ARTICLE : Benjamin Longy

Ma planche olympique !
La « RS:X » est devenu support olympique juste après les jeux d’Athènes en 2004! Ce nouveau support succédait alors à la « Mistral One Design ». Par peur du changement sans doute, de nombreux riders étaient alors sceptiques mais il semble qu’aujourd’hui ils soient nombreux à l’avoir adopté malgré des performances plus limitées sous certaines conditions.
La RS:X est une planche plus physique : très large et très lourde, elle glisse peu par temps calme étant donné qu’elle « colle à l’eau ».
La voile, elle aussi a changé : la voile Mistral (7,4m²) avait une têtière triangulaire, alors que la voile RS:X (9,5m² pour les hommes et 8,5m² pour les femmes et les jeunes) est une voile créée à partir d’une V8 de chez Neilpryde. Elle est donc plus « moderne », plus grande et plus lourde.


Cette nouvelle planche ressemble de loin à une grosse « Formula » avec une dérive au milieu et un rail pour le pied de mât. Par vent faible, le pied de mât est mis à l’avant et la dérive est mise, pour pouvoir faire du « près ». Par contre, à partir de 12 nœuds (en 8,5m²), la dérive peut être remontée pour pouvoir faire du près au planning. Et c’est là que la planche devient vraiment intéressante !
Mes réglages :

Je dois tenir compte de plusieurs paramètres : la force du vent, l’état du plan d’eau et de leurs évolutions!
Certains réglages se font sur terre d’autres peuvent se faire sur l’eau et même lors d’une manche !
Dès que je plane je navigue avec une voile bien étarquée pour qu’elle ne soit pas trop encombrante. Plus elle « dégueule », plus l’air peut passer facilement (les rafales se ressentent donc moins dans les bras).
J’aime une voile étarquée et bien creuse au niveau du wish !
Etat du plan d’eau :

Mer plate : je mets le wish très haut (niveau des yeux) et le pied de mât reculé au maximum ! Mes bouts de harnais sont assez reculés, et aussi très courts! Plus le vent va monter, plus je vais baisser le wish et allonger mes bouts de harnais.
Vagues : Le pied de mât moins reculé, bouts de harnais assez long, plus le vent va monter, plus je vais avancer mon pied de mât et baisser mon wish mais en deuxième choix.
Sur nos voiles, nous avons des palans d’amure et d’écoute pour pouvoir changer les réglages en navigation
Le palan d’amure va étarquer ou désétarquer la voile, il se trouve le long du mât. Il aura une réaction directe sur la chute.
Le palan d’écoute va jouer sur le creux de la voile, il se situe sur le wish.
Si le vent monte de 5 nœuds et que je plane, ou le contraire, il est facile de changer les réglages afin d’avoir un réglage optimum.
Pendant les manches, j’utilise le palan d’écoute pour creuser la voile au vent arrière afin d’avoir un maximum de puissance.

Je joue aussi sur le réglage des lattes ! Il faut que la chute soit bien homogène pour éviter la cassure.
Je desserre, quand le vent est fort, ce qui permet à la chute d’ouvrir encore un peu plus !
Mes bouts de harnais sont réglables : Ils sont au plus petit à 35 cm et au plus long 60 cm
Les bouts longs sont utilisés au vent arrière et dans la pétole, dès que le vent monte, je réduis la longueur!
Je règle également la hauteur du wish: dans le vent faible, je le mets très bas (niveau menton), à la limite du planning, je le remonte un petit peu (niveau nez) et au planning, je le mets au dessus des yeux. Si le vent monte encore, je le descends…
Hors course, je peux régler la longueur du wish : dans la pétole je le mets à 4 et dans le vent 8 ou 10 (cm)
Sur la planche, comme presque sur toutes les planches de raceboards, on peut changer pas mal de choses.
Sur l’eau, je peux jouer sur la dérive, mais également sur la position du pied de mât à l’aide d’une pédale : quand je ne plane pas, je garde la dérive mise et le pied de mât reste avancé au cran 9 ( il y a 9 crans).
quand je plane, je remonte la dérive et je recule le pied de mât au cran 3, ou plus suivant le vent.
Au vent arrière, si ça ne plane pas, je remonte la dérive, mais je garde le pied de mât avancé !
À terre je peux changer la position des straps ainsi que l’aileron (60cm en 8,5). Nous avons tous la même taille d’aileron mais chaque aileron ne donne pas les mêmes sensations (si la jauge le permet, nous pouvons donc changer d’aileron suivant les conditions prévues)

Les parcours et la compétition :
Les parcours « trapèze » sont souvent utilisés en RS:X : un départ avec 5 minutes de procédure, un près, un largue, un vent arrière, un près, un vent arrière et enfin, un largue pour passer l’arrivée. Dans les compétitions internationales, il y a aussi souvent un « down wind » avant l’arrivée.
Chaque manche dure environ 45 minutes et il y a entre 1 et 3 manches par jour selon les conditions. Entre chaque manche, les riders peuvent bénéficier d’une petite pause pour reprendre le souffle, boire, mais aussi faire un rapide débriefing avec son coach.

Tout au long de l’année, les meilleurs jeunes riders se préparent pour la compétition la plus importante de la saison : le championnat du monde ISAF. Ce championnat est vraiment considéré par les jeunes comme les Jeux Olympiques auxquels peuvent participer leurs ainés. Mais il n’y a, dans chaque catégorie, qu’un seul représentant par pays !
Lorsque les jeunes passent en 9,5, c’est à dire à partir de 19 ans, l’objectif est clair : participer aux Jeux Olympiques… Le rêve de tout rider, mais très peu y parviennent !
En attendant, il faut se fixer des objectifs pour progresser, et pour cela, les compétitions internationales ne manquent pas : la SOF, kiler Woche, Miami Rolex Cup, Delta Loyd Ragatta, Sail for Gold Regatta … et bien sur les championnats d’Europe et du Monde senior de la classe RSX ! Mais pour ces dernières compétitions, en France, il y a des sélections étant donné le nombre très important de candidats !!
Vous l’aurez maintenant compris, je fais partie de ces jeunes riders avec des ambitions importantes et un rêve : les Jeux Olympiques…
ARTICLE : Benjamin Longy