d’aileron mais chaque aileron ne donne pas les mêmes sensations (si la jauge le permet, nous pouvons donc changer d’aileron suivant les conditions prévues)

 

 

longy-benjamin

Les parcours et la compétition :

 

Les parcours « trapèze » sont souvent utilisés en RS:X  : un départ avec 5 minutes de procédure, un près, un largue, un vent arrière, un près, un vent arrière et enfin, un largue pour passer l’arrivée. Dans les compétitions internationales, il y a aussi souvent un « down wind » avant l’arrivée.

Chaque manche dure environ 45 minutes et il y a entre 1 et 3 manches par jour selon les conditions. Entre chaque manche, les riders peuvent bénéficier d’une petite pause pour reprendre le souffle, boire, mais aussi faire un rapide débriefing avec son coach.

parcours

 

Tout au long de l’année, les meilleurs jeunes riders se préparent pour la compétition la plus importante de la saison : le championnat du monde ISAF. Ce championnat est vraiment considéré par les jeunes comme les Jeux Olympiques auxquels peuvent participer leurs ainés. Mais il n’y a, dans chaque catégorie, qu’un seul représentant par pays !
Lorsque les jeunes passent en 9,5, c’est à dire à partir de 19 ans, l’objectif est clair : participer aux Jeux Olympiques… Le rêve de tout rider, mais très peu y parviennent !

En attendant, il faut se fixer des objectifs pour progresser, et pour cela, les compétitions internationales ne manquent pas : la SOF, kiler Woche, Miami Rolex Cup, Delta Loyd Ragatta, Sail for Gold Regatta … et bien sur les championnats d’Europe et du Monde senior de la classe RSX ! Mais pour ces dernières compétitions, en France, il y a des sélections étant donné le nombre très important de candidats !!

Vous l’aurez maintenant compris, je fais partie de ces jeunes riders avec des ambitions importantes et un rêve : les Jeux Olympiques…

 

ARTICLE : Benjamin Longy