Article de Benjamin Longy
L’origine de ce projet remonte maintenant à plus de 2 ans. La volonté d’R.One était de dessiner une planche avec un design novateur et des atouts techniques inédits. Après avoir présenté un projet en octobre 2018, via un dessin 3D d’une concept-board nommée CONDOR (dont les courbes folles ont fait bondir tous les windsurfers), R.One, fondateur et designer des planches bretonnes « Elix funboard », a décidé de passer à la fabrication de ce petit bijou. Suite à un très bon accueil du projet dans son entourage, R.One a concrétisé sa réflexion pour rendre le concept navigable, tout en recherchant une amélioration aérodynamique. « Jusque-là, le flotteur ne sert qu’à démarrer. Il n’a aucun rôle actif une fois en vol et limite même la performance de par sa trainée. Le Condor-concept ouvre une nouvelle voie : le flotteur devient aérodynamique (afin de limiter la trainée au maximum) et actif, dans la mesure où il apporte un appui aérodynamique ».



En bref : la planche fait 190 litres, 2,40 m pour 1,05 m de large. Un nez pointu et deux énormes concaves qui positionnent les straps beaucoup plus haut sur la planche. Cette board magnifique bénéficie en outre de la finition carbone bien connue chez Elix. Étant rider du Team Select/Elix, j’ai eu le plaisir d’être invité pour essayer le CONDOR Concept aux côtés d’Hélène Noesmoen et Romuald Geyer. Nous étions filmés par le drone de Pascal Malcoste. Les conditions étaient plutôt délicates…

C’est avec 18 nœuds, un bon froid breton dans la baie de Quiberon et une mer agitée, que nous avons baptisée cette board fraîchement sortie de l’usine. Une fois sur l’eau, il a fallu un peu de temps pour s’adapter à la largeur d’un mètre au pied arrière, ainsi qu’au pont concave. Une fois calé dans les straps, on oublie tout ça ! Le vol est tout en confort et la planche se stabilise avec la vitesse (sûrement en raison de ses formes spécifiques). Le long nez fait assez peur, mais c’est seulement dans la tête : ce n’est pas vraiment différent d’une planche normale. Les touchettes se passent bien, car il y a énormément de volume sur l’avant. Pas de plantés, donc aucun problème non plus avec les virements ! Il faudrait évidemment des heures de navigation supplémentaires pour pouvoir en dire plus, et savoir s’il faut faire évoluer le projet. Pour qu’un autre rider, Benjamin Tillier, puisse lui aussi faire fumer cette magnifique board dans les eaux turquoise du Pacifique, la planche est désormais en train de voguer vers la Nouvelle-Calédonie. Je tiens à remercier R.One pour l’invitation, et lui tire mon chapeau pour avoir réussi à faire voler un OVNI dès sa première sortie !