Le déclic du virement


Après avoir écrit pas mal d’articles sur des événements, des trips ou des rencontres (voir mon blog), je me suis dit qu’un move pourrait aussi être l’objet d’un de mes articles.

Pour moi, plus on galère pour passer quelque chose, plus on est apte à l’enseigner. En effet, lors de mes études en EP, beaucoup de gymnastes n’arrivaient pas à expliquer leur mouvement. Dans ce cas, cela était aussi dû au fait qu’ils avaient appris le mouvement très jeune.

Dans mon cas, j’ai rencontré les deux cas de figure lors de l’apprentissage du virement de bord sur petite planche (60L) ; galérer pour le passer et apprentissage tardif.

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Ce move est pourtant, en ce qui me concerne, indispensable ! Il permet de ne pas perdre au vent et de se placer rapidement sur une section voulue.

La réussite du move dépend principalement d’une chose : le positionnement du gréement à l’avant après le changement de côté.
Voici quelques erreurs qui peuvent empêcher le positionnement de la voile assez en avant :

– le changement de côté trop lent
– la prise au wishbone (au lieu du mât)
– le passage de main

Un nose qui plonge ou une chute en arrière ne sont généralement que des symptômes dus à une même cause ! Un mât pas assez vers l’avant !

Si je tombe en arrière, je n’ai donc pas pu tenir la main arrière, dû au fait que le mât n’était pas assez vers l’avant.
Idem pour le nose qui plonge. J’ai mis le poids sur le pied avant, car le mât n’était pas assez en avant pour une question d’équilibre.

Maintenant, il ne faut pas oublier que pour faire de beaux virements, il est plus facile de l’engager full vitesse.

Dans cet article, j’ai voulu éviter de décrire les étapes du virement que l’on peut trouver dans tous les PM ou Wind. J’ai surtout voulu mettre en avant l’élément qui, pour moi, m’a permis de comprendre le secret du virement ☺

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Le beachstart

 

Dans le vent fort ou moins fort et avec un petit ou gros flotteur, il est plus facile de partir directement avec la voile hors de l’eau plutôt que de la lever au tire-veille et de se casser le dos… à condition de connaître la technique !
En général, il s’agit d’un move de base que l’on apprend avant de commencer le planning.

 

Le beachstart ou départ de plage :

Il faut prendre le temps de contrôler chaque étape, car cela est utile pour réussir cette manœuvre dans toutes les conditions, mais surtout commencer à apprendre le waterstart*.

 

1) Après avoir posé le flotteur dans l’eau, il faut maintenir le gréement en l’air et stabiliser l’ensemble au vent de travers. Pour cela, il est nécessaire de placer les mains sur le mât, juste au-dessus du wishbone.

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2) Faire glisser la voile au-dessus de la tête en emmenant le wishbone dans la main arrière. Éviter de tirer sur cette main arrière, afin de ne pas avoir de pression sur la voile et se faire entraîner vers l’avant.
IL FAUT PRENDRE LE TEMPS DE CONTRÔLER LE MATERIEL EN TENANT LE GRÉEMENT À UNE MAIN SUR LE WISHBONE ET UNE MAIN SUR LE MÂT.

 

3) Ensuite, il faut poser le pied arrière devant le straps arrière, bien au milieu de la planche et rapprocher le flotteur de soi, tout en bordant légèrement la voile afin de redresser le gréement. C’est à ce moment qu’il peut être intéressant d’utiliser la main arrière pour mettre de la puissance dans la voile, mais il ne faut pas appuyer dessus. Entraînez-vous à redresser le gréement et à le poser de nouveau sur la tête.
Le meilleur conseil que je puisse donner est de tendre les bras vers le ciel. Surtout quand le vent est super léger.

 

4) Après avoir rapproché le flotteur, je vous propose de mettre la jambe arrière bien fléchie dessus. Il faut verticaliser le gréement au maximum donc tendre les bras le plus possible et appuyer sur le pied de mât avec le bras avant. Le mât doit être vertical et la puissance dans la voile très faible. Pour se faire, il faut tendre les bras et ne pas tirer trop fort sur la main arrière.

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Petit conseil :

Monter comme sur une marche en posant bien le pied au centre du flotteur sur son axe longitudinal.
5) Une fois debout sur la planche, on retrouve la position de navigation en favorisant la suspension. Il faut maintenir l’appui sur le pied de mât et border la voile un minimum afin d’avancer…

 

Il y a une seule erreur à éviter, c’est de laisser quelques grains de sable oubliés sur le wishbone, car cela pourrait pourrir le bord retour. Un nettoyage par une rapide trempette du wishbone avant le départ est indispensable !!!!

 

Bon entraînement !!:)

 

ET APRES AVOIR REUSSI LE BEACHSTART, APPRENEZ LE WATERSTART, DONC ALLEZ VOIR L’ARTICLE DE VALENTIN FLEGON

 

 

N’oubliez pas comment relever la voile au tire-veille !!!

 

 

La plupart des gens, quand ils ont appris à faire le waterstart semblent avoir oublié comment relever la voile au tire-veille ou n’apprennent jamais à relever la voile au tire-veille sur une petite planche. Ils ne naviguent que lorsqu’il y a assez de vent pour faire le waterstart et si le vent tombe, ils retournent à la nage.

Il est possible de relever la voile au tire-veille sur toutes les planches. En fait, plus la planche s’enfonce et plus c’est facile.
Au début, quand on apprend la planche à voile, on apprend la méthode de base qui inclut chaque pas pour se mettre dans la position la plus facile pour commencer à naviguer.

Avec un niveau plus élevé et une planche plus petite, la technique pour remonter la voile au tire-veille est un peu différente et surtout sans autant de règles.

 

Dès qu’on a le tire-veille en main, il faut se tenir droit et garder son équilibre. Le point d’équilibre de la plupart des planches modernes se trouve entre le pied de mât et les footstraps avants.

Ainsi, le pied avant doit être collé au pied de mât et le pied arrière au niveau des footstraps avants.

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Personnellement, je préfère avoir le point d’écoute vers l’arrière de la planche avec le mât légèrement en arrière.

Il faut contrer le poids de la voile et attendre que l’eau quitte la voile. Soyez patient.

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Lorsque la voile commence à se lever hors de l’eau, la planche va commencer à tourner vers le vent. Ainsi, comme pour un waterstart, il faut déplacer la voile vers l’avant et vers le haut. Le vent va aider à lever la voile.

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Ce n’est pas important de savoir quelle est la main que l’on place sur le wishbone, le plus important est d’arriver à une position neutre le plus rapidement possible.

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Maintenant prenons une petite planche. Il s’agit, ici, d’une 69 litres Quad, afin de montrer le relever au tire-veille sur, sans doute, la planche la plus difficile. C’est vraiment très petit et donc le point d’équilibre est très sensible.

La première chose à faire est de mettre la voile dans la bonne direction. Sur cette photo, on voit que la voile dans cette direction pousse l’arrière de la planche vers le bas.

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Lorsque la voile est positionnée correctement, la planche est à plat.

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Le timing fait tout ! Dès que le mât est sorti de l’eau, il faut que la planche soit équilibrée.

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La planche doit être la plus plate possible. Si le nez s’enfonce, ce n’est pas un problème et c’est assez facile à contrôler. Par contre, si l’arrière de la planche s’enfonce, c’est tout à fait différent ! En général on tombe à l’eau. Ici, le fond de l’eau m’a sauvé 😉

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Sortir la voile de l’eau et la prendre dans les mains doit être un seul mouvement.

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Il faut être vraiment placé au centre de la planche, bas et complètement tendu.

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En fait, ce n’est pas une manœuvre qu’on apprend si facilement, car il faut un peu de pratique. Il faut juste penser qu’on ne rentrera jamais plus à la nage.

Quand on navigue dans du vent léger, il faut garder la planche en équilibre continuellement.

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Le virement permet même de rentrer au bord lorsque le vent devient off shore.
Une fois de plus, l’équilibre, le timing et l’orientation des voiles sont très importants.

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Tourner la planche en direction du vent et juste avant d’être face au vent, il faut se lancer autour du mât pour se retrouver de l’autre côté.

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C’est la partie la plus difficile, car la planche va partir sous l’eau, mais il faut toujours rester en équilibre. Ne pas oublier que, lorsque le nez de la planche s’enfonce, ce n’est pas un problème.

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Il faut toujours vérifier que l’arrière de la planche ne s’enfonce pas au moment de lever au tire-veille car cela peut poser problème. Il est important également de garder le gréement vers l’avant et loin de soi ainsi que rester bas.

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Lorsque cette méthode sera acquise, un nouveau monde du windsurf s’ouvrira à vous, particulièrement dans les vagues.

 
 

Débuter le waterstart

Le Waterstart est la manœuvre obligatoire permettant de faire du funboard, mais il donne également accès à la vague.
Il existe une grande différence entre le Beachstart « départ de la plage » en ayant pied et le Waterstart « départ dans l’eau » sans avoir pied.

Le Beachstart n’est pas très compliqué : après quelques navigations, il est possible de monter sur sa planche en Beachstart alors que le Waterstart demande beaucoup plus de temps.

Le Waterstart permet :

— de ne pas se faire mal au dos en levant la voile au tire-veille
— de repartir directement
— de se dégager rapidement d’une zone

Matériel pour débuter

Planche : 100 litres et plus pour offrir suffisamment de portance

Voile : légère sans camber de type freeride ou vague 4.5/5.0

Condition

Mer plate avec un vent médium 20/25 nœuds. Être légèrement surtoilé aide au début pour sortir de l’eau.

Étapes

1) Placer le mât perpendiculaire au vent et la planche face au vent.

2) Avec la main avant, saisir le mât au-dessus du wishbone en l’amenant vers le vent, tout en secouant la voile pour que le vent s’engouffre dans celle-ci.

3) Dès que la voile est sortie de l’eau, il faut attraper le wishbone (sans placer les mains trop en avant afin d’éviter de se faire embarquer vers l’avant). Souvent, quand on se fait embarquer vers l’avant, c’est qu’on fait abattre la planche sans s’en rendre compte.

4) Placer la planche dans le bon axe, c’est-à-dire travers au vent. Pour ce faire, il faut pousser le mât vers la planche tout en l’inclinant en direction du nez.

5) Mettre le pied arrière devant le(s) footstrap(s) arrière, ainsi qu’au milieu de la planche pour avoir des appuis centrés (trop de pression sur le pied arrière fera lofer la planche).

6) Pour sortir de l’eau, il faut border sa voile (bras avant tendu et bras arrière fléchi), amener le mât vers l’avant tout en ramenant la planche sous les fesses.

7) La voile porte le rider sur la planche. C’est à ce moment qu’il faut positionner le pied avant devant le footstrap avant (mais pas trop tôt, sinon on dérape).

8) Une fois debout sur la planche, il faut relâcher la pression de la main arrière, afin d’éviter de se faire embarquer vers l’avant.

Bon entraînement !

PHOTOGRAPHE : Olga Flegon

Le jibe expliqué

 

ARTICLE : Russell Groves

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De la puissance pour carver !

Le « Power jibe » est le jibe le plus commun de tous. Il se fait au planing et est une des premières manœuvres à maîtriser car il est assez technique dû à la rapidité de son mouvement.

Il existe une quantité de jibes différents. Parmi eux, le « jibe carving » (jibe à grande vitesse), le « slide jibe » (jibe dérapé), le racing jibe (jibe avec la voile couchée), le duck jibe (empannage de la voile par le point d’écoute)…

 

Toute manœuvre doit être commencée à partir d’une position équilibrée, en avançant à une vitesse confortable. L’allure la plus adéquate est le travers.

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Après s’être décroché du harnais, il faut s’avancer au niveau du centre de la planche et retirer le pied arrière du footstrap. Bien garder la planche à plat !

Il est nécessaire d’avoir une position très équilibrée. Pour ce faire, le pied arrière doit être sur le rail et aussi près que possible du footstrap arrière.

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Celui-ci va commander en donnant plus ou moins d’angulation à la planche et va choisir la direction que va prendre celle-ci.

Plus il y a de vitesse, plus l’angle d’attaque (rail dans l’eau) doit être important. Le rail arrière doit creuser un sillon dans l’eau. L’erreur souvent commise est de ne pas donner assez d’angle à la planche. La solution est alors de plier les genoux et de mettre la pression au niveau de la plante du pied (ni le talon ni les orteils).

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Le rail traçant son chemin dans l’eau, il faut, ensuite, trouver de la conduite et ceci, grâce à la voile. La main arrière doit être très reculée ! En ramenant la voile au niveau du centre de la planche, cela permet de rapprocher la main arrière près du corps. À ce moment, il faut tendre le bras avant, afin de fermer la voile. Cette démarche va entraîner de la puissance, mais aussi propulser le corps vers l’avant, ou plus exactement, sur le pied avant, rabaissant ainsi le nez de la planche et rendant possible le contrôle de la courbe.

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La méthode disant de tirer la main arrière pour fermer la voile amène la puissance au niveau de cette même main. Ce qui entraîne plus de pression au niveau du pied arrière, enfonçant le tail (arrière de la planche) plus profondément dans l’eau. Il est nécessaire, alors, de déplacer le corps vers l’avant. De plus, ce qui arrive souvent, la voile n’est jamais assez fermée dû à la forte traction qu’elle exerce.

Lors de la conduite de la planche dans la courbe, il faut ajuster l’angle de la voile.

La voile ne change jamais d’angle par rapport au vent, c’est la planche et le rider qui changent ! Une erreur commune est d’ouvrir trop la voile.

Si la planche commence à ralentir et si l’angle (voile/vent) est correct, alors la voile va automatiquement remettre de la puissance dans le virage, faisant tourner la planche tout le long.

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Même en ralentissant, la planche continue à tourner. Évidemment, l’angle du rail de la planche doit diminuer, mais sera tout de même bien présent ! Beaucoup de gens aplatissent trop la planche, ce qui la fait partir tout droit, spécialement lors du changement de pied.

 

Le dernier type de problème au jibe est l’empannage de la voile ! Le moment du passage dépend complètement de la vitesse à laquelle le virage est pris. Le changement doit se faire avec le centre de gravité de la voile au-dessus de l’axe central de la planche. La voile va alors empanner autour de son axe central.
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S’il y a beaucoup de perte de vitesse, il est encore possible de se tourner vers le jibe dérapé ou « slide jibe ». Ce type de jibe est « new school » et très efficace ! Les mouvements sont exactement les mêmes que pour le « power jibe ».

La planche dérape, car elle est à plat, et tout le poids du corps est au-dessus du pied de mât. C’est assez amusant et la sensation est sympa.